Mars 2024
L’année 2024 a débuté dans toute l’Europe avec un intense mouvement social de la part des agriculteurs, qui en France a paralysé même en partie le pays. De mi-janvier à mi-février, la mobilisation s’est traduite par des manifestations, des opérations escargot et des barrages routiers, autour desquels on a installé des campements. Parfois, des centres de distribution n’ont pas pu être approvisionnés. Le siège de Paris a été déclaré. Au plus fort de la mobilisation, celle-ci réunissait les syndicats agricoles de diverses tendances : FNSEA, Jeunes agriculteurs, Coordination rurale, Confédération paysanne. Ses revendications ont porté sur la baisse des revenus, la hausse des charges, la concurrence déloyale permise par les accords de libre-échange, la multiplication de normes dues à une réglementation trop complexe, la fiscalité, des aspects de la réglementation européenne agricole et les contrôles de l’administration française. Bien que ces griefs existent depuis longtemps, les négociations pour l’accord de libre-échange entre l’UE et Mercosur les ont remis au goût du jour, les revenus des agriculteurs ayant baissé de façon dramatique et les contraintes liées aux objectifs écologiques leur semblant infinies, alors même que les produits étrangers qui envahissent le marché s’en trouvent affranchis.
Face à une mobilisation qui exprime des souffrances anciennes, la réaction du gouvernement ne s’est pas fait attendre. Dès le 26 janvier, Gabriel Attal a annoncé des mesures d’aide destinées aux agriculteurs. Celles-ci leur ayant semblé insuffisantes, le mouvement s’est poursuivi et même intensifié. Puis, à partir du 1er février le mouvement social s’est scindé, à la suite de nouvelles annonces. Si la FNSEA et les JA ont appelé à suspendre les blocages, des syndicats concurrents comme la Confédération Paysanne ou la Fédération nationale d’agriculture biologique des régions de France ont poursuivi une mobilisation désormais davantage dirigée contre la grande distribution.
Tout en rendant visible une souffrance partagée par tout le monde agricole, la révolte qui a ouvert l’année a aussi fait émerger ses clivages. Au plus fort du mouvement, alors qu’il réunissait toutes les tendances idéologiques, des actions violentes ont parfois été dirigées envers les écologistes. Ainsi, à Toulouse des membres de la FNSEA ont déversé des ordures devant l’Agence de l’eau, la cité administrative et le local régional d’Europe Ecologie-Les Verts. A Carcassonne, une bombe a explosé dans un bâtiment de la direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de l’Aude. Ces actions visaient une politique environnementale que les agriculteurs conventionnels estiment étouffante. Les écologistes n’ont pas tardé à réagir, jugeant que les manifestants se trompaient de cible. Courant février, la focalisation du mouvement sur la grande distribution est venue illustrer leurs propos.
Les différences qui sous-tendent le monde agricole se reflètent dans la représentation syndicale. Fondée en 1946, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) est le syndicat professionnel majoritaire, avec 55,31% des votes aux élections aux chambres d’agriculture en 2019. Il soutient le système agricole conventionnel et promeut l’industrialisation des exploitations, l’exploitation animale et l’utilisation de pesticides. Il défend les vues des agriculteurs intensifs, s’opposant aux normes environnementales et se déclarant en faveur des bassines. Des syndicats concurrents sont la Coordination rurale, la Confédération paysanne, le Mouvement de défense des exploitations familiales ou la Fédération nationale d’agriculture biologique des régions de France. Ils défendent l’agriculture paysanne, les petites exploitations et pour certains l’agriculture biologique. Plusieurs de ses représentants ont déploré que la FNSEA se soit érigée en porte-parole, alors que la réalité du monde agricole est diversifiée.
