Scientia (avatar)

Scientia

Abonné·e de Mediapart

217 Billets

0 Édition

Billet de blog 10 avril 2012

Scientia (avatar)

Scientia

Abonné·e de Mediapart

Luis Gonzalez-Mestres, profession de foi 2012 (Section 01, CNRS)

Scientia (avatar)

Scientia

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Section 01 – Collège B1 – GONZALEZ-MESTRES Luis

PROFESSION DE FOI

de Luis GONZALEZ-MESTRES, CR1 CNRS

(Physicien, Section 01, UMR 5814, Téléphone : 0450091664 ; Portable : 0620601187,

lgm_sci@yahoo.fr , http://scientia.blog.lemonde.fr )

CANDIDAT DU COLLECTIF « INDEPENDANCE DES CHERCHEURS »

http://science21.blogs.courrierinternational.com , indep_chercheurs@yahoo.fr

POUR L'ELECTION (Collège B1, 2012) A LA SECTION 01 DU COMITE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Mes communiqués de campagne électorale : http://www.mediapart.fr/club/blog/Scientia

NON A LA PRIVATISATION ET A LA MARCHANDISATION DE LA RECHERCHE ET DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR !

 NON A LA MARGINALISATION DE LA RECHERCHE FONDAMENTALE, AU DEMANTELEMENT DU CNRS ET AUX  CONFLITS D'INTERETS !

ABROGATION DES LOIS, DECRETS ET AUTRES MESURES METTANT EN CAUSE LES SERVICES PUBLICS ET LEURS AGENTS !

SUPPRESSION DE L’ANR, DE L’AERES, DE LA BIBLIOMETRIE, DES « SUIVIS POST-EVALUATION » ET DE LA « MANAGERISATION » DE LA RECHERCHE !

TITULARISATION DES CHERCHEURS PRECAIRES ! HALTE A LA RGPP !

SUPPRESSION DE LA SEPARATION DES CHERCHEURS EN DEUX CORPS !

NON AUX « -EX » ET A LA SUPPRESSION DE NOTRE INDEPENDANCE !

RESPECT DE LA CREATIVITE ET DES INITIATIVES DES CHERCHEURS !

RETRAIT DU CONTRAT D'OBJECTIFS 2009-2013 DU CNRS AVEC L'ETAT !

CONFIDENTIALITE DES RAPPORTS D'EVALUATION !

NON A LA TUTELLE IMPOSEE PAR L'UNION EUROPEENNE, AU TRAITE DE LISBONNE ET AU « MECANISME EUROPEEN DE STABILITE » (MES) !

LES SECTIONS DU COMITE NATIONAL DOIVENT SE SAISIR DE L'ENSEMBLE DES PROBLEMES DE LA RECHERCHE

Cher (e) Collègue,

Mes professions de foi pour les élections de 2010 aux Conseils Scientifiques du CNRS et de l'IN2P3,

http://www.mediapart.fr/club/blog/scientia/190410/luis-gonzalez-mestres-profession-de-foi-elections-2010-au-conseil-scientif , http://blogs.mediapart.fr/blog/scientia/110510/luis-gonzalez-mestres-profession-de-foi-elections-2010-au-conseil-scientif , ainsi que celle du collectif Indépendance des Chercheurs pour les élections de juin 2009 au Conseil d'Admininistration, http://science21.blogs.courrierinternational.com/files/DECLCA2009couleurpdf.pdf, alertaient déjà sur la dégradation rapide de la situation dans la recherche scientifique et l'enseignement supérieur français au cours des années récentes. Leur contenu reste valable à ce jour, sauf que la situation actuelle est encore pire dans tous les domaines. Pas seulement en France, d'ailleurs, la France faisant à son tour les frais de cette dégradation générale et de la tutelle croissante de l'Union Européenne. La situation actuelle de la Grèce, mais aussi celle de l'ensemble des pays dits « occidentaux », mettent en évidence la catastrophe économique et sociale sans précédent qui a découlé de la « politique unique » instaurée depuis les années 1980 : « libéralisation », privatisations...

L'IN2P3 se trouve à présent entouré d'instituts à l'intérieur d'un CNRS en voie de démembrement. Il ne pourra que faire lourdement les frais de cette dislocation de la recherche fondamentale qui constitue un outil privilégié de la stratégie de privatisation de la recherche publique, affaiblit la transparence et confine les chercheurs dans une logique de « tout programme » où évaluation, embauches et promotions ignorent de plus en plus le travail créateur. Les « investissements d'avenir » répondent à la même stratégie.

UNE DEBACLE HISTORIQUE

De plus en plus de citoyens craignent que la France ne « finisse comme la Grèce ». La politique de démolition du patrimoine des Etats et de marchandisation des services publics organisée au niveau européen depuis 1985 environ, alliée à la création de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) en 1994 avec signature de l'Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS), a conduit à la destruction pure et simple des économies de pays jadis « riches ». Une telle stratégie, délocalisations comprises, nous avait pourtant été présentée comme « allant de soi » et faisant l'objet d'un « large consensus » politique et « gestionnaire ». Les délocalisations, disait-on, étaient des opérations profitables concernant uniquement un travail « peu qualifié ». Mais dans la réalité, des massés de capitaux destinées à la recherche et à la haute technologie migraient vers des pays à bas salaires et à faibles standards sociaux. A présent, la facture est très lourde pour les établissements de recherche français.

Les implications citoyennes des recherches scientifiques et technologiques exigent plus que jamais un contrôle par les organismes publics et une transparence envers les citoyens dont seul le secteur public peut être garant. Qui pourra mener à terme un tel contrôle ? La récente crise des médicaments n'est qu'un exemple mettant en évidence les dangers de la tant vantée « osmose public-privé ». La situation de mise en concurrence financière à l'échelle planétaire menace également la viabilité des programmes de recherche français et d'autres pays européens. Au point que, pour pouvoir mener à terme leurs programmes expérimentaux, nos équipes se voient poussées à collaborer avec des pays à plus faible « coût de la main d'oeuvre » sous peine de ne pas être en mesure de financer ce travail. A terme, les équipements de base, « grands » et « petits », se trouvent menacés par le même type de concurrence.

Pire encore : la « dette » des Etats creusée par la « libéralisation », les « ouvertures au marché », les privatisations et délocalisations... sert de prétexte à l'Union Européenne pour imposer un Mécanisme Européen de Stabilité (MES) qui instaure, de fait, un contrôle des budgets des Etats membres. L'Union Européenne, qui renforce l'emprise du secteur privé sur les Etats et les services publics, pourra ainsi bloquer les budgets nationaux n'obéissant pas à ce type de crédo. La recherche fondamentale publique et l'enseignement supérieur en feront très directement les frais. Qui s'oppose à une telle mise au pas ? Le Comité National de la Recherche Scientifique ne peut pas rester silencieux devant une telle situation. Il doit dresser un état des lieux sans concessions, dénoncer les causes de la présente situation, revendiquer le rôle qui lui a été enlevé et proposer des mesures d'urgence. Il doit exiger notamment la suppression de l'ANR, de l'AERES, de la gestion budgétaire que comportent les « investissements d'avenir » et de l'ensemble des mesures qui ont porté atteinte à ses missions institutionnelles et scientifiques. Il doit également exiger une stricte préservation de la confidentialité des évaluations afin de protéger collègues et équipes contre toutes attaques publiques manipulatrices et malveillantes, et oser aborder la question du lobbying et des conflits d'intérêts dans l'évaluation scientifique et les décisions qui en découlent.

DEMANDER SANS COMPLEXES DES ABROGATIONS PURES ET SIMPLES

Je ne peux que confirmer les analyses et propositions présentées dans les professions de foi précédentes et dans le blog http://science21.blogs.courrierinternational.com du collectif Indépendance des Chercheurs (plus de 700 articles depuis 2008 ; voir aussi, du même collectif, http://blogs.mediapart.fr/blog/scientia/ ). Nous ne devons pas craindre d'être qualifiés de « rétrogrades » en demandant des abrogations pures et simples de lois et décrets (retour, donc, à un ordonnancement juridique « ancien »), au lieu de « remplacements » et « corrections » de pure façade. C'est une réalité incontournable, que des lois et décrets du début des années 1980 ont comporté de véritables avancées. De même, la dénonciation d'accords européens comme le processus de Bologne et la stratégie de Lisbonne (1999-2000) qui se trouvent à l'origine de la LRU est indispensable. Ou, plus récents, le Traité de Lisbonne et le MES.

Cordialement

Luis Gonzalez-Mestres

Groupe de discussion : http://groups.yahoo.com/group/problemes_des_scientifiques

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.