L’argent nous ronge, la peur de perdre le peu que nous avons ou la peur d’en
manquer nous obsèdent.
Ces peurs et ces obsessions prennent racine dans la rhétorique qu’on nous sert
quotidiennement en guise de « messe télévisée », messe retransmise en
permanence sur tous les supports médiatiques possibles et imaginables. On ne
peut y échapper (ou pas complètement) et la peur et la convoitise sont réactivées
dans les consciences citoyennes. Difficile de respirer normalement dans ces
conditions de vie psychique.
La philosophie, quant à elle, a trop longtemps joué le rôle de « servante » de la
religion chrétienne, puis vint le tour de la science qui a pris le pas sur la religion,
pour enfin l’éclipser totalement et devenir le dogme immuable auquel nous
sommes totalement dévoués aujourd’hui.
La philosophie moraliste ou académique a servi (et tente de servir encore) la
science, de même qu’elle a servi la religion, le tout organisé dans un système
économico-social qui n’a d’autre fin que l’assise du Pouvoir des dominants sur
les masses, ainsi que leur profit maximum.
Croyez-vous réellement qu’on veuille nous libérer et sauver la planète ?
À l’heure actuelle, la philosophie libertaire est quasiment aphone, car en totale
opposition, bien entendu, avec les savoirs philosophiques académiques
classiques, qui ne font que nous embrumer la conscience, par des concepts
théorisant des idées philosophiques moralistes bien souvent farfelues et dénuées
de bon sens. Malheureusement, la philosophie libertaire est presque une
discipline dans l’ombre, tant elle est mise à mal par les « chiens de garde » du
système.
La science se trouve aujourd’hui malgré tout mise en difficulté, par ses
incohérences de visée. Le seul appui valable qu’elle découvre en ce moment est
ce que les médias appellent l’art de la rhétorique.
Voici maintenant que les « chiens de garde » du système se mettent à faire
l’apologie de la rhétorique. Remarquons qu'étant donné le niveau de corruption
généralisée auquel nous nous sommes hissés tant bien que mal, il serait
surprenant de ne pas voir la rhétorique sur le devant de la scène. Je viens de
regarder une émission télévisée très récemment, où il en était question comme
d’un art indispensable dont le seul but véritable est de donner l’illusion de la
maîtrise de la parole.
Afin de mieux saisir les contours et les enjeux d’une telle mise en valeur de la
rhétorique, lisons ou relisons le « Gorgias » de Platon qui est
un dialogue très critique la condamnant dans le but de sauver la philosophie. Et
c’est Socrate qui intervient en défenseur de la philosophie, contre la rhétorique
qui ne sert qu’une politique corrompue.
Et de nos jours, cette pratique est généralisée, à l’image de notre corruption,
aucun d’entre nous ou presque n’est épargné par cette intoxication profonde de
notre société libérale ou néolibérale, et ce, à tous les étages de la pyramide sociale-néolibérale...
Donc de nos jours la science (qui sert l’économie et le pouvoir prétendu
libéral) s’appuie sur la rhétorique afin de nous convaincre du bien-fondé de ses
« enseignements » ou « applications » qui en réalité sont loin d’être tous utiles,
voire complètement inutiles et nous emprisonnent davantage chaque jour un peu
plus.
La promesse d’une vie meilleure rendue possible par la science ne sert que les
intérêts des puissants de ce monde en vue d’un contrôle total sur les masses
humaines.