On évoque à juste titre la liberté d'expression et la liberté de la presse à propos de l'attentat contre Charlie Hebdo. Mais il serait erroné d'oublier un droit encore plus fondamental : tout simplement, le droit à la vie. Sans la vie, impossible d'exercer les autres droits de la personne. S'il peut exister des abus des différentes libertés, la notion d'abus du droit à la vie n'est tout simplement pas admissible. Tel est le message de notre article de ce jour « Charlie Hebdo, attentat, droit à la vie...(I) » dans notre blog La Science au XXI Siècle. Malheureusement, nous vivons dans un monde violent où le droit à la vie subit une marginalisation et une banalisation permanentes. Et l'évolution actuelle du système économique dominant ne paraît guère encourageante de ce point de vue. Puisse la condamnation collective de l'assassinat terroriste de douze personnes dans les locaux de Charlie Hebdo nous rappeler globalement l'importance du droit à la vie.
Notre article « Charlie Hebdo, attentat, droit à la vie...(I) », http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2015/01/08/charlie-hebo-attentat-droit-a-la-vie-i-50549.html, commence par cette introduction :
Avec le titre « Ce sont les douze victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo », France Info rappelle la relation des morts : l'agent d'entretien Frédéric Boisseau, le brigadier du service de la protection Franck Brinsolaro, le dessinateur Jean Cabut (Cabu), la psychanalyste et chroniqueuse Elsa Cayat, le dessinateur Stéphane Charbonnier (Charb), le dessinateur Philippe Honoré, l'économiste et chroniqueur Bernard Maris, l'agent de police Ahmed Merabet, le correcteur Mustapha Ourrad, l'ancien directeur de cabinet du Maire de Clermont Michel Renaud, le dessinateur Bernard Verlhac dit Tignous et le dessinateur Georges Wolinski. Pourquoi toutes ces vies humaines brutalement emportées par un tel acte de barbarie ? Et pourquoi tant de vies anéanties par la violence dans le monde ? Malheureusement, ce début du XXIème siècle n'a pas mis fin aux tueries d'êtres humains. Bien au contraire, on assiste à une certaine banalisation de la mort humaine avec le prétexte « on doit tous mourir un jour », voire même « il y a trop de monde sur cette planète ». Oumma dénonce à juste titre « Charlie Hebdo : la liberté d’expression frappée en plein coeur », et souligne « Si, au paroxysme de la controverse déclenchée par les caricatures du Prophète publiées par Charlie Hebdo, nous avons pleinement exercé notre droit de réponse dans le cadre du débat démocratique, nous faisions alors usage de la liberté fondamentale de pouvoir critiquer la liberté d’expression telle qu’elle avait pris forme sur le papier ». Précisément, ce rappel met en évidence une simple réalité : il peut exister des abus de la liberté d'expression, y compris celle de la presse. Face à des dépassements dans ce domaine, le droit de réponse, la justice, les instances européennes, voire même l'ONU, sont censés garantir un équilibre citoyen et institutionnel. Des voies auxquelles les auteurs de l'attentat meurtrier contre Charlie Hebdo ont passé outre. Mais il n'existe pas d'abus du droit à la vie, ce droit étant le plus fondamental de tous les droits de l'être humain.
(...)
(fin de l'extrait)
L'article rappelle notamment des extraits de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de l'ONU et des textes du Conseil de l'Europe. Mais force est de constater que le Protocole n°6 à la Convention Européenne des Droits de l'Homme abolissant la peine de mort, http://conventions.coe.int/Treaty/fr/Treaties/Html/114.htm , prévoit une exception :
Article 2 – Peine de mort en temps de guerre
Un Etat peut prévoir dans sa législation la peine de mort pour des actes commis en temps de guerre ou de danger imminent de guerre ; une telle peine ne sera appliquée que dans les cas prévus par cette législation et conformément à ses dispositions. Cet Etat communiquera au Secrétaire Général du Conseil de l'Europe les dispositions afférentes de la législation en cause.
(fin de citation)
Plus globalement, nous vivons dans un monde plein d'affrontements armés de nature très diverse avec des coûts permanents en vies humaines. Pourquoi tant de violence ? Le terrorisme est une conséquence extrême et ouvertement criminelle de cette situation de violence à l'échelle planétaire.
Mais qu'en est-il de la protection de la vie humaine au sein même de notre société « démocratique » ? Notre article « Pollution de l'air dans Paris et maladies (V) » rappelle encore les morts directement causées par la pollution de l'air. Et quelles sont, pour les personnes âgées, les conséquences de la casse sociale qui dure depuis trois décennies ? Ce ne sont que deux exemples.
Autant de questions qui nous semblent mériter une série d'articles sur ce blog.
Indépendance des Chercheurs
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