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Billet de blog 11 novembre 2025

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Peine de mort à l’étranger : un voyage qui peut virer au cauchemar

Alors que la France a aboli la peine de mort depuis plus de quarante ans, elle reste une réalité dans plus de 80 pays. Entre fiction et faits réels, ce récit explore le destin d’un Français confronté à une justice étrangère implacable — et rappelle qu’un simple voyage peut parfois virer au cauchemar.

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Imaginez un peu : vous partez à l’étranger. Au début, tout se passe bien. Et puis, tout s’emballe. La police. Une prison de haute sécurité. Et rapidement, la peine de mort qui se profile…
Vous êtes né après 1981. Pour vous, ce châtiment appartient au passé.
Vous n’avez jamais connu la guillotine, ni pensé qu’un jour, votre nom pourrait figurer sur la liste des exécutables.
Mais cette fois, ni Badinter ni votre passeport français ne pourront vous sauver.
Vous êtes seul, face à une justice inconnue. Tout ça, parce que vous avez mis les pieds dans le “mauvais pays”...

Quand la fiction rejoint la réalité

Cette mésaventure, c’est celle d’Anthony Cattin dans mon polar Guyana.
Ce Lyonnais n’avait jamais entendu parler de ce pays avant de poser ses valises à Caracas, au Venezuela.
Lorsqu’il décide de traverser la frontière pour se rendre dans cette ancienne Guyane britannique, il s’attend à trouver la forêt amazonienne et un témoin clé pour son enquête.
Mais ce qu’il découvre, c’est une accusation passible de pendaison.

Au-delà de la fiction, cette situation ressemble pourtant à la réalité pour certains de nos concitoyens.

Quatre Français actuellement dans le couloir de la mort

Quatre Français sont aujourd’hui condamnés à mort à l’étranger, dans des pays où la peine capitale est encore en vigueur :
Chan Thao Phoumy en Chine (condamné en 2010 pour trafic de drogue), Nora Lalam en Algérie (2005, pour des raisons floues), Stéphane Aït Idir et Redouane Hamadi au Maroc (1995, pour terrorisme).
Et la liste pourrait être plus longue : Serge Atlaoui, condamné à mort en Indonésie en 2005, a été extradé en France en début d’année.

La peine capitale, un châtiment que l’on croyait disparu

Si la peine de mort n’est plus qu’un souvenir pour les Français, elle reste d’actualité dans plus de 80 États.
Et bon nombre d’entre eux sont des destinations touristiques prisées, où l’on ne soupçonne pas toujours la sévérité des lois locales.

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Les pays dans lesquels la peine de mort est toujours appliquée apparaissent en rouge. Les abolitions en vert. © Sébastien Mayoux

Dans la moitié de ces pays, aucune exécution n’a été recensée depuis plus de dix ans.
Mais le châtiment n’est ni aboli ni suspendu : la justice continue de condamner à mort, et des centaines de détenus patientent encore dans le “couloir de la mort”.

Voyager, c’est aussi connaître la loi du pays

Le danger n’est pas le même partout.
Selon Amnesty International, au moins 1 518 exécutions ont eu lieu dans le monde en 2024 — le chiffre le plus élevé depuis 2015.
Pourtant, seules 15 nations sont responsables de 90 % de ces mises à mort.

Souvent, la peine capitale ne vise pas seulement les meurtriers ou les terroristes, mais aussi les trafiquants de drogue (42 % des exécutions en 2024), les auteurs présumés de blasphème, d’apostasie ou de comportements jugés “immoraux”, comme l’homosexualité.
Et dans huit États — Somalie, Soudan, Iran, Afghanistan, Nigeria, Arabie saoudite, Pakistan et Yémen — la sorcellerie peut encore mener à la peine capitale.
Si on ne brûle plus les sorcières, on continue de les tuer.

Autrement dit, la question n’est plus quels pays appliquent encore la peine de mort, mais dans quelles conditions, pour qui, et avec quelle transparence.

Peine de Mort : Enquête sur un monde en contradiction © Sébastien MAYOUX

Guyana : la fiction comme miroir du réel

En venant au Guyana, Anthony Cattin ne s’attendait pas à mettre les pieds dans le seul pays d’Amérique du Sud où la peine de mort n’est pas abolie.
Mais qu’a-t-il fait pour se retrouver menacé de pendