
source: AFP 2022
Le sommet était la première réunion en face à face des dirigeants de l'OCS depuis 2019. EPendant la présidence de l'Ouzbékistan, l'accent a été mis sur le renforcement des liens économiques et commerciaux entre tous les Etats membres, la promotion de la coopération industrielle, le développement de l'interconnexion des transports et des communications, la transformation numérique et l'économie "verte".
L’objectif de cette année passée sous la présidence de L’Ouzbékistan était le développement de la coopération dans les domaines des transports, de la connectivité, de l’innovation et du numérique, de la diplomatie culturelle et publique. Cela passait par l’approfondissement de l'interconnexion commerciale et économique, de l'investissement et de la coopération industrielle, des transports et des communications en Asie centrale ; mais également l’élargissement de la coopération dans les domaines de la lutte contre la pauvreté et de la sécurité alimentaire ; le soutien à une plus large utilisation du potentiel de l'OCS dans le domaine des hautes technologies, des innovations, de la sphère culturelle et humanitaire, des soins de santé et de la lutte contre le changement climatique ; et enfin la poursuite de l'élargissement des relations internationales de l'OCS et du renforcement de son autorité dans le monde. Le partenariat entre la Chine et l’Asie centrale a été renforcé de plus belle cette année.
Dans une perspective régionale, liée à l’instabilité globale du continent eurasiatique, cet organisme créé en 2001, incarne dans les relations internationales tout un esprit avec des principes qui la dépassent désormais et qui ont font école: l’esprit de Shangaï, c’est la confiance mutuelle, la coexistence pacifique, le développement autour d’un bon voisinage, une coopération bénéfique pour tous ses partenaires. La dynamique Organisation de Shanghai pour la coopération s’est principalement concentrée depuis vingt ans sur des questions de sécurité régionale, la lutte qu’elle mène contre le terrorisme, le séparatisme ethnique et l’extrémisme religieux à l’échelle de la région. À ce jour, le développement régional fait également partie de ses priorités. Il faut soutenir le développement d’une telle organisation. Pourquoi ? Car l’OCS est devenue la plus grande organisation régionale du monde. Et l’esprit qui a soufflé sur Samarcande il y a deux semaines marque un tournant.
Fondée par la Russie et la Chine en 2001, et les quatre pays d'Asie centrale du Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan et Ouzbékistan, l'organisation a un caractère essentiellement politique et économique. Elle s’est élargie au fur et à mesure avec l'Inde et le Pakistan qui l'ont rejointe en 2016. Un des buts majeurs avoués de l'OCS était de répondre avant tout aux bouleversements géopolitiques de l'Asie Centrale lors de l'effondrement de l'URSS en 1990.
Aujourd'hui, le bilan est là : le territoire total des pays appartenant à l'OCS dépasse 34 millions de km², soit plus de 60% du territoire du continent eurasien. La population totale des pays de l'OCS est de plus de 3 milliards de personnes, soit près de la moitié de la population mondiale, et couvre trois continents : l'Asie, l'Europe et l'Afrique. Et enfin : le PIB total des États membres de l'OCS a atteint environ un quart du PIB mondial. Les pays de l'OCS représentent 15,4% du commerce mondial. En 2021, le chiffre d'affaires total du commerce extérieur des pays de l'OCS s'élevait à 8,1 milliards de dollars, dont les exportations - 4,4 milliards de dollars et les importations - 3,7 milliards de dollars. En 2021, le volume du commerce intérieur entre les pays de l'OCS s'élevait à 803,7 milliards de dollars, dont les exportations - 396,3 milliards de dollars- et les importations - 407,4 milliards de dollars.
L’action de l’Ouzbékistan cette année à la tête de l’OCS a été dans le sens de sa politique étrangère de plus en plus proactive dans la région, mais aussi dans le monde. Grâce à l’Organisation, son influence a aussi grandi auprès d'un certain nombre d'organisations internationales et dans le cadre de plusieurs processus internationaux d'intégration. En août dernier, Tachkent accueillait le 17è meeting des Secrétaires du Conseil de Sécurité de l’OCS, le dernier d’une longue série de l’année après différentes rencontres : meeting des ministres de la santé, meeting des ministres de l’énergie, forum économique régional. Dans les années à venir, le soutien au développement et à la reconstruction de l’Afghanistan sera une des priorités majeures de l’OCS, au nom de la coopération et bien sûr de la sécurité.
Enfin, le contexte mondial actuel place la sécurité alimentaire au cœur de toutes les priorités pour les pays membres de « l’esprit de Samarcande ». Au cours des cinq dernières années, les importations alimentaires de l’Ouzbékistan ont été multipliées par 2,3, passant de 1,27 milliard de dollars (en 2017) à 2,92 milliards de dollars (en 2021). À cet égard, Tachkent a soutenu activement le renforcement de la sécurité alimentaire au sein même de l'OCS. Avant même la pandémie, en 2018, lors du précédent sommet de l'Organisation, le président de l'Ouzbékistan avait défendu la formation de complexes agro-industriels et l'expansion d’un réseau de "couloirs verts" pour l'approvisionnement en produits agricoles pour toute la région. Enfin, depuis 2019, le chef de l'État a initié le développement actif de la coopération entre les pays de l'OCS dans le domaine de l'agriculture "intelligente" et l'introduction d'agro-innovations. C’est tout cela à la fois le multilatéralisme régional qui est en cours de développement en Asie centrale depuis « l’esprit de Samarcande ».