Biographie du candidat du Collectif Indépendance des Chercheurs aux élections du CNRS de 2012, Section 01 du Comité National. Remise au CNRS le 29 février 2012.
Section 01 – Collège B1 – GONZALEZ-MESTRES Luis
CURRICULUM VITAE de Luis GONZALEZ-MESTRES, CR1 CNRS
Physicien, Section 01, UMR 5814 (LAPP-IN2P3), Téléphone : 0450091664 ; Portable : 0620601187
CANDIDAT DU COLLECTIF « INDEPENDANCE DES CHERCHEURS »
POUR L'ELECTION A LA SECTION 01 DU COMITE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE (Collège B1, 2012)
Membre élu (SNCS) de la Section de Physique Théorique du Comité National en 1983-87, Président du Conseil du Personnel du LAPP en 1983-84 et membre de l'Intersyndicale du LPC du Collège de France en 1994-99. Président de l'Association Contre le Harcèlement Professionnel (ACHP) depuis 1999, j'ai été défenseur syndical (CNT) auprès des Prud'hommes, des Tribunaux de Sécurité Sociale (TASS), des Cours d'Appel et de la Cour de Cassation. Membre du collectif Indépendance des Chercheurs, dont je suis souvent candidat aux élections du CNRS depuis 2001. Outre les blogs d'Indépendance des Chercheurs, j'ai créé un blog scientifique dans Le Monde, intitulé Science, connaissance et conscience, et un blog à caractère plus général intitulé Notre Siècle, hébergé par le Courrier International.
Relevant de la Section 02 (Physique Théorique) et du Département SPM jusqu'en 1994, j'ai alors été transféré à la Section 03 (Physique Nucléaire et Corpusculaire) et au Département PNC. Physicien des particules, ma démarche scientifique a toujours consisté a sortir des sentiers battus et a créer des axes de recherche originaux échappant a la logique des grands programmes, des grandes collaborations et des grands consensus. J'ai travaillé à la fois dans le domaine de la théorie ou de la phénoménologie et dans celui de l'instrumentation scientifique et de la conception d'expériences originales. Cette activité m'a amené à collaborer avec des astrophysiciens, des physiciens nucléaires et de la matière condensée, des chimistes... mais aussi avec des industriels, tout en préservant mon indépendance. J'ai travaillé : au Laboratoire de Physique Théorique et Hautes Energies (Orsay), au CERN (Genève), au LAPP (Annecy-le-Vieux), au Laboratoire de Physique Corpusculaire (Collège de France) et au LIGA (ENS Paris). En 1983-84, j'ai ete l'un des initiateurs au CNRS de la mouvance interdisciplinaire, théorique et expérimentale, entre la Physique des Particules et Nucléaire, l'Astrophysique et la Physique de la Matiere Condensée, et participé aux activités des "Comites Audouze". Je m'intéresse à l'Ethique des Sciences et, par là, à l'Histoire des Sciences, de la recherche scientifique et du combat pour la liberté de pensée et les droits de l'homme. Ferme partisan de l'unité du CNRS et de l'indépendance des chercheurs en tant que garants de l'intérêt général, je rejette l'idée d'après laquelle la recherche publique serait une activité de "production".
Mes articles depuis 1995 sont accessibles sur le site arXiv avec une recherche "Subject area: Physics", "archive: all", et mon nom en tant qu'auteur. INSPIRE répertorie une partie importante de mes travaux depuis les années 1970, accessible par une recherche "find author". Mon travail sur les possibles violations de la théorie de la relativité à très haute énergie a été évoqué dans l'ouvrage de Lee Smolin "Rien ne va plus en physique !" (Dunod, traduction française de "The Trouble with Physics"). Mais je dois démentir certaines de ses affirmations. Smolin écrit notamment :
"Il est remarquable qu'il ait fallu attendre le milieu des années 1990 pour comprendre qu'on pouvait réellement sonder l'échelle de Planck. Comme c'est parfois le cas, quelques personnes l'avaient déjà compris, mais on leur a demandé de se taire lorsqu'ils ont essayé de publier leurs idées. Un d'eux était le physicien espagnol Luis Gonzalez-Mestres, du Centre national de la recherche scientifique à Paris".
Contrairement à ce que laisse entendre Smolin, je ne me suis jamais abstenu de diffuser mes résultats au fur et à mesure que je les obtiens. Un simple parcours sur arXiv met en évidence que mon premier article envisageant une possible suppression de la coupure de Greisen-Zatsepin-Kuzmin dans le spectre des rayons cosmiques d'ultra-haute énergie due à une petite violation de la cinématique relativiste générée à l'échelle de Planck (arXiv:physics/9704017) date d'avril 1997. Dès 1997, j'ai écrit plusieurs autres articles sur le même sujet et présenté cette idée à plusieurs conférences internationales. Pour la même raison, il est infondé de prétendre comme le fait l'ouvrage de Smolin que l'idée serait due à Sidney Coleman et Sheldon Glashow dont le premier article à ce sujet (arXiv:hep-ph/9808446) date d'août 1998. Même si ces auteurs, qui m'avaient cité début 1997 pour des travaux dans le même domaine, ont omis de le faire en 1998. Voir mes blogs, ainsi que mon article de mars 2000 arXiv:physics/0003080, pour plus de détails.
Physique des Particules de haute énergie: théorie et phénoménologie (1970 - 1982).
