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Billet de blog 19 août 2013

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Balthazar Gracian pour déchiffrer Barack Obama

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«Ce que l'Egypte traverse en ce moment est le prix à payer pour protéger le pays des Frères musulmans» vient de déclarer à l'antenne de la télévision d'État Mahmoud Badr le jeune leader du mouvement Tamarod. Cette incursion à la télé publique est "une première, pour quelqu'un qui n'est pas un représentant de l'exécutif", commente ce matin Isabelle Mayault dans le Figaro. Elle note: "Les discours anti-islamistes tenus par les partisans de l'armée ont même débordé vers le chauvinisme, selon une dérive qui rappelle la propagande du régime de Hosni Moubarak".

Dans cette veine, le mouvement Tamarod a lancé une nouvelle pétition appelant à dire «Non à l'aide étrangère», en référence au 1,3 milliard de dollars versé chaque année par les États-Unis à l'armée égyptienne". Une manière de donner la réplique à Barack Obama dans le jeu de rôle. Après le "coup d'Etat démocratique", voici venu le "coup d'Etat patriotique".

Ce que Baltasar Gracian écrivait en 1651 quelques lignes qui pourraient aider à comprendre les contorsions médiatiques de Barack Obama. Celui qui paiera cher pour avoir dévoilé la philosophie politique de l'ordre des Jésuites auquel il appartenait révélait : "Tous les politiques courent de cette façon, à l’inverse des autres ; ainsi procèdent-ils pour dérouter l’attention d’autrui, pour confondre les raisonnements. Ils ne voudraient pas que par leurs traces l’on puisse suivre les fins auxquelles ils tendent ; ils montrent un côté et donnent dans l’autre ; ils publient une chose et en exécutent une autre ; pour dire non ils disent oui ; toujours au contraire, occultant leurs desseins par des signes opposés." (Le Criticon Editions Allia, première partie, p 74)

Dans la répartition des tâches au sommet de l'Empire, le gouvernement israélien n'a pas les lourdes responsabilités médiatiques du chef humaniste de l'Empire. Israël est chargé de répercuter crûment : "Il faut soutenir l'armée égyptienne dans son épreuve de force avec les Frères musulmans". Suspendre l'aide militaire américaine?Allons bon! Le responsable israélien cité par le quotidien Jerusalem Post révèle-t-il la véritable ligne de conduite de l'Empire lorsqu'il affirme : il ne faut "rien retirer (aux militaires), ne pas leur nuire, ni les menacer (...) La priorité actuellement ce n'est pas la démocratie mais la nécessité que l'Etat (Egyptien) fonctionne".

Aux côtés du révolutionnaire Mahmoud Badr, Hazem Beblawi, le premier ministre donné à l'Egypte par Al-Sissi vient compléter le casting des figurants de l'opération spéciale égyptienne. "C'est le visage civil de l'état d'urgence égyptien", écrit Pierre Prier dans Le Figaro. Le premier ministre "monté en première ligne", a proposé samedi de dissoudre purement et simplement la contrérie des Frères musulmans. Pierre Prier explique : "Cet économiste réputé, formé en France, s'est rangé sans ambiguïté dans le camp des éradicateurs. Il a pourtant failli devenir le premier ministre sous le président «Frère» Mohamed Morsi, renversé en juillet. En 2012, il a fait partie des deux ou trois noms retenus par Morsi. Des témoins l'ont vu à l'époque «pendu à son téléphone portable» pour se tenir au courant de ses chances"...

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