L’écart entre les deux visions se trouve reflété dans la gestion du conflit agricole par le gouvernement. La clémence de Gérald Darmanin a été très remarquée en pleine dérive autoritaire. Le ministre de l’Intérieur a appelé les forces de l’ordre à la modération, n’autorisant l’intervention qu’en dernier recours. Il a aussi déclaré sur TF1, dans un sommet de mauvaise foi et de bons sentiments, qu’« on ne répond pas à la souffrance en envoyant les CRS ». Les observateurs, dont Sophie Binet, de la CGT, ont mentionné un « deux poids, deux mesures », car un millier des militants de l’organisation avaient été poursuivis durant les manifestations contre la réforme des retraites. La répression exercée en France durant les mouvements protestataires de la décennie - gilets jaunes, réforme des retraites, méga-bassines- a été si disproportionnée que l’ONU l’avait même condamnée dans plusieurs rapports, qui l’estimaient une menace pour la démocratie.
Il ne fait pas de doute que ce fossé dans la gestion de la force répond à des intérêts électoralistes et financiers, car l’agriculture conventionnelle est une grande consommatrice. Il dénote d’autant plus un parti pris que Gabriel Attal a annoncé finalement des mesures orientées à satisfaire l’idéologie productiviste, sans même considérer les pistes proposées par les syndicats paysans et écologistes. L’annulation de la hausse de la taxe sur le gazole non routier ou la suspension du plan Ecophyto -qui engage le gouvernement à réduire les usages de produits phytopharmaceutiques de 50% d'ici 2025 et à sortir du glyphosate d'ici 2022- intègrent ainsi un projet politique qui correspond à une certaine vision civilisationnelle.
Confronter les vraies questions que pose aujourd’hui le monde agricole passe par reconnaître ouvertement que deux options s’affrontent, cohérentes et lourdes de conséquences. D’une part, l’agriculture productiviste et conventionnelle semble produire des profits plus importants et rapides, mais appauvrit les sols en diminuant ces profits sur le long terme et en portant atteinte à notre santé et l’environnement. D’autre part, l’agriculture paysanne et écologique semble produire moins, mais préserve la fertilité de la terre ainsi que notre santé et l’environnement. Les gouvernements capitalistes tendent à privilégier les solutions qui profitent aux entreprises, d’autant que les puissants se pensent à l’abri des conséquences environnementales et climatiques qu’entraînent nos excès. Il n’en est rien. Le temps est venu d’oublier les pratiques relevant du greenwashing pour faciliter que les voies explorées par les agriculteurs paysans et biologiques soient généralisées. Il s’agit de se donner les moyens de rendre réellement efficaces les mesures déjà envisagées et de les compléter par d’autres.
Une importante bataille culturelle se livre par exemple en ce moment autour des haies. Elles sont les ambassadrices de toute une conception de la ruralité. Alliées contre le réchauffement climatique, elles protègent les cultures du vent et la sécheresse, limitent les inondations et préservent la biodiversité. Aux yeux des agriculteurs conventionnels, elles comportent néanmoins des désavantages : elles gênent le maniement des machines, attirent des oiseaux et du gibier qui détruisent les récoltes et font de l’ombre aux cultures. L’élagage comporte des risques importants et finit souvent aux mains d’entreprises, qui le réalisent de façon mécanique, détruisant la biodiversité, une des raisons d’être de la haie. Si par le passé les haies fournissaient du bois de chauffage, celui-ci n’est plus toujours utile. Les haies supposent finalement des tracasseries, car les difficultés administratives s’accumulent. Une des revendications de l’agriculture paysanne dans ce mouvement social était ainsi la simplification de la gestion des haies.
Approcher l’agriculture de façon cohérente et globale est devenu nécessaire, en ce sens que nos possibilités de relation au naturel s’accordent à nos représentations. Dans un essai portant sur les transformations culturelles à l’origine de l’émergence du capitalisme, Silvia Federicci faisait justement allusion aux haies. Avec la perte des communaux, par la privatisation des terres, tout un monde disparut à cette époque, avec le style de vie paysanne qui s’y déroulait. Les haies qui divisaient les parcelles, fournissaient du bois et de la nourriture, furent coupées. Ce changement en apparence minimal accompagne d’autres plus conséquents : la structure sociale et le rapport à la nature se modifient profondément avec l’avènement de l’économie monétaire. Dans l’ordre féodal, les terres paysannes étaient attribuées à l’unité familiale et non à un individu. Le travail de la terre était d’autosubsistance et beaucoup de tâches étaient collectives : elles promouvaient la socialité et la solidarité. La dépendance des femmes envers les hommes était moindre aussi que ce qu’elle le serait par la suite.
