Si le collège-lycée catholique Notre-Dame de Bétharram avait nourri pendant des décennies l’image d’une éducation rigoriste de qualité dans les secteurs conservateurs de la Nouvelle-Aquitaine, l’affaire qui a éclaté expose des pratiques perverses et coercitives, révélant sa véritable nature. Après 112 plaintes relatives à des violences allant de 1960 à 2011, le procureur Jarry avait ouvert une enquête préliminaire en février 2024. Le 19 février 2025, le parquet de Pau place en garde à vue trois personnes pour « viols aggravés, agressions sexuelles aggravées et/ou violences aggravées susceptibles d’avoir été commises entre 1957 et 2004 au sein de l’établissement ».
Cependant, l’affaire ne se fait pas que remettre en question l’établissement, elle rappelle aussi les « zones d’ombre » de l’instruction religieuse qui émergent périodiquement -affaires de pédophilie, persécution des droits de la communauté LGBTQI+, atteintes aux droits des femmes, sympathies pour l’extrême-droite. On peut penser aux émules que l’exemple de Notre-Dame de Bétharram a faits, car des groupes d’anciens élèves ont dénoncé d’autres institutions pour violences et violences sexuelles ces derniers mois : Collège Saint-Pierre, au Finistère ; Institution Notre-Dame-de-Garaison, dans les Hautes-Pyrénées ; Collège Saint-François-Xavier, dans les Pyrénées-Atlantiques ou Notre-Dame-du-Sacré-Cœur, dans les Landes. On peut penser encore au lycée Stanislas, où Amélie Oudéa-Castéra scolarisait ses enfants, réputé meilleur lycée de France, formateur des élites, et dont Mediapart avait révélé les méthodes violentes et la vision patriarcofasciste : classes et activités non mixtes ; sursexualisation et culpabilisation des filles ; diffusion de valeurs associées à la culture du viol ; promotion des thérapies de conversion, interdites ; assimilation de l’avortement au meurtre.
Le scandale de Notre-Dame de Bétharram dit le poids encore aujourd’hui d’un extrémisme religieux dont on s’applique à nier l’existence. Pour preuve la loi du silence déployée par élus et représentants de l’Etat, à commencer par le Premier ministre François Bayrou, aussi ministre de l’Éducation entre 1993 et 1997. Les réactions institutionnelles, dont la sienne, ont laissé croire que la parole ne se libérait que maintenant. Or, dès les années 1990 des signalements alertent sur la gravité des violences dans l’établissement. Douze plaintes ont été classées entre 1993 et 2013. Si quelques cas ont eu gain de cause, le discours officiel les a dépeints comme exceptionnels. En 1993 et 1996, l’institution est condamnée, car son personnel a humilié et frappé des élèves dont le tympan a été perforé. Ministre de l’Education et président du département, François Bayrou défend pourtant l’établissement, notamment lors d’une visite, où il parle de la dénonciation des violences comme « d’attaques » ayant suscité « un douloureux sentiment d’injustice ». Il ne remet même pas en question son lien à l’institution, pourtant significatif, car sa femme y enseigne le catéchisme et ses enfants se trouvent scolarisés. La médiatisation donnée aux affaires ne débouche que sur une levée de boucliers chez les notables et ce n’est que pour la deuxième affaire que des services de l’Etat réagissent, presque à minima : l’inspecteur de l’académie annonce un contrôle, mais précise qu’il ne vise qu’à veiller sur la qualité de l’enseignement.
Pour que les sévices de Bétharram, systémiques, aient pu s’étendre sur trente ans, on doit parler d’organisation du silence. Des témoignages de la population locale, dont celui du maire de Lestelle-Bétharam au tournant des années 2000, admettent que les violences étaient de notoriété publique, mais étaient normalisées. Une toute première lanceuse d’alerte, Françoise Gullung, une enseignante, multiplie sans succès les signalements durant son exercice dans l’établissement. Elle a rapporté à Mediapart l’aspect institutionnel revêtu par la « peine du perron », qui consistait à exposer au froid les enfants à moitié nus, à genoux sur une règle en métal. Véritable calvaire, cette punition était présentée comme mesure éducative ultime, salutaire. Pour ses signalements, Françoise Gullung a été mise au ban, puis licenciée.
