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Billet de blog 3 mai 2020

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Crise économique

Bientôt résonneront les clairons de la crise économique pour nous faire plier à l’abandon de nos droits et nous faire cheminer vers un modèle néolibéral renouvelé, j’y consacre donc ce billet.

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Si l’on se force à regarder la réalité, telle qu’elle est, force est de constater que notre monde tout entier a mis au centre de ses préoccupations, de son agencement et de son fonctionnement une invention, une entéléchie qui n’a d’autre existence que celle que nous lui avons donné : l’argent. En effet, il va falloir le rappeler : nous avons inventé l’argent. Pour autant, il a pris depuis son invention une bien plus grande corporéité que celles des enfants africains, des migrants ou des personnes prostituées victimes de traite : l’argent existe. Ainsi, l’épidémie de coronavirus n’a presque pas été traitée par les autorités que, déjà, on se soucie de la crise économique qu’elle entraînera, comme l’ont bien prouvé les modifications que le gouvernement Macron a effectuées sur le code du travail, d’abord, puis le retour, prévu pour le 11 mai, des enfants à leurs centres d’enseignement, car il est en effet évident que le seul objet de cette mesure est l’optimisation du temps de travail des parents. Confrontés à une insulte si criante, on peut donc se poser la véritable question : que se passerait-il si une grande crise économique advenait à la suite de la crise sanitaire ?

Je crains d’être tentée de répondre, pour ma part : pas grande chose. Ou, tout au plus, une remise en question d’un modèle économique que nous savons déjà obsolète, puisqu’inviable pour la survie de l’espèce.
Les divins ont scruté les viscères et l’ont prédit : une crise économique advient, dérivée du ralentissement que, sur tout le globe, a produit la crise sanitaire. Que la crise sanitaire sert, en réalité, de prétexte, a déjà été clairement établi. Cependant, il est possible d’aller plus loin : quel est le danger -réel- qui réside dans la survenue d’une crise économique ? Paradoxalement, le plus grand danger se trouve sans doute précisément dans la nécessité fantasmée de relancer le même modèle économique : non seulement nos leaders risquent, tout comme Emmanuel Macron, d’approfondir dans le sens du néo-libéralisme mais, une fois le même modèle relancé, il continuera d’endommager la nature et d’exploiter et d’aliéner les êtres humains, générant aussi de ce fait de la violence sociale.
La crise sanitaire a beau receler aussi en elle la probabilité d’une crise économique, il est probable que le plus judicieux soit, comme cela a déjà été suggéré, d’envisager cela plutôt comme opportunité, c’est-à-dire, comme occasion de se poser maintenant les questions que nous auraient posées dans quelques années les conditions écologiques. Notre modèle économique n’est pas viable pour la survie de l’espèce humaine sur la planète -ni de bien d’autres. Le coronavirus nous offre, tout au plus, l’occasion d’en prendre acte quelques années avant l’extrême limite -car cela fait malheureusement déjà plusieurs décennies que la nature tire la sonnette d’alarme- et d’envisager d’ores et déjà les pistes pour aborder un nouveau modèle, plutôt que de nous obstiner à en relancer un que l’on sait obsolète.
Pour envisager la crise économique à venir, plutôt que d’amender subrepticement le code du travail, il aurait été souhaitable que le gouvernement s’attèle à mettre en place une autre sorte de mesures : légiférer pour que soient privilégiés les circuits courts en matière d’approvisionnement alimentaire et de fournitures sanitaires ; revaloriser le travail de soin, dont on a pu voir à quel point il est important (infirmière, personnel technique des hôpitaux…) ; mettre en place des politiques publiques d’éducation à une consommation plus raisonnée -qui tienne compte de paramètres tels que l’impact des emballages sur la nature ou la provenance des objets et qui coexiste avec des pratiques de réutilisation et de recyclage des objets ; donner une impulsion aux monnaies locales ; œuvrer à une plus grande autonomie énergétique, renouvelable, des municipalités…
N’oublions pas, lorsque nos gouvernements nous parleront de crise économique, alors qu’ils ont déjà si négligemment géré la crise sanitaire, et bien, répondons-leur, sans plier : c’est un autre monde que nous voulons, désormais.

