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Billet de blog 17 avr. 2022

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Sorbonne, Sciences Po, ENS : le printemps de la jeunesse vu depuis Toulouse

Ni Emmanuel Macron, ni Marine Le Pen ne prennent en considération les attentes des étudiants, pas plus celles du quotidien et de l'immédiat que celles du futur à long terme. Une fois de plus, on creuse davantage le fossé entre les jeunes et la politique. Florian Esnault, étudiant à Toulouse, pose ici son regard sur l'« agitation » étudiante parisienne de l'entre-deux tour de la présidentielle.

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Le parti Education Démocratie Dignité (EDD) a décidé que parmi ses missions, celle de donner la parole aux acteurs est essentielle.

Florian Esnault livre son analyse de la situation d'une jeunesse, dont il est, bien délaissée :

Sommes nous toujours en démocratie lorsqu’on demande aux Français de choisir entre la peste et le choléra tous les 5 ans ?
Face aux dégradations, aux violences et à la contestation populaire qui a germé dans les principaux lieux de reproduction sociale élitistes, certains (les journalistes soixante-huitards notamment) jettent en pâture les mouvements de gauche qui tentent, tant bien que mal, de sauver le peu qui reste de notre démocratie.

Un vivier d’étudiants a décidé de réveiller cette société sous anesthésie générale pour qu’elle mesure les enjeux de taille qui lui incombe. L'oligarchie au pouvoir depuis bien trop longtemps n’entend pas les revendications des étudiants, des gilets jaunes, des soignants, des
travailleurs, des classes moyennes et populaires, des français, qui chaque jour, boivent le calice jusqu’à la lie.

Étant moi-même étudiant, je ne peux qu’adhérer aux revendications de ces milliers d’étudiants qui militent pour voir leurs conditions de vie s’améliorer. Dans une interview réalisée par BFMTV le 30 septembre dernier, je plaidais déjà pour une revalorisation des bourses étudiantes délivrées par le CROUS, qui se révèlent insuffisantes par rapport aux dépenses de la vie courante et qui ne permettent pas à tous les étudiants de vivre dignement.

Ni Emmanuel Macron, ni Marine Le Pen ne prennent en considération les attentes des étudiants, pas plus celles du quotidien et de l'immédiat que celles du futur à moyen et long terme. Une fois de plus, on creuse davantage le fossé entre les jeunes et la politique.

Comment voulez-vous que les jeunes fassent confiance au système politique alors qu’il ne répond à aucune de leurs attentes ?

Le problème essentiel avec la politique, c’est que les professionnels de la politique n’ont pas vocation à améliorer la société, mais à se positionner institutionnellement, à décrocher une fonction, soit par égo personnel et soif de pouvoir, soit par la naïveté de croire qu’ils changeront les choses, alors qu’ils ne font qu’intensifier les tensions sociales année après année.

La plupart du temps, ces politiciens n’ont pas de réflexion de fond, ils ne jurent que par la forme, par les petites phrases qui font le buzz, ce qui a un lien très étroit avec l’anéantissement de notre système éducatif tout entier ; mais ils ne réfléchissent pas à l’amélioration concrète de la société, ils ne veulent que des réformes.

Je comprends les étudiants, car je vis au quotidien la souffrance qu’ils évoquent. Nos décideurs, si intelligents qu’ils le pensent, ne se sont jamais interrogés sur la façon dont on pourrait réellement instruire nos jeunes.

En somme, l’ensemble des tensions sociales apparues ou cristallisées durant le quinquennat Macron est la conséquence d’une mise au ban de la démocratie par l’extrême concentration des pouvoirs opérée par Macron sur un système qui l'invitait à le faire.

Le futur qui se dessine devant nous n’est guère agréable à voir, si on ne remet pas le citoyen au centre de notre système politique, les tensions sociales s’intensifieront davantage et conduira inévitablement à un retour des soulèvements populaires comme ceux
que l’on a connus aux premiers actes des gilets jaunes.

            Texte de Florian Esnault, étudiant à Toulouse, auteur du pamphlet Merci Blanquer !, février 2022.

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