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Billet de blog 2 décembre 2024

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Le féminisme iranien, réponse au paradoxe luttes décoloniales / intersectionnelles ?

Le geste de l’étudiante Ahou Daryaie ramène au premier plan la lutte des femmes en Iran, une occasion pour réfléchir aux possibilités de conjuguer luttes décoloniales et intersectionnelles.

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Décembre 2024

Début novembre, une vidéo diffusant le geste héroïque de défi à la République Islamique de l’étudiante iranienne Ahou Daryaie a fait le tour de la planète. Bravant sa tyrannie, elle s’est dévêtue à l’université Azad de Téhéran et a marché, couverte uniquement de ses sous-vêtements. Quand on connaît l’obsession du régime théocratique iranien pour faire de la tenue des femmes son étendard, le geste paraît insensé. Daryaie protestait contre le harcèlement des forces de sécurité, qui lui reprochaient de ne pas porter le maghnaeh. Arrêtée, elle a été placée pendant deux semaines sous haute surveillance dans un hôpital psychiatrique, puis relaxée sans charges. Les médecins auraient établi que sa santé mentale fragile la privait de discernement.

L’arrestation comme l’opposition au régime d’Ahou Daryaie s’insèrent dans un panorama plus large : à la suite du rôle qu’elles ont eu dans le mouvement social de résistance Femme, Vie, Liberté, les Gardiens de la Révolution Islamique contrôlent régulièrement les universités. Les arrestations y sont récurrentes et des vidéos les diffusent, dans le cadre de la résistance de la population iranienne.

A propos d’Ahou Daryaie, le site juridique spécialisé Dadban a signalé que présenter les manifestants et prisonniers politiques comme fous est l’une des stratégies du régime pour nier leur opposition et les reclure dans un espace où ils seront livrés au plus grand arbitraire. Cela est d’autant plus vrai pour les femmes, la stratégie en question ayant émaillé les luttes féministes. Les vidéos de l’arrestation musclée de Daryaie contredisent ainsi sans surprise le double discours du régime iranien, qui condamne l’immoralité de sa conduite tout en affichant de la bienveillance envers sa condition de malade mentale. Des figures féminines d’opposition enfermées et torturées, elles, dans la prison d’Evin, Narges Mohammadi et Nasrine Sotoudeh, ont manifesté leur soutien à l’étudiante.

A un moment où le discours décolonial fait fureur, au point d’être utilisé sans vergogne par des extrémistes, l’épisode illustre bien les questionnements que soulève en moi cette approche, bien entendu nécessaire. Que faire, au moment de lutter contre elles, des oppressions sexistes qui sévissent dans les communautés qui ont été colonisées, racialisées, subordonnées ? Comment conjuguer décolonialité et intersectionnalité ? Car, il ne faut pas se mentir, l’oppression sexiste est souvent mise de côté dans les luttes décoloniales. Dans certains environnements, il faut même être très prudent.e, pour émettre l’idée sans que cela vous vaille le stigmate de féministe blanche et bourgeoise. Je suis de celles qui estiment qu’il n’est ni souhaitable ni même légitime de négliger le combat contre l’oppression sexiste au sein des communautés racialisées ou anciennement colonisées. Comment résoudre l’équation ?

J’ai résolu le paradoxe en redoublant d’attention envers les mouvements et figures féministes du Sud global. J’admire la plupart, les soutiens et mets en avant autant que je peux. La position des féministes de pays musulmans est particulièrement difficile, car leur féminisme fait objet d’une double mauvaise lecture. Si leurs compatriotes y voient parfois une attaque coloniale, et lui sont hostiles, les occidentaux ne le prennent pas au sérieux, et le regardent avec condescendance. Pourtant, les féminismes issus de pays majoritairement musulmans ont leur spécificités, liées aux contextes où ils émergent. Beaucoup ont un rapport spécifique à la religion, dont ils ne combattent que les excès, y compris s’ils ont la vision d’un Etat laïc. L’Iran est un des centres de résurgence de ce féminisme, dans un contexte post-colonial tardif et où l’Islam politique est installé.