Le traitement donné à l’affaire de pédophilie, qui éclate lorsque François Bayrou est président du Conseil général, donc responsable de la protection à l’enfance, illustre cette organisation du silence. Bien qu’il se soit informé auprès du juge chargé de l’affaire, Bayrou n’a pas adopté de mesure concrète. Entre 1995 et 1999, il a même continué à allouer des subventions à l’institution. Le père Carricart, ancien directeur dont la gestion est identifiée comme maltraitante et jusqu’à perverse, est mis en cause par deux fois pour viol sur mineur, en 1998 et en 2000. Accusé du viol d’un élève de 14 ans, il est libéré après deux semaines en 1998, puis envoyé au Vatican. Ni Bayrou ni la ministre de l’Education, Elisabeth Guigou réagissent, l’affaire est enterrée. Convoqué en 2000 pour des violences sexuelles, le père Carricart se suicide. Des élèves obtiennent des indemnisations, mais l’établissement n’est toujours pas contrôlé et son contrat avec l’Etat n’est pas suspendu. D’autres plaintes pour des faits des viols par des laïcs sont classées.
La suite de témoignages, plaintes et signalements n’empêche pas l’établissement de poursuivre, ni les subventions publiques d’affluer. En 2009, il change de nom et devient Le Beau Rameau, mesure sans doute opportune pour faire oublier l’émergence d’affaires récurrentes, déjà invariablement classées et étouffées.
Du point de vue du fonctionnement de l’Etat, l’affaire interroge à plus d’un titre. D’abord à propos du comportement des élus. Depuis les maires de la commune jusqu’aux ministres de l’Education en passant par les présidents du département, leurs réactions face aux problèmes posés par l’institution sont allées de l’indifférence au soutien, sans passer par la condamnation et la réparation. Un élu peut-il si aisément user de sa position pour défendre ses propres valeurs et sa classe sociale, plutôt que l’idéal et les engagements républicains ? Ce ne devrait pas être le cas. Puis, l’affaire pose la question des valeurs de la République. Souhaitons-nous toujours qu’elle se donne pour horizon la liberté, l’égalité et la fraternité ?
Faire reposer le pays sur ces valeurs passe par un questionnement, et un choix, éducatif. Doit-on concevoir l’éducation comme la normalisation des populations qui la reçoivent ou bien comme leur chemin d’accès à l’autonomie et l’esprit critique, qui engendrent la différence ? Façonne-t-elle une société qui obéit ou bien une société qui dialogue et se coordonne ? La normalisation, que des institutions comme Notre-Dame de Bétharram produisent à la chaîne, pose les bases du fascisme. Pour l’obtenir, l’institution a employé des mesures de rétorsion et disciplinarisation qui rappellent celles étudiées par Michel Foucault.
Foucault a disséqué la disciplinarisation dans Surveiller et punir et l’Histoire de la folie à l’âge classique. Pour lui, l’évolution historique nous a conduit à une société disciplinaire, une société d’orchestration du pouvoir, rendue possible par la surveillance. Dans cette société, on uniformise les comportements. Un des moyens pour le faire est le recours aux prix et punitions qui définissent la norme. L’uniformisation des esprits, qu’ils produisent à terme, rend plus facile le contrôle.
Le concept de panoptique condense la thèse de Foucault sur le pouvoir, le contrôle et la domination. Au sens strict, un panoptique est un bâtiment inventé à la fin du XVIIIe siècle par le philosophe anglais Jeremy Bentham. Ce modèle architectural symbolise l’avènement des prisons modernes. Son principe est celui d’une tour centrale qui permet aux geôliers de surveiller sans être vus tous les faits et gestes des prisonniers. Bentham estime que ce principe peut s’appliquer aussi aux manufactures, hôpitaux ou écoles. A l’époque où il l’invente, le panoptique est pensé par son créateur, proclamé « citoyen d’honneur » par la Révolution française, comme une avancée sociale.
