Depuis des mois, la Ville maintient durablement des femmes seules avec enfants de moins de 3 ans dans des SAS (salles de classe ou des gymnases insalubres), censés être temporaires.
Le 26 juin 2025, la juge des référés a considéré l’ancienne école maternelle du 17 rue de Verneuil (Paris 7e), déjà en cause, comme étant inadaptée dans la durée :
- 5 mères et 5 enfants entassés par pièce
- Hygiène jugée « non satisfaisante »
- Promiscuité, lumière allumée en continu, insécurité.
Depuis janvier 2025, trois sites municipaux ont été jugés indignes à mon initiative :
- 18 janvier – Gymnase Hamelin : une mère avec deux enfants de 16 mois et 10 ans doit être relogée dans un hébergement pérenne et digne, ordonne la juge.
- 10 et 19 avril – École Verneuil : lumière allumée toute la nuit, sanitaires insuffisants, entretien irrégulier, atteinte au sommeil des enfants.
- 14 avril – Gymnase Hamelin (à nouveau) : cafards, excréments, rapports sexuels d’adultes devant des enfants, enfants en bas âge sur des lits militaires.
- 25 juin – Verneuil encore : la Ville est condamnée pour maintien prolongé de familles dans ce lieu prévu comme temporaire.
Et cela continue : plusieurs gymnases sont encore aujourd’hui ouverts par la Ville de Paris, dans des conditions similaires, voire pires.
Des centaines de familles y survivent, souvent sans séparation hommes/femmes, sans intimité, sans sommeil, parfois en présence de violences ou de pathologies non prises en charge.
Et dans ce dernier dossier, le traitement réservé à ma cliente interroge : deux autres mères avec enfants ont été immédiatement sorties dès que la Ville a eu connaissance de l’audience. Ma cliente, elle, a été laissée sur place. Aucune explication n’a été donnée. Un traitement injustifié, qui renforce l’arbitraire de cette politique d’“urgence” devenue structurelle.
La justice administrative évoque explicitement la “dignité” pour dénoncer ces conditions d’hébergement.
Le Conseil d’État, dans une ordonnance du 19 mai, n’avait validé Verneuil qu’à la condition que l’hébergement n’y soit que transitoire.
Or, ma cliente et son fils y (sur)vivaient depuis près de 3 mois, sans solution de relogement.
Pour la juge des référés : « Ce lieu de mise à l’abri ne peut être regardé comme un hébergement adapté. (…) Une carence caractérisée dans l’accomplissement de la mission confiée à la Ville de Paris, pouvant entraîner des conséquences graves pour l’enfant, né le 7 juillet 2023. »
Je le redis clairement : la Ville de Paris ne pallie pas les carences de l’État. Elle les prolonge, en piétinant sa propre mission de protection envers les enfants et les femmes les plus vulnérables dont elle la responsabilité.
Aucune politique municipale ne peut s’exonérer du respect de la dignité humaine.