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Billet de blog 26 octobre 2023

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Le barrage de Volobe, un projet pour 2 millions de Malgaches

Depuis que la campagne présidentielle a débuté à Madagascar, tous les coups semblent permis pour voir tomber l’un des treize candidats, à savoir Andry Rajoelina.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Par Paul Chevallier, correspondant à Madagascar 

Cela fait plusieurs semaines que le Président sortant subit des attaques de tout ordre lancées par ses opposants qui n’ont toujours pas présenté une once de programme concret alors que le pays nécessite une continuité dans son développement en dépit d’un contexte international difficile . Certains médias concourent même à la désinformation ambiante et aux calomnies. Après la polémique de la double nationalité, la contestation de son bilan, on accuse désormais le Président sortant de tenter de torpiller le partenariat public-privé qui verra la construction du futur barrage hydroélectrique de Volobe, prévu pour 2028, et qui permettra par son exploitation de fournir en électricité pas moins de 2 millions de Malgaches.

Depuis 2016, il y a eu de nombreux rebondissements dans le processus de négociation entre l’Etat et le Consortium CGHV qui devrait, après sa construction, exploiter la centrale hydroélectrique de 120MW. Car le projet doit être viable, rentable pour l’ensemble des Parties et pérenne. Le 26 mai dernier, la cérémonie de signature du protocole d’accord en vue de la réalisation du projet pour un montant d’investissement estimé à 360 millions d’euros a eu lieu avec pour objectif d’atteindre la date de commencement et donc le début des travaux  dans un délai de 16 mois après la signature . On accuserait l’Etat malgache de traîner la patte pour la signature de l’accord commercial, car il ne serait pas d’accord avec le prix du KWh fixé en amont par le conglomérat malgache Axian avec la plateforme panafricaine d’investissement pour les infrastructures Africa50.

Ces assertions dénotent d’une méconnaissance et d’une incompréhension de ce que représente un tel projet qui est à la fois plus complexe que ce que certains médias racontent et en même temps très simple. Les négociations qui ont mené à la signature du partenariat public-privé et de la concession en mai 2023 ont permis de s’accorder sur des points structurants du contrat à venir dont notamment : le tarif objectif du kwh produit par la centrale qui sera issu du modèle financier agréé et des hypothèses retenues et qui sera actualisé en fonction de leurs couts réels ; l’entrée envisagée de l’Etat au capital à hauteur de 20% ; une optimisation des coûts de construction et d’exploitation qui feront l’objet d’un appel d’offres international transparent et une structuration du financement au travers de recherches de dons/financements concessionnels. C’est dans cet esprit que l’Etat et le consortium travaillent étroitement à l’avancée du projet, notamment sur cette recherche de financements concessionnels et d’appui des bailleurs au travers du mécanisme de PRG (« partial risk garantee ») dans un état d’esprit gagnant-gagnant pour le bénéfice de la population et des entreprises de Madagascar.

Ainsi, l’Etat a appuyé récemment la sécurisation foncière du projet par des dispositions prises en Conseil des Ministres. Les partenariats publics-privés supposent une coopération forte pour aboutir à finaliser des contrats de financement souvent complexes et les investisseurs ne s’engageraient pas dans une telle démarche longue et couteuse s’il ne croyait pas au soutien de l’Etat à ses cotes.  

Une fois encore, à force de mauvaise foi, en manque d’inspiration, par trop de simplification, les oppositions à celui qui a été aux commandes du pays sont grossières et cherchent à mettre en péril des projets déjà largement avancés et qui visent encore et toujours à lutter contre les maux dont sont victimes les Malgaches depuis trop longtemps : l’énergie est vitale au développement et c’est ce que le barrage de Volobe offrira le plus rapidement possible à un prix plus compétitif et accessible par tous.

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