Historiquement, l’Iran est un des plus anciens berceaux des civilisations. Dès 1921, Reza Shah Pahlavi mène des politiques modernisatrices, développant infrastructures et industries ; assurant l’éducation et la justice publiques ; intervenant sur la tradition vestimentaire. C’est peut-être là un des premiers malentendus sur le voile : Reza Shah ne l’interdit pas au nom de l’autonomie féminine, mais dans un élan d’occidentalisation, puisqu’il fait évoluer en parallèle les tenues des hommes. Durant la Seconde Guerre mondiale, le pays est occupé par Britanniques et Soviétiques. Il se rapproche des puissances occidentales. Cherchant à s’en éloigner, des territoires se rebellent en 1945 avec le soutien de l’URSS. Peu après les premières nationalisations, un complot ramène au pouvoir un dirigeant pro-américain, Mohammad Reza Shah Pahlavi. L’Iran intègre le camp américain durant la guerre froide. S’il se modernise, la société est bouleversée dans ses traditions et souffre du manque de liberté. Des émeutes éclatent dès 1963. Le contexte de colonisation occidentale non avouée conduit intellectuels et politiques à adhérer au renversement du pouvoir sur lequel débouchent les émeutes de 1979. Malgré la diversité de groupes révolutionnaires, les Gardiens de la Révolution prennent le pouvoir et des tribunaux révolutionnaires éliminent l’opposition. La République Islamique est instituée par référendum et Rouhollah Khomeini devient son Guide suprême. Si un candidat modéré est élu à la présidence en 1980, Abolhassan Bani, le parlement le destitue en 1981. En 1989, Ali Khamenei succède à Rouhollah Khomeine en tant que Guide de la Révolution.

La République Islamique devient un régime autoritaire théocratique. Le Guide Suprême détient 80% du pouvoir. Il contrôle le pouvoir judiciaire ; nomme les membres du conseil des Gardes de la Révolution et a la mainmise sur les médias. Bien rodée, la machine répressive de l’Etat repose sur le Ministère du Renseignement et l’organisation du renseignement du corps des Gardiens de la Révolution ; la police ; le Bassidjis (miliciens des Gardes de la Révolution) ; le corps des Gardiens de la Révolution Islamique. Le régime est rogné par la corruption : sous couvert d’institutions officielles, le Guide Suprême contrôle également banques et grandes entreprises.

La République Islamique a beau reposer sur la peur, une opposition démocratique est née, au sein de laquelle les femmes rejettent l’oppression subie au nom de l’Islam. Beaucoup de leurs figures phares ont été prisonnières politiques dans la prison d’Evin.

Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix en 2003, a travaillé en tant qu’avocate et juge à défendre les droits humains, la démocratie et les droits des femmes et des enfants. Elle se concentre durant son exercice sur la défense des femmes discriminées par le droit de la famille et celle des opposants politiques. Elle met en évidence les failles de la législation et signale les interprétations erronées de la loi coranique. Elle s’emploie à démontrer qu’une interprétation de l’Islam intégrant l’égalité et la démocratie constitue une expression authentique de la foi. Ebadi cherche à créer un Iran moderne détaché du modèle occidental.

L’avocate spécialiste des droits humains Nasrine Sotoudeh, prix Sakharov en 2012, a défendu les femmes et enfants victimes de violences. A la suite du mouvement de contestation de 2009, elle défend des figures d’opposition, dont les femmes refusant de porter le hidjab. Arrêtée de nombreuses fois pour des motifs politiques, Sotoudeh a suscité une importante mobilisation internationale.

La journaliste et militante des droits humains Narges Mohammadi, arrêtée à treize reprises, suscite aussi une grande mobilisation internationale. Engagée dès sa jeunesse pour la cause des femmes, elle publie en 2022 White Torture, qui recueille les témoignages des prisonnières politiques de la prison d’Evin. Lauréate en 2023 du prix Nobel de la paix, elle ne peut assister à la cérémonie du fait de son emprisonnement, mais demande à ses jumeaux de lire son discours, qui réaffirme son combat pour la liberté.

La journaliste et écrivaine Masih Alinejad, exilée aux USA en 2009, a défendu les droits humains et des femmes dans de nombreux médias. Elle a lancé plusieurs mouvements via les réseaux sociaux, dont My Stealthy Freedom, qui dénonce le port forcé du hidjab. Elle a reçu de nombreux prix pour sa défense des droits humains. En 2018, elle publie le livre The Wind in My Hair. Alinejad a été harcelée par le gouvernement iranien aux USA et en Iran.

Les femmes résistent héroïquement en Iran. Parfois, leur résistance les amène à travailler à dépouiller de leur philtre patriarcal les lectures conservatrices du Coran. Par le biais de l’itjihad, elles proposent des lectures plus égalitaires, incorporant les réalités contemporaines. Empruntée par des intellectuelles telles que Fatima Mernisi (Le harem politique), cette voie avait été ouverte par Mohamed Abduh, père du mouvement réformiste égyptien.

La République Islamique s’épuise. Au sein des forces qui la combattent, les femmes déploient une activité de contestation foisonnante. Elles y affirment leurs vues, profondément originales, déployées depuis une pensée critique pour proposer leurs propres solutions aux impasses qu’elles confrontent. Il ne faut pas se tromper, le féminisme iranien constitue un grand espoir pour le féminisme de se renouveler, doublement dépouillé de l’oppression sexiste et coloniale par une voie authentique, forgée par des femmes dans la lutte pour leur libération.  