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Gustav Moreau, Le Sphinx victorieux (détail), 1886.

En France nous soutenons le PPD et le NPA:

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Crisis económica

Pronto sonará la alarma de la crisis económica para obligarnos a abandonar nuestros derechos y hacernos caminar hacia un modelo neoliberal renovado, dedico por tanto a ello este articulo.

Si un@ se obliga a mirar la realidad tal y como es, forzoso es constatar que todo nuestro mundo ha situado en el centro de sus preocupaciones, de su orden y de su funcionamiento una invención, una entelequia que no tiene mas existencia que la que queremos darle: el dinero. En efecto, habrá que recordarlo: hemos inventado el dinero. Sin embargo, este ha tomado desde su invención una mayor materialidad que la que tienen los niños africanos, los migrantes o las personas prostituidas victimas de trata: el dinero existe. La epidemia de coronavirus no ha sido por tanto casi tratada por las autoridades cuando ya nos estamos preocupando de la crisis económica que va a acarrear, como lo han probado las modificaciones que el gobierno de Macron ha efectuado sobre el código del trabajo, en primer lugar, y el regreso, previsto para el 11 de mayo, de los niños a sus centros de enseñanza, pues es en efecto evidente que el único objeto de esa medida es la optimización de su tiempo de trabajo
Confrontados a un insulto tan obvio, un@ puede por tanto plantearse la verdadera pregunta: qué sucedería si una gran crisis económica sobreviniese tras la crisis sanitaria? Por mi parte, temo deber responder: poca cosa. O, como mucho, un cuestionamiento de un modelo económico que ya sabemos obsoleto, puesto que inviable para la supervivencia de la especie.
Los adivinos ya han escrutado las vísceras y lo han predicho: una crisis económica sobreviene, derivada de la ralentización que, en todo el globo, ha producido la crisis sanitaria. Ya ha sido establecido que la crisis sanitaria sirve, en realidad, de pretexto. Sin embargo, es posible ir más lejos: cuál es el peligro -real- que reside en que sobrevenga una crisis económica? Paradojicamente, el mayor peligro se encuentra precisamente en la necesidad fantaseada de volver a lanzar el mismo modelo económico: no solamente nuestros lideres corren el riesgo, como Emmanuel Macron, de adentrarse en el camino del neoliberalismo sino que, una vez relanzado el mismo modelo, seguirá dañando la naturaleza y explotando y alienando a los seres humanos, generando por este camino violencia social.
Por más que la crisis sanitaria recele en si misma la probabilidad de una crisis económica, es probable que lo mas juicioso sea, como ya ha sido sugerido, contemplar ese hecho más bien como oportunidad, es decir, como ocasión de plantearse muchas cuestiones que nos habrían planteado dentro de algunos años las condiciones ecológicas. Nuestro modelo económico no es viable para la supervivencia de la especie humana en el planeta -ni para la de muchas otras. El coronavirus nos ofrece, como mucho, la ocasión de tomar conciencia de ello algunos años antes del limite -pues hace por desgracia varias décadas que la naturaleza alerta del peligro- y de plantearse, desde ya, las pistas para abordar un nuevo modelo, en vez de obstinarnos en relanzar uno que ya sabemos está obsoleto.
Para contemplar la crisis económica que viene, en vez de modificar subrepticiamente el código del trabajo, habría sido deseable que el gobierno se diese a la tarea de establecer otro tipo de medidas: legislar para que se privilegien los circuitos cortos en materia de aprovisionamiento alimenticio y en materia sanitaria; revalorizar el trabajo de cuidado, cuya importancia se ha podido comprobar (enfermeras, personal técnico de los hospitales…); implementar políticas publicas de educación a un consumo más razonado -que tenga en cuenta parámetros como el impacto de los envases en la naturaleza o la proveniencia de los objetos y que coexista con las prácticas de reutilización y de reciclaje de objetos; dar un impulso a las monedas locales; obrar en favor de una mayor autonomía energética, limpia, de las municipalidades…
No olvidemos, cuando nuestros gobiernos nos hablen de la crisis económica, habiendo gestionado ya tan mal la crisis sanitaria, y respondamos sin cejar: es otro mundo el que queremos ahora.

En Espania apoyamos a Iniciativa feminista y a Pacma :

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