Dans Surveiller et punir, Foucault estime que la « visibilité organisée entièrement autour d’un regard dominateur et surveillant » est au cœur du modèle disciplinaire moderne. Le panoptique génère l’expérience d’être en permanence visible pour le regard de domination, qui pousse à l’intérioriser et donc, à terme, à s’observer et se surveiller soi-même.
L’intériorisation du pouvoir laisse des traces psychiques : la peur, l’angoisse, le rapport de pouvoir comme seule expérience de rapport social… L’institution Notre-Dame de Bétharram avait pour horizon la normalisation, qu’elle obtenait avec des prix et des punitions horrifiques et un regard implacable. Puis, elle avait banalisé les abus de pouvoir, qui comme souvent en patriarcat pouvaient aller jusqu’aux abus sexuels.
Notre société dérive, les signes sont nombreux, depuis l’essor du vote d’extrême droite, jusqu’au bâillonnement des universités, en passant par la persistance d’institutions anachroniques, comme Notre-Dame de Bétharram. Il est urgent, pour aller vers la lumière, de combattre les forces de la réaction qui s’épanouissent, comme l’intégrisme. Il est urgent de livrer la bataille culturelle du respect de la vie, au plein sens du terme : la vie digne, diverse et libre. Que sait-on des enfants suppliciés à Bétharram ? Comment s’est déroulé le reste de leur vie ? Ont-ils seulement réussi à la vivre ? Ont-ils réussi à ne pas semer à leur tour la mort ? Comment peut-on refuser encore de voir ces enfants, surtout si on est un élu, de voir leur souffrance, par confort, pour continuer sa routine sans qu’une réalité désagréable la dérange ? Il nous faut franchir ce virage : la représentation réaliste du vécu des victimes, nos égales en toute leur différence, que le système de domination s’est appliqué à occulter, déréalisant leur souffrance. Sans cette victoire, nous n’irons jamais vers une société aussi humainement riche qu’elle pourrait l’être, une société créative, solidaire, empathique, diverse, foisonnante. Pourtant, c’est celle-ci la société non-violente.
[30 ANS DE PRISON, POUR STERILISATION FORCEE ET SEVICES]

Gustav Moreau, Le Victorieux Sphinx (détail), 1886.
Nuestra Señora de Betharram, ¿una educación para un mundo?
La institución Nuestra Señora de Betharram ha vuelto a ser centro de noticias, a causea de las violaciones de derechos humanos que han permitido sus prácticas de enseñanza, autoritarias y maltratadoras. El caso plantea problemas de fondo.
Si el centro de secundaria católico Nuestra Señora de Betharram había alimentado durante décadas la imagen de una educación rigorista de calidad entre los sectores conservadores de Nueva Aquitania, los casos que han salido a la luz muestran prácticas perversas y coercitivas, que revelan su verdadera naturaleza. Tras 112 denuncias referidas a violencias que van desde 1960 a 2011, el fiscal Jarry abrió una investigación preliminar en febrero de 2024. En febrero de 2025, la fiscalía de Pau dispone prisión preventiva para tres personas por “violaciones agravadas, agresiones sexuales agravadas y/o violencias agravadas susceptibles de haber sido cometidas entre 1975 y 2004 en el establecimiento”.
Sin embargo, el caso no cuestiona sólo al establecimiento, también recuerda las “zonas oscuras” de la instrucción religiosa que emergen periódicamente -casos de pedofilia, persecución de los derechos de la comunidad LGBTQI+, vulneraciones de los derechos de las mujeres, simpatías por la extrema derecha. Se puede pensar en los seguidores que ha generado el ejemplo de Nuestra Señora de Bétharram, pues colectivos de antiguos alumnos han denunciado otras instituciones por violencias y violencias sexuales en estos últimos meses: el Colegio Saint-Pierre en Finisterre; la Institución Nuestra Señora de Garaison, en Altos Pirineos; el Colegio San Francisco Javier, en Pirineos Atlánticos o Nuestra Señora del Sagrado Corazón, en las Landas. Se puede pensar además en el instituto Stanislas, donde Amélie Oudéa-Castéra escolarizaba a sus hijos, que tenía la reputación de ser el mejor instituto de Francia, formador de las élites, y cuyos métodos violentos y visión patriarcofascista Mediapart reveló: clases y actividades no mixtas; sobresexualizacion y culpabilización de las chicas; difusión de valores asociados a la cultura de la violación; promoción de las terapias de conversión, prohibidas; asimilación del aborto al crimen.