Illustration 1

 Gustav Moreau, Le Victorieux Sphinx (détail), 1886. 

El feminismo iraní, ¿una respuesta a la paradoja luchas decoloniales – luchas interseccionales?

El acto de protesta de la estudiante Ahou Daryaie vuelve a poner el foco sobre la lucha de las mujeres en Irán, una ocasión para pensar en las posibilidades que existen par conjugar decolonialidad e interseccionalidad.

Diciembre de 2024

A principios de noviembre, un vídeo que difundía el acto de desafío heroico a la República Islámica de la estudiante iraní Ahou Daryaie daba la vuelta al mundo. Enfrentando su tiranía, se desvestía y andaba delante de la universidad Azad de Teherán, cubierta sólo con la ropa interior. Cuando se conoce la obsesión del régimen teocrático iraní por hacer del atuendo femenino su estandarte, el gesto parece irracional. Daryaie protestaba contra el acoso de las fuerzas de seguridad, que le reprochaban que no llevase el maghnahe. Ha sido detenida e internada durante dos semanas en un hospital psiquiátrico, bajo estricta vigilancia. Después, sin cargos contra ella, se la ha confiado a su familia: los médicos han establecido que su frágil salud mental la priva de discernimiento.

Tanto el arresto como la oposición al régimen de Ahou Daryaie se insertan en un panorama más amplio: a causa del papel que han desempeñado en el movimiento social de resistencia Mujer, Vida, Libertad, los Guardianes de la Revolución controlan frecuentemente las universidades. Los arrestos son recurrentes y hay videos que los difunden, como acto de resistencia de la población iraní.

La página jurídica Dadban ha señalado a propósito de Ahou Daryaie que presentar a los manifestantes y prisioneros políticos como locos es una de las estrategias que tiene el régimen para negar su oposición y recluirlos en un espacio de mayor arbitrariedad. Es tanto más cierto para las mujeres, ya que la estrategia en cuestión ha poblado las luchas feministas. Sin sorpresa, los videos del violento arresto de Daryaie contradicen el doble discurso del régimen iraní, que condena su conducta inmoral a la vez que se muestra condescendiente hacia su condición de enferma mental. Figuras femeninas de oposición en cambio encarceladas y torturadas en la prisión de Evin, Narges Mohammadi y Nasrine Sotoudeh, le han manifestado su apoyo.

En un momento en que triunfa el discurso decolonial, hasta el punto de ser utilizado sin vergüenza por extremistas, el episodio ilustra bien los interrogantes que despierta en mí ese enfoque, por supuesto necesario. ¿Qué hacer, para luchar contra ellas, con las opresiones sexistas que se dan en comunidades que han sido colonizadas, racializadas, subordinadas? ¿Cómo conjugar decolonialidad e interseccionalidad? Hay que decirlo, a menudo se deja de lado la opresión sexista en las luchas decoloniales. Se debe incluso en algunos entornos ser muy prudente para avanzar esa idea sin que ello genere el estigma de feminista blanca y burguesa. Soy de las que estiman que no es ni deseable ni legítimo descuidar el combate contra la opresión sexista en el seno de comunidades racializadas o antiguamente colonizadas. ¿Cómo resolver la ecuación?

He resuelto la paradoja redoblando de atención hacia los movimientos y figuras feministas del Sur global. Admiro a la mayoría, los apoyo y doy a conocer tanto como puedo.  La posición de las feministas de países musulmanes es particularmente compleja, ya que su feminismo es objeto de una doble lectura falsa. Si sus compatriotas ven a veces en él un ataque colonial, y lo abordan con hostilidad, los occidentales no lo toman en serio, y lo abordan con condescendencia. Sin embargo, los feminismos nacidos en países mayoritariamente musulmanes tienen sus particularidades, ligadas a los contextos en que emergen. Muchos tienen una relación específica con la religión, de la que sólo combaten los excesos, inclusive si portan la visión de un Estado laico. Irán es uno de los centros de renacimiento de ese feminismo, en un contexto post-colonial tardío y en el que el Islam político está instalado.