Une extrême violence préside au changement de système, qui balaye un mode de vie. Silvia Federicci étudie cette restructuration d’une perspective de genre et décoloniale. Elle conclue que l’évolution fut aussi une accumulation de différences susceptibles de diviser les classes travailleuses par l’établissement de hiérarchies, afin de renforcer la domination. La représentation, la fonction et le rapport au corps se trouvent modifiés : il devient une machine-outil. La vision magique du monde disparaît et les femmes perdent leur position sociale, devenant des reproductrices. Un nouvel ordre se met en place. Au terme de l’évolution, la paysannerie est polarisée, les femmes dévalorisées et le monde rural transformé, sa vie collective devenue individuelle et ses savoir perdus.
Les batailles culturelles qui se livrent aujourd’hui autour de l’agriculture posent la question de la réversibilité du modèle civilisationnel. Pourrions-nous récupérer les avantages de la ruralité que Silvia Federicci énumère dans Caliban et la sorcière ? Ressusciter les savoirs naturels et les pratiques collectives ? Si à la fin du Moyen Age l’équilibre naturel semblait moins précieux, nous savons aujourd’hui que modèle agricole et équilibre vont de pair. Il ne fait pas de doute que nous devrions enfin nous décider à explorer réellement, au niveau d’échelle, les avantages fournis par des modèles concurrentiels, courants dans le passé, afin d’en reprendre quelques-uns. Nous décider à effectuer un travail de réversion étudiée, calculée et décidée, pour rendre possible une autre relation au naturel, pour le bien de tous.

Gustav Moreau, Le Sphinx victorieux (détail), 1886.
¿Qué papel para la agricultura? Una alternativa de civilizaciones
El movimiento social de principios de año ha sacado a la luz muchas cuestiones que habían quedado sin respuesta sobre la cuestión agrícola.
El año 2024 ha comenzado en toda Europa con un intenso movimiento social por parte de los agricultores, que en Francia ha llegado a paralizar en parte el país. De mediados de enero a mediados de febrero, la movilización se ha traducido en manifestaciones, retenes, campamentos y convoyes de bloqueo. A veces no ha sido posible aprovisionar centros de distribución. Se ha declarado el asedio de París. En su punto álgido, la protesta reunía sindicatos de todas las tendencias: FNSEA, Jóvenes agricultores, Coordinación rural y Confederación campesina. Sus reivindicaciones giran en torno a la baja de los ingresos, el aumento de las tasas, la competencia desleal que suponen los acuerdos de libre comercio, la multiplicación de normas debidas a una legislación demasiado compleja, la fiscalidad, aspectos del reglamento agrícola europeo y los controles de la administración francesa. Aunque esos agravios ya existiesen, las negociaciones para al acuerdo de libre comercio entre la UE y Mercosur les han dado relieve, ya que los ingresos de los agricultores están por los suelos y las obligaciones que les imponen los objetivos ecológicos les parecen infinitas, cuando no se les pone ese tipo de condiciones a los productos extranjeros que invaden el mercado.
La reacción del gobierno al verse confrontado a problemas ya conocidos no se ha hecho esperar. El 26 de enero, Gabriel Attal anunció que se les darían ayudas económicas a los agricultores. Como les parecieron insuficientes, el movimiento social prosiguió e incluso creció. Si la FNSEA y los JA apelaron a suspender los bloqueos, los sindicatos competidores, como la Confederación campesina o la Federación nacional de agricultura biológica de las regiones de Francia, prosiguieron una movilización ahora dirigida hacia la gran distribución.