El escándalo de Nuestra Señora de Betharram dice el peso que tiene todavía hoy un extremismo religioso cuya existencia el discurso oficial se esmera en negar. La ley del silencio desplegada por los representantes del Estado, empezando por el Primer ministro François Bayrou, también ministro de Educación entre 1993 y 1997, es buena prueba de ello. Las reacciones institucionales, entre las cuales la suya, han dejado creer que la palabra se liberaba ahora. Es falso: ya desde los años 1990 se alzan voces para alertar de lo grave de las violencias en el centro. Doce denuncias se archivan entre 1993 y 2013. Si bien algunas logran su propósito, el discurso oficial describe los hechos como excepcionales. En 1993 y 1996, la institución es condenada, pues su personal ha humillado y golpeado a alumnos, perforando sus tímpanos. Pese a ser ministro de educación y presidente del departamento, François Bayrou defiende al centro, sobre todo durante una visita, en la que alude a las denuncias de las violencias como a “ataques” que provocan “un doloroso sentimiento de injusticia”. Ni siquiera cuestiona su vínculo con la institución, que sin embargo es significativo, ya que su mujer imparte clases de catequesis y sus hijos se encuentran escolarizados. La cobertura mediática dada a los casos sólo provoca la hostilidad de los notables: no es hasta el segundo cuando los servicios del Estado reaccionan, mínimamente: el inspector de la academia anuncia una inspección, pero precisa que destinada sólo a comprobar la calidad de la enseñanza.
Para que las torturas de Betharram, sistémicas, hayan podido extenderse durante treinta años, se debe hablar de organización del silencio. Los testimonios de la población local, entre los cuales el del alcalde de Lestelle-Bétharram a finales de los 90, admiten que todos sabían de las violencias, pero se las había normalizado. La primera denunciante, Françoise Gullung, una profesora, multiplica sin éxito las alertas durante su paso por el centro. Le ha confirmado a Mediapart el aspecto institucional que revestía el “castigo de la escalinata”, consistente en exponer al frio a niños medio desnudos, de rodillas sobre una regla de metal. Verdadero calvario, el castigo era presentado como máxima medida educativa, saludable. Por denunciar esas prácticas, se dejó de lado y luego despidió a Françoise Gullung.
La gestión del caso de pedofilia, que estalla cuando François Bayrou es presidente del Consejo general, esto es, responsable de la protección de la infancia, ilustra esa organización del silencio. Aunque solicitó información al juez encargado del caso, no adoptó ninguna medida concreta. Entre 1995 y 1999, incluso continuó atribuyendo financiamientos públicos a la institución. El padre Carricart, antiguo director cuya gestión ha sido identificada como maltratadora y hasta perversa, fue acusado dos veces de violar a un menor, en 1998 y 2000. Inculpado de violar a un alumno de 14 años, fue liberado tras dos semanas en 1998 y enviado al Vaticano. Ni Bayrou ni la ministra de Educación, Elisabeth Guigou reaccionan, el caso es archivado. Convocado en 2000 por violencias sexuales, el padre Carricart se suicida. Algunos alumnos obtienen que se les indemnice, pero el establecimiento sigue sin ser controlado y no se suspende su contrato con el Estado. Se archiva otras denuncias hacia laicos por violación.
La serie de testimonios y denuncias no impide que el centro siga funcionando y los financiamientos públicos afluyendo. En 2009, cambia de nombre y se vuelve Bello Ramo, medida sin duda oportuna para que se olvide la profusión de casos, siempre archivados y acallados.