Mon premier article, déjà basé sur un travail indépendant et original, date de ma période de DEA. Entre 1970 et le début des années 1980, j'ai principalement travaillé sur les intéractions "fortes" et le concept appelé "dualité" (devenu le modèle des cordes). Je soulignerai mes articles avec Patrick Aurenche, contraires aux préjugés phénoménologiques de l'époque, sur la relation entre le "glueball" en tant que trajectoire de Regge alignant des particules faites uniquement de gluons et le Pomeron (échange dominant à haute énergie dans la description standard des interactions hadroniques dans la voie élastique). Ce travail a fait l'objet d'une mention par Edward Witten dans son article devenu classique "Baryons in the 1/N expansion". J'ai également construit des modèles de "préons", constituants supposés des quarks et des leptons.
Instrumentation pour la Physique des "Astroparticules" et détection de matière cachée (1983 - 1993).
Avec Denis Perret-Gallix, j'ai conçu un détecteur de monopôles magnétiques utilisant une version nouvelle d'un dispositif a base de microsphères supraconductrices de type I métastables initialement proposé par Georges Waysand pour la détection de neutrinos solaires. Le passage du monopôle à travers une bille à l'etat de surchauffe créerait un centre de nucléation de l'état normal faisant transiter la microsphère indépendamment de sa taille et de la vitesse du monopôle. Une collaboration avec des industriels nous a permis de conclure a la faisabilité de principe de ce détecteur. Nous avons également contribué à l'étude du detecteur de G. Waysand à base de tràs petites billes d'indium pour la détection des neutrinos solaires et considéré l'usage de petites billes supraconductrices pour la détection de matière noire galactique. Dans ces deux cas, nous avons proposé une voie nouvelle: la chaleur latente libérée par la transition d'une ou plusieurs billes peut produire un effet d'avalanche traditionnellement considéré comme un problème, mais un calcul permet de prévoir une réponse globale linéaire avec amplication du signal. Nous avons entrepris également un développement original de scintillateurs monocristallins a base de composés d'indium pour la détection de neutrinos solaires et collaboré avec des spécialistes de la fluorescence (Bernard Jacquier) et de la croissance cristalline (Jean-Pierre Chaminade). En 1988 (voir hep-ex/990504 et références), nous avons publié l'idée originale du bolometre luminescent, scintillateur monocristallin refroidi a très basse température et sur lequel des senseurs détectent a la fois les phonons (ou la chaleur) et la lumière de scintillation de facon notamment a distinguer entre une particule ionisante et un recul de noyau. Conçu à l'origine pour la détection de matière noire galactique, nous avons montré qu'il intéresse aussi les expériences "double beta", la spectroscopie... J'ai proposé l'emploi dans ce bolomètre de systèmes de lecture à base de jonctions tunnel supraconductrices, et la création d'un observatoire des neutrinos solaires avec des bolomètres luminescents à base d'un composé d'indium. Faute de soutien en France malgré un echo international certain, l'idée du bolomètre luminescent a ete reprise par l'expérience CRESST au Gran Sasso (qui a récemment annoncé des resultats positifs). J'ai conçu en 1990, avec Alain de Bellefon et Pierre Espigat, une expérience de detection de cosmions avec un petit bolomètre, point de départ d'un banc d'essai au Laboratoire Souterrain de Modane dans le cadre d'une collaboration IN2P3-INSU (Noël Coron, Pierre de Marcillac...).
Possibles violations de la Théorie de la Relativité et Pré-Big Bang : théorie et phénoménologie
Debut 1995, j'ai pour la première fois considéré la possible existence de particules supraluminales avec une vitesse critique dans le vide très supérieure à celle de la lumière (les "superbradyons"), ainsi que d'une étape cosmologique de possible Pré-Big Bang liée à cette nouvelle physique. Aucune donnée expérimentale ne permet d'exclure ces hypothèses. Les superbradyons pourraient même faire partie de la matière sombre (arXiv:0912.0725 et références). Depuis 1997, postulant l'existence d'un repère local privilégié, j'ai considéré des modèles ou l'existence d'une longueur fondamentale avec une modification de la cinématique relativiste disparaissant dans la limite ou le vecteur d'onde tend vers zero (arXiv:physics/9704017, arXiv:0902.0994, arXiv:1202.1277) peut conduire à la disparition de la borne de Greisen-Zatsepin-Kuzmin sur le spectre des rayons cosmiques d'ultra-haute energie. Ce travail a fait l'objet d'une mention par le New York Times en décembre 2002, devant celui du Prix Nobel S. Glashow qu'il a precédé. Mon approche prédit (arXiv:0011182 et références) une suppression du rayonnement synchrotron rendant plus facile l'accélération des particules d'ultra-haute énergie et permettant (Jacobson et al. Nature 424, 1019, 2003, qui reprend mon calcul) d'exclure des schémas de gravitation quantique à l'aide des données astrophysiques. Je travaille à présent sur la vérification des principes fondamentaux que peuvent apporter notamment AUGER et les programmes sur satellite (arXiv:0908.4070, arXiv:1011.4889), sur les implications des résultats d'OPERA (arXiv:1109.6308, arXiv:1109.6630) et sur une description spinorielle de l'espace-temps (arXiv:physics/9702026, arXiv:1110.6171 et HEP-2011) qui reproduit automatiquement l'expansion de l'Univers et semble rendre inutile l'hypothèse de l'énergie noire.