A la vez que ha dado visibilidad a un sufrimiento compartido por todos los campesinos, la revuelta que ha abierto el año también ha dejado ver sus divisiones. En su apogeo, cuando la protesta todavía reunía a todas las tendencias ideológicas, los ecologistas fueron blanco de violencias. Miembros de la FNSEA vertieron desperdicios en Toulouse ante la Agencia del agua, la ciudad administrativa y el local regional de Europa Ecología-Verdes. En Carcasona, una bomba estalló en un edificio de la dirección regional del Medio Ambiente, de planificación y de alojamiento de Aude. Ambas acciones denigraban una política medioambiental que los agricultores convencionales estiman asfixiante. Los ecologistas no tardaron en reaccionar, juzgando que los manifestantes se equivocaban de blanco. A mediados de febrero, la focalización de la protesta sobre la gran distribución corroboró esa opinión.
La representación sindical refleja las diferencias que vertebran el mundo rural. La Federación nacional de los sindicatos de explotantes agrícolas (FNSEA), fundada en 1946, es el sindicato mayoritario. En 2019 disponía de un 55,31% de votos en las elecciones de las cámaras de agricultura. Apoya la agricultura convencional y promueve la industrialización de las explotaciones, la explotación animal y el uso de pesticidas. Defiende las perspectivas de los agricultores intensivos, que se oponen a las normas medioambientales y se declaran favorables a la extracción de aguas subterráneas. Algunos sindicatos competidores son la Coordinación rural, la Confederación campesina, el Movimiento de defensa de explotaciones familiares o la Federación nacional de agricultura biológica de las regiones de Francia. Defienden la agricultura campesina, las pequeñas explotaciones y en algunos casos la agricultura biológica. Sus representantes han lamentado a veces que la FNSEA haya sido la principal portavoz, cuando la realidad del mundo agrícola es muy diversa.
La forma en que el gobierno ha gestionado el conflicto agrícola refleja estas dos visiones. En plena deriva autoritaria, la clemencia de Gérald Darmanin ha sorprendido. El ministro del Interior ha exigido moderación a las fuerzas del orden, autorizando que intervengan sólo como ultimo recurso. En un alarde de mala fe y sentimentalismo barato ha declarado en TF1 que “no se responde al sufrimiento enviando antidisturbios”. Varias personalidades, entre las que se encuentra Sophie Binet, de la CGT, han mencionado un “doble rasero”. Efectivamente, unos mil militantes de la organización sindical fueron detenidos durante las manifestaciones de la reforma de pensiones. La represión ejercida durante los movimientos de protesta de esta última década -chalecos amarillos, reforma de pensiones, extracción de aguas subterráneas- ha sido tan desproporcionada que la ONU incluso ha condenado a Francia en varios informes, que hablan de amenaza a la democracia.
Qué duda cabe de que ese abismo en la gestión de la fuerza responde a intereses electorales y financieros, ya que la agricultura convencional es una gran consumidora. El sesgo se hace tanto más aparente por cuanto que Gabriel Attal finalmente ha anunciado medidas destinadas a satisfacer la ideología productivista, sin siquiera considerar las propuestas de sindicatos campesinos y ecologistas. La renuncia a aumentar la tasa sobre el gasoil que no se destina a transportes o la suspensión del plan Ecophyto -que compromete el gobierno a reducir el uso de productos fitofarmacéuticos en un 50% de aquí a 2025 y a salir del glifosato de aquí a 2022- integran un proyecto político que corresponde a cierta idea de la civilización.
