La géographie mondiale est bouleversée.
Les cristallins intelligents ont changé notre perception du monde. Les déchets, poubelles et décharges ont fait place aux citernes de restauration. Une nouvelle écologie du quotidien s'est imposée. Les super calculateurs régentent la vie - pour un meilleur confort - de la cité et de ses habitants. Certes, la Seine ne coule plus dans Paris, brulée par le soleil mais les derniers Jeux Olympiques qui s'y sont déroulés ont donné pleine satisfaction. La femme du président de la République est assassinée. Son mari est-il coupable ? Les machines décident qu'il faut une nouvelle élection.
Un haut fonctionnaire de sécurité du ministère des finances et une autrice professionnelle de livre - il en reste peu - se retrouvent emportés dans la lutte pour le pouvoir que se livrent les super calculateurs des différents ministères. A ce jeu, nos "héros malgré eux" de chair et de sang peuvent ils encore échapper au Continent pour gagner un monde parfait pour être humains ?
Le roman de la Guerre des frontières est ouvert.
Episode 10 : Le sang appelle le sang (textes originaux de Sébastien Nadot).
Un mur signale parfaitement une frontière.
Bien construit, il est même cet obstacle supplémentaire qui empêche le franchissement. Physiquement, méthodiquement, psychologiquement. L’idéale séparation ne nécessite pas des hauteurs folles. La couleur grise, froide, neutre est la mieux adaptée. Elle effraie ceux qui doivent être effrayés. Elle rassure ceux qui doivent être rassurés. Un mur solide inquiète ou réconforte, selon que vous le défiez ou le contrôlez. Pile ou face de la destinée.
Une sobre et fière frontière contente la grande majorité des gens et c’est heureux. De chaque côté, au pied du mur ou du haut des miradors, derrière les écrans de contrôle, du policier aux badauds qui mangent leur pizza, pas loin, devant un match de football : les riverains apprivoisent très jeune ce décor austère qui occulte l’horizon. Bientôt, il fait même figure de décor naturel. Être protégé ou voir loin, « that is » la question… du moins en théorie, parce qu’en pratique, il ne vient à l’esprit de personne de s’interroger sur la présence de ce mur de frontière. Il est là, ostensible, on ne s’en approche pas, c’est tout. Enfin presque...