Scientifiques en rébellion a signé un appel de nombreux collectifs visant à soutenir, amplifier et prolonger la mobilisation du 10 septembre, qui porteront un mouvement social maintenant rejoint par des fédérations syndicales comme Solidaires et la CGT. Ces dernières années, nous avons travaillé ensemble pour construire des argumentaires et nous positionner publiquement en tant que scientifiques, à partir de notre raison d'être, de nos connaissances, compétences et positions institutionnelles, aux côtés d’autres citoyen·nes militant·es :
- réitérant les alertes sur les crises climatiques et de la biodiversité et pointant l’inaction climatique dont sont victimes en premier les classes populaires.
- nous positionnant contre des projets de grandes infrastructures inutiles et néfastes (méga-bassines, A69, CERN, LGV) et rejoignant de nombreuses manif-actions coordonnées par les Soulèvements de la Terre et bien d’autres collectifs engagés contre des projets contestés dans les territoires.
- dénonçant par le verbe et des actions de blocage ou d’occupation les positionnements et activités de grands groupes industriels (Pierre Fabre, Schneider Electric, Vivendi, TotalEnergies) et de leurs soutiens financiers (BNP Paribas) qui défendent leurs privilèges au détriment du vivant.
- rappelant notre engagement pour une démocratie antiraciste, antifasciste et anticoloniale à l’occasion d’épisodes électoraux frappants (élections législatives et européennes, accession de Trump au pouvoir) et soulignant les dérives autoritaires et répressives.
- rappelant l’inconsistance ou la nuisance des politiques actuelles au vu des enjeux : COPs, politique agricole.
C’est donc bien pour élargir et enraciner, dans le présent et le futur, des valeurs d'équité, de démocratie, de solidarité et de liberté, que nous soutenons un mouvement social qui s’oppose et veut mettre fin à la politique des gouvernements Macron successifs qui aggravent les crises systémiques, écologiques et sociales. En effet, leur politique visant à résorber la dette de la France par des baisses de dépenses publiques et un soutien à la production est à la fois injuste et stérile : l’affaiblissement des services publics essentiels et la casse des politiques environnementales préparent une dégradation de la vie des personnes, et notamment les plus précaires (voir quelques références en fin de texte). Nous pensons que le mouvement du 10 septembre peut ouvrir un débat démocratique sur la façon d’enclencher un processus de bifurcation désirable : vers une société écologique, égalitaire, antiraciste, antifasciste, décoloniale, inclusive …
Le collectif encourage ses membres et sympathisant·es, les étudiant·es et personnels de l’ESR, et plus largement tous les citoyen.es sensibles aux questions de justice sociale et environnementales à inventer ou rejoindre des actions locales et régionales du mouvement du 10 septembre. Notamment, il semble essentiel de rejoindre ou d’aider à organiser des actions visant des acteurs contribuant aux ravages écologiques et sociaux, et/ou portant les intérêts de luttes en soutien à des minorités.
Quelques références sur inégalités, politiques publiques, risques environnementaux, dette...
- Un très bon dossier de l’Observatoire des inégalités sur le sujet. Il rappelle notamment les inégalités face au froid et à la chaleur.
- Cette étude de Médiapart sur l’accès préférentiels des riches aux espaces verts.
- Le dossier de Ghett’up sur l’inégalité climatique et l’écologie dans les quartiers populaires
- Un rapport qui pointe l’impact des restrictions budgétaires sur l’accompagnement des femmes victimes de violences
- Un article scientifique sur la contribution disproportionnée des plus riches aux extrema de température dans le monde