
source: Imaz Press
La dernière mission d'évaluation du comité de la Réunion par exemple au début du mois d'Avril a souligné le besoin d'accélérer dans la rénovation de certaines infrastructures qui avaient déjà accueilli les mêmes jeux en 2007. Plusieurs aspects de l'organisation sont bien avancés : hébergement des délégations d'athlètes, sécurité également évaluée comme positive. Créés en 1979 pour la première fois, ces Jeux organisés par le COJI (Comité Olympique des Jeux des Iles), sous l'impulsion du Comité régional olympique et sportif (CROS) de La Réunion, permettent de rassembler des délégations des iles du sud-ouest de l'Océan Indien. Et malgré les différences entre les délégations engagées dont les moyens sont inégaux, les unes bien dotées, les autres dépourvues.
Sept pays participent à chaque édition de l’Océan Indien : Madagascar, la Réunion, les Seychelles, les Maldives, Mayotte, l’Ile Maurice et les Comores. Cette année, ce sera la 11è édition.
Organisée tous les quatre ans, la compétition est accueillie pour la troisième fois par Madagascar (après 1990 et 2007) et regroupera près de 4 000 sportifs sur quinze jours autour 23 disciplines ; parmi celles-ci l’athlétisme, le badminton, le basket-ball, le beach-volley, la boxe, le cyclisme, l’équitation, le football, haltérophilie, la lutte, la natation, le rugby, le volley-ball, la voile, etc. Madagascar jouit donc d'une réelle expérience pour l'organisation de cette compétition.
Cette édition est un report de l’édition 2020, qui devait être organisée par les Maldives, mais qui était tombée à l’eau à cause de la pandémie de Covid-19. Ce sera l’occasion pour Madagascar d’avoir les projecteurs tournés sur l’île et mettre en avant l’effort de développement entrepris depuis plusieurs années par l’État. Après l’annulation de la dernière édition, et après l’accueil par l’Ile Maurice la fois d’avant, ces Jeux devraient servir de vitrine économique, sportive, mais aussi culturelle à Madagascar.
Malheureusement, cette édition fait aussi l'objet d'une instrumentalisation politique qui peut paraître surprenante. Le responsable du Comité National Olympique de Madagascar, mais aussi candidat à la Présidence de la République Siteny Randrianasoloniaiko, s’exprimait récemment dans un journal malgache, MidiMagasiraka[1], refusant de croire que cette édition sera à même de se tenir dans l’île. Ainsi, cette figure politique ne semble pas hésiter à jouer contre son propre camp, son propre pays. C'est d'ailleurs ce jeu trouble qui inquiète en premier lieu les organisateurs et les autorités. Les jeux ne devraient pas servir à s’en prendre directement aux institutions. Et le Président Rajoelina s'est refusé à répondre à son adversaire politique sur ce terrain.
S’il y a du retard dans les chantiers, dans l’organisation, et dans le regroupement des athlètes, l’Etat s’est engagé à ce que tout soit prêt pour le Jour J, arguant de son expérience en la matière, pour accueillir ces Jeux pour la troisième fois de l’histoire.
[1] https://midi-madagasikara.mg/siteny-randrianasoloniaiko-2-de-chance-pour-la-tenue-des-jeux-des-iles-a-madagascar/