Enfrentar hoy los interrogantes que plantea el mundo agrícola implica reconocer abiertamente que existen dos opciones, coherentes y llenas de implicaciones. Por una parte, la agricultura productivista y convencional parece producir más rápido y en mayor cantidad, pero empobrece los suelos, disminuye su rendimiento a largo plazo y destruye nuestra salud y el medio ambiente. Por otra parte, la agricultura campesina y ecológica parece producir menos, pero preserva la fertilidad de la tierra, así como nuestra salud y el medio ambiente. Los gobiernos capitalistas privilegian tanto más las soluciones que benefician a las empresas por cuanto que los poderosos se creen protegidos de las consecuencias climáticas y medioambientales que traen nuestros excesos. No es así. Ha llegado la hora de olvidar el greenwashing para enfocarse a que las vías exploradas por agricultores campesinos y biológicos se generalicen. Se trata de dotarse de medios para que las medidas ya en vigor sean realmente eficaces y adoptar otras que las completen.
Una importante batalla cultural se libra por ejemplo en este momento en torno a los setos. Son embajadores de toda una visión de la vida rural. Aliados en la lucha contra el cambio climático, protegen los cultivos del viento y de la sequía, limitan las inundaciones y preservan la biodiversidad. Para los agricultores convencionales, presentan desventajas: impiden el manejo de las máquinas, atraen pájaros y otros animales que destruyen las cosechas y hacen sombra a los cultivos. Podarlos entraña riesgos, por lo que la actividad termina a menudo en manos de empresas, que la realizan de forma mecánica, destruyendo la biodiversidad, que es una de las razones de ser del seto. Si en el pasado los setos proporcionaban leña para el fuego, ésta ya no sirve siempre. Al final, los setos suponen muchos problemas, pues las dificultades administrativas se acumulan. De hecho, una de las reivindicaciones de la agricultura campesina en el movimiento social era la simplificación de la gestión de los setos.
Enfocar la agricultura de forma coherente y global se ha vuelto necesario, en el sentido que nuestras posibilidades de relación con la naturaleza son acordes a nuestras representaciones. En un ensayo acerca de las transformaciones culturales que originan el capitalismo, Silvia Federicci justamente aludía a los setos. Cuando al final de la Edad Media se privatizan las tierras que eran comunes todo un mundo desaparece, junto al estilo de vida campesina que en ellas se desarrollaba. Se cortan en ese momento los setos que dividían las parcelas, proporcionando leña y alimento. Ese cambio, que parece mínimo, acompaña otros más amplios: la emergencia de la economía monetaria modifica profundamente la estructura social y la relación a la naturaleza. Las tierras campesinas se atribuían en el orden feudal a la unidad familiar, no a un individuo. El trabajo de la tierra era de subsistencia y muchas tareas eran colectivas: promovían la sociabilidad y la solidaridad. La dependencia de las mujeres hacia los hombres era menor de lo que sería luego.
Una extrema violencia preside a ese cambio de sistema y destruye un modo de vida. Silvia Federicci estudia esa reestructuración desde una perspectiva de género y decolonial. Concluye que la evolución también ha sido una acumulación de diferencias que dividen a las clases trabajadoras y establecen jerarquías, reforzando la dominación. La representación, la función y la relación al cuerpo se modifican: éste se vuelve una máquina-herramienta. La visión mágica del mundo desaparece y las mujeres pierden su posición, volviéndose reproductoras. Un nuevo orden se pone en marcha. Al terminar la transformación, el campesinado queda polarizado, las mujeres han perdido crédito y autonomía y el mundo rural ha cambiado: la vida colectiva es ahora individual y muchos conocimientos han desaparecido.
Las batallas culturales que hoy se están librando en torno a la agricultura plantean la reversibilidad de nuestro modelo de civilización. ¿Sería posible recobrar las ventajas del mundo rural que Federicci plasma en Caliban y la bruja? ¿Resucitar los conocimientos naturales y las prácticas colectivas? Si a finales de la Edad Media se le daba menos valor al equilibrio de la naturaleza, hoy sabemos que modelo agrícola y equilibrio van parejos. Qué duda cabe que deberíamos decidir por fin explorar a nivel global las ventajas que proporcionan modelos alternativos, comunes en el pasado, con el fin de retomar algunas. Decidirnos a efectuar un trabajo de reversión estudiada, calculada y decidida para hacer posible otro tipo de relación a la naturaleza, en beneficio de tod@s.