Notre démocratie sombre, notre société se fracture et s’envenime, la République pleure.
Emmanuel Macron porte une très lourde responsabilité personnelle dans la perspective d’un deuxième tour où la candidate d’extrême droite peut l’emporter. C’est aussi la preuve la plus manifeste du terrible échec de ce quinquennat « La République En Marche ».
Au cours des dernières décennies, jamais le Parlement n’avait été à ce point écrasé.
Jamais une partie du peuple n’avait été à ce point méprisée, sommée de traversée la rue pour trouver un emploi, ou renvoyée à la catégorie des sous citoyens.
Jamais les droits humains des migrants n’avaient été à ce point bafoués. Aujourd’hui, les réfugiés africains sont vidés des centres d’accueils au profit des réfugiés ukrainiens, réputés plus acceptables. Honteuse politique de sélection des plus démunis qui déshabille Pierre pour habiller Paul, et s’acheter à moindre frais une bonne conscience.
Jamais les piliers de notre République que sont les enseignants, les soignants et les chercheurs, n’avaient été à ce point déconsidérés.
Jamais les « amis » des cabinets de conseil privés n’auront autant spolié les deniers publics.
Jamais la France n’a été à ce point décriée par les peuples d’Afrique, excédés du retour d’une françafrique complètement anachronique, au risque d’une rupture définitive des liens historiques, linguistiques et humains qui unissent les pays d’Afrique francophones et la France.
Notre Nation ne retrouvera le chemin vers un horizon apaisé et réconcilié que par la reconstruction sérieuse et humble, déterminée et patiente, d’une offre politique humaniste, digne et généreuse dans ses valeurs et son éthique, conséquente avec les réalités et les défis de notre siècle, et pleinement tournée vers le monde, à commencer vers les peuples d’Afrique avec lesquels nous, peuple français, sommes si intimement liés.
Que faire maintenant ? Dans l’immédiat, et malgré le chantage d’une pareille situation, nous ne pouvons pas nous résoudre à prendre le risque inouï de l’arrivée au pouvoir en France de l’extrême droite. Les conséquences seraient incalculables. Si la force politique d’Emmanuel Macron peut encore être combattue dans le cadre de l’arène démocratique et dans la sphère publique, qu’en serait-il avec un gouvernement d’extrême droite ? Aucune voix pour l’extrême droite ! Et, pour celles et ceux qui pourront surmonter la difficulté du geste, mettre dans l’urne le bulletin qui écartera la perspective d’une victoire de la candidate d’extrême droite.
Que faire ensuite ? La recomposition du pays commencera par les élections législatives. Le parti Éducation, Démocratie, Dignité a vocation à contribuer à reconstruire une offre politique et dessiner un chemin positif pour le pays. Nous présenterons des candidats aux législatives, comme première étape dans la longue route qui nous attend. Jouons la collectif. Vraiment.
Nicolas Leron - Secrétaire général d'EDD,
Sébastien Nadot - Président d'EDD