Comment qualifier autrement le rôle joué par Rebrab dans l’opération de redéploiement menée par la multinationale Michelin. Après l’abandon de la production dans notre pays et la mise au chômage de 600 ouvriers, la seule contrepartie accordée à l’Algérie va au patron milliardaire de Cevital, qui hérite de la tâche lucrative de commercialiser les pneus Michelin. «Cet accord permettra de continuer à développer la commercialisation des pneumatiques aux marques du Groupe Michelin, au service de l’ensemble des clients sur le territoire national », a déclaré M. Rebrab. Et sans doute en Afrique. Nouvelle prouesse du médiatique "capitaine d’industrie" : après l’automobile sud-coréenne et les engins russes, Rebrab élargit sa carte de visite de concessionnaire.
« C'est un coup de massue pour les 600 travailleurs, abandonnés du jour au lendemain. Sans même un syndicat pour les défendre » écrit ce matin Nejma Rondeleux dans Maghreb Emergent. « C'est sur le parking de l'usine de fabrication de pneumatiques de Bachdjerrah, à l'est d’Alger, que les 600 salariés de Michelin Algérie ont appris la nouvelle. L'usine s'arrêtera le 31 octobre 2013. « L'annonce faite par le directeur général de Michelin, Igor Zyemit, à l'aide d'un haut-parleur aura duré cinq minutes. Cinquante ans de production liquidés en cinq minutes. Six cent personnes remerciées en cinq minutes ».
Avec ce transfert de l’activité commerciale à un Algérien, Michelin semble croire qu’il a tenu compte du patriotisme, qu’ont dit « sourcilleux », des Algériens. Pour l’instant, le gouvernement reste muet, la centrale syndicale aussi.
Saoudi Abdelaziz, 11 juin 2013