Históricamente, Irán es una de las cunas de la humanidad. A partir de 1921, Reza Shah Pahlavi pone en marcha políticas modernizadoras, desarrollando infraestructuras e industrias, proporcionando una educación y una justicia públicas, interviniendo sobre la tradición vestimentaria. De hecho, este es quizá uno de los primeros malentendidos sobre el velo: Reza Shah no lo prohíbe en nombre de la autonomía de las mujeres, sino en un impulso de occidentalización, ya que incentiva a la vez la evolución de los atuendos masculinos. Durante la Segunda Guerra mundial, el país es ocupado por británicos y soviéticos. Se acerca a las potencias occidentales. Buscando alejarse de ellas, algunos territorios se rebelan en 1945, con el apoyo de la URSS. Poco después de las primeras nacionalizaciones, un complot devuelve a un dirigente proamericano al poder, Mohammad Reza Shah Pahlavi. Durante la guerra fría, Irán integra el campo americano. Si bien se moderniza, la sociedad ve sus tradiciones trastocadas y sufre con la falta de libertad. Ya desde 1963 estallan revueltas. El contexto de colonización occidental no explicitada conduce a intelectuales y políticos a apoyar el golpe de estado al que llevan las revueltas de 1979. Pese a lo diverso de los grupos revolucionarios, los Guardianes de la Revolución toman el poder y los tribunales revolucionarios eliminan a la oposición. Se instituye la República Islámica por referéndum y Rouhollah Khomeini se convierte en su Líder Supremo. Aunque un candidato moderado es elegido presidente en 1980, el parlamento lo destituye en 1981. En 1989, Ali Khamenei sucede a Rouhollah Khomeine como Líder de la Revolución.

La República Islámica se vuelve un régimen autoritario teocrático. El Líder Supremo concentra el 80% del poder. Controla el poder jurídico, nombra a los miembros del consejo de Guardias de la Revolución y tiene el control de los medios de comunicación. La eficiente maquinaria represiva del Estado reposa sobre el Ministerio de Información y la organización de información del cuerpo de Guardianes de la Revolución; la policía; los Bassidjis (milicianos de los Guardias de la Revolución); el cuerpo de Guardianes de la Revolución Islámica. El régimen es corrupto hasta la médula: bajo cubierta de instituciones oficiales, el Líder Supremo controla también los bancos y las grandes empresas.    

Por más que la República Islámica se funde sobre el miedo, nace en ella una oposición democrática. En su seno las mujeres rechazan la opresión que sufren en nombre del islam. Muchas de sus principales figuras han sido encarceladas por motivos políticos en la prisión de Evin.

A lo largo de su carrera de juez, abogada y militante Shirin Ebadi, premio Nobel de la paz en 2003, ha defendido los derechos humanos, la democracia y los derechos de mujeres y niños. Durante su ejercicio se concentra en la defensa de las mujeres discriminadas por el derecho de la familia y la de oponentes políticos. Saca a la luz las fallas de la legislación y señala las interpretaciones erróneas de la ley coránica. Demuestra que una interpretación del islam que integre igualdad y democracia constituye una verdadera expresión de la fe. Ebadi busca crear un Iran moderno alejado del modelo occidental.

La abogada especialista de los derechos humanos Nasrine Sotoudeh, premio Sajarov en 2012, ha defendido a mujeres y niños víctimas de violencia de género. Tras las revueltas de 2009, defiende a figuras de la oposición, entre las cuales hay mujeres que se niegan a llevar el hiyab. Arrestada en numerosas ocasiones por motivos políticos, Sotoudeh ha suscitado una gran movilización internacional.

La periodista y militante de los derechos humanos Narges Mohammadi ha sido arrestada trece veces y suscita también una gran movilización internacional. Comprometida desde el periodo universitario con la causa de las mujeres, publica en 2022 White Torture, que recoge los testimonios de las prisioneras políticas de la cárcel de Evin. Distinguida por el premio Nobel de la paz en 2023, no puede ir a recogerlo por estar encarcelada y manda a sus gemelos para que lean su discurso, que reafirma su combate por la libertad.

La periodista y escritora Masih Alinejad, exiliada en Estados Unidos desde 2009, defiende los derechos humanos y a las mujeres en numerosos medios de comunicación. Ha lanzado varios movimientos en las redes sociales, entre los cuales My Stealthy Freedom, que denuncia la imposición del hiyab. Ha recibido numerosos premios por su defensa de los derechos humanos. En 2018 publica el libro The Wind in My Hair. El gobierno iraní ha acosado a Masih Alinejead en Irán y en Estados Unidos.

Las mujeres resisten heroicamente en Irán. A veces su resistencia las lleva a esforzarse por despojar del filtro patriarcal las lecturas conservadoras del Corán. A través de la itjihad proponen lecturas más igualitarias, que incorporan las realidades contemporáneas. Practicada por intelectuales como Fatima Mernisi (El harem político), la técnica había sido resucitada por Mohamed Abduh, padre del movimiento reformista egipcio.

La República Islámica se agota. Dentro de las fuerzas que la combaten, las mujeres despliegan una actividad contestataria impresionante. Afirman sus visiones, profundamente originales, desplegadas desde una perspectiva critica para proponer sus propias soluciones a los obstáculos que confrontan. No nos equivoquemos, el feminismo iraní constituye una gran esperanza de renovación para el feminismo, doblemente despojado de la opresión sexista y colonial por una vía auténtica, forjada por mujeres en lucha por su liberación.  

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