Desde el punto de vista del funcionamiento del Estado, el caso interpela por más de un motivo. En primer lugar, sobre el comportamiento de los cargos electos. Desde los alcaldes de la población hasta los ministros de Educación, pasando por los presidentes del departamento, sus reacciones frente a los problemas que plantea la institución han ido desde la indiferencia hasta el apoyo, sin pasar por la condena y reparación. ¿Un cargo puede usar tan fácilmente su posición para defender sus propios valores y clase social, en vez de los ideales y compromisos republicanos? No debería ser así. El caso interroga sobre los valores de la Republica. ¿Seguimos deseando que tenga por ideales la libertad, la igualdad y la fraternidad?
Conseguir que el país repose sobre esos valores implica una reflexión, y una elección, educativa. ¿Se debe concebir la educación como normalización de los grupos que la reciben o bien como su camino de acceso a la autonomía y espíritu crítico, que engendran la diferencia? ¿Elabora ésta una sociedad que obedece o bien una que dialoga y se coordina? La normalización, que instituciones como Nuestra Señora de Bétharram producen en serie, asienta las bases del fascismo. Para obtenerla, esta institución ha empleado medidas de retorsión y disciplina que recuerdan a las estudiadas por Michel Foucault.
Foucault ha diseccionado el proceso disciplinario en Vigilar y castigar y en Historia de la locura en la edad clásica. Considera que la evolución histórica nos ha conducido a una sociedad disciplinaria, una sociedad que orquesta el poder, vuelta posible por la vigilancia. Dicha sociedad uniformiza los comportamientos. Una de las medidas para obtener eso es recurrir a premios y castigos que definan la norma. La uniformización de las mentes que acaban produciendo facilita el control.
El concepto de panóptico condensa las tesis de Foucault sobre el poder, el control y la dominación. En sentido estricto, el panóptico es un edificio inventado a finales del siglo XVIII por el filósofo inglés Jeremy Bentham. El modelo arquitectónico simboliza el advenimiento de las cárceles modernas. El principio que lo rige es el de una torre central que permite a los carceleros vigilar sin que los vean todo lo que hacen los presos. Bentham estima que el principio también puede aplicarse a las manufacturas, hospitales o escuelas. Cuando lo inventa, su creador -al que la Revolución francesa proclamó “ciudadano honorífico”- piensa el panóptico como avance social.
En Vigilar y castigar, Foucault estima que la “visibilidad organizada completamente en torno a una mirada que domina y vigila” se encuentra en el centro del modelo disciplinario moderno. El panóptico genera la experiencia de ser visible en todo momento para la mirada de dominación. La experiencia empuja a interiorizarla y por tanto, en última instancia, a observarse y vigilarse por sí mismo.
Interiorizar el poder deja secuelas: miedo, angustia, relación de poder como única experiencia de la relación social… La institución Nuestra Señora de Bétharram buscaba normalizar, lo que obtenía con premios y castigos horribles y una mirada implacable. Había banalizado el abuso de poder, que podía llegar al abuso sexual, como a menudo con el patriarcado.
Nuestra sociedad deriva, abundan las señales, desde el auge del voto de extrema derecha, hasta el silenciamiento de las universidades, pasando por la persistencia de instituciones anacrónicas, como Nuestra Señora de Betharram. Para ir hacia la luz, es urgente que combatamos las fuerzas de la reacción que prosperan, como el integrismo. Urge librar la batalla cultural del respeto por la vida, en el pleno sentido del término: una vida digna, diversa y libre. ¿Qué se sabe de los niños que han sido torturados en Betharram ? ¿Cómo ha sido el resto de su vida? ¿Han conseguido vivirla? ¿Han conseguido no sembrar a su vez la muerte? ¿Cómo se puede rechazar todavía ver a esos niños, sobre todo cuando uno es cargo electo, ver su sufrimiento, por comodidad, para continuar su rutina sin que moleste una realidad desagradable? Tenemos que superar esa etapa: la representación realista de lo que viven las víctimas, iguales a nosotr@s en toda su diferencia, que el sistema de dominación se obstina en ocultar, quitándole realidad a lo que sufren. Sin esa victoria, no iremos nunca hacia una sociedad tan rica humanamente como podría serlo, una sociedad creativa, solidaria, empática, diversa, prolífica. Y sin embargo, así es la sociedad no violenta.