Ainsi, en Asie centrale, on assiste depuis plusieurs années à des processus d'intégration majeurs au sein de la région de nombreux pays, ainsi qu'une coopération économique interrégionale et la création de nouvelles structures logistiques d’envergure. Ce n’est pas un scoop: la région revêt au stade actuel une importance capitale dans la stratégie des principaux pays du monde, car elle constitue une sorte de « pont » entre l'Est et l'Ouest, ainsi qu'entre le Nord et le Sud. Depuis longtemps, les pays de la région, du fait de leur isolement géographique, recherchent également des partenaires fiables pour accéder aux routes maritimes. L’ouverture vers l’Asie du Sud se développe même si le “facteur afghan” et la promotion de différents formats de voies économiques par les principales puissances d'Asie du Sud compliquent légèrement les plans des pays d'Asie centrale.
Les changements politiques survenus en Ouzbékistan depuis 2016 ont modifié l’image politique intérieure et étrangère du pays. En 2017, la stratégie de développement de l'Ouzbékistan, qui prévoyait des réformes fondamentales dans le domaine de l'administration publique, du système judiciaire et juridique, de la libéralisation de l'économie, dans le domaine social, ainsi que dans le domaine de la sécurité et des affaires étrangères, a été adopté et ouvrait un nouveau chapitre politique du pays. La nouvelle stratégie « Ouzbékistan-2030 » accélère le processus de réformes depuis cinq ans.
La politique étrangère constitue une partie importante de la politique de l’Ouzbékistan. Aujourd’hui, les cinq pays d’Asie centrale, que sont l’Ouzbékistan, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et le Turkménistan, entretiennent des relations amicales plus étroites que jamais. Pour la première fois, des réunions consultatives ont été organisées par les pays sans la participation de parties extérieures: c’est cela le régionalisme dont on parle tant. Cela a renforcé la crédibilité au sein de la région, ainsi qu’une confiance renouvelée entre les pays. Par voie de fait, ces impulsions positives au sein de l’Asie centrale ont également créé des conditions favorables au regain d’intérêt des gouvernements et des entreprises étrangères pour la région. Aussi, le flux d’investissements étrangers a augmenté et le nombre d’infrastructures communes avec des pays étrangers augmente chaque jour.
L’antenne régionale des Nations Unies participe activement aux grands événements internationaux organisés en Ouzbékistan et dans d'autres pays de la région et contribue à promouvoir la coopération régionale.L'activité croissante de l'Ouzbékistan et d'autres États de la région dans l'organisation conjointe d'événements internationaux, la mise en œuvre de programmes spécifiques d'assistance technique et l'interaction pratique dans le domaine de la sécurité internationale témoignent du vif intérêt des pays de la région pour l'approfondissement de la coopération avec l'ONU dans la mise en œuvre d'initiatives importantes visant à assurer la paix, la sécurité et le développement en Asie centrale.
Malgré de bonnes relations avec les principaux pays du monde, l'Asie centrale connaît pourtant d'importants problèmes de développement et de participation aux projets mondiaux. Cette barrière est avant tout géographique. La région n’ayant pas d’accès direct aux océans, les pays doivent passer par les territoires des États voisins. L’Ouzbékistan lui doit passer par deux pays. C’est pourquoi les pays d’Asie centrale développent aujourd’hui toutes sortes de projets de transport pour accéder aux routes maritimes. Le format Asie centrale-Asie du Sud, de nature profondément historique, coulait de source.
Ainsi, l'Ouzbékistan est intéressé par la construction d’une ligne de chemin de fer Termez- Mazari-Sharif-Kaboul-Peshawar, qui reliera les régions de l'Asie centrale et du Sud, car cet itinéraire est le plus court pour les pays de la région jusqu'aux installations portuaires. Cependant, les pays d’Asie centrale et du Sud participent également au développement de l’INSTC (International North South Transport Corridor) et au projet de port de transit de Chabahar, au sud de l’Iran. Si le rôle du Pakistan augmente dans le corridor transafghan, , le rôle de l'Iran augmentera aussi dans la connectivité de l'Asie centrale et du Sud.
La connectivité renforcée entre les régions d’Asie centrale et d’Asie du Sud constitue une étape importante pour une plus grande intégration économique de ces régions du monde. On sait que ces deux régions avaient des points communs historiques et culturels. Ces régions étant au carrefour de la Grande Route de la Soie, elles contribuaient largement au développement du dialogue entre les peuples.
C’est pour cela que, dans la mise en œuvre du format Asie centrale-Asie du Sud, l’Afghanistan jouera un rôle fondamental et qui devrait l’aider à se stabiliser. Par conséquent, la paix et la stabilité dans ce pays seront mutuellement bénéfiques pour toutes les parties et feront à terme de l’Afghanistan un «pont » entre les régions plutôt que l’actuel barrage qu’il représente hélas depuis trop longtemps. Enfin, misons sur le fait que cette prospérité économique pourrait doper l’ensemble de la région et aider les peuples à sortir de certains extrémismes dans lesquels ils sont empêtrés depuis des décennies. Les 3 et 4 mars 2022, à l'initiative de Shavkat Mirziyoyev, s'est tenue la conférence internationale « Coopération régionale des pays d'Asie centrale dans le cadre du Plan d'action commun pour la mise en œuvre de la stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies », à la suite de laquelle la décision a été prise d'ouvrir un bureau antiterroriste des Nations Unies en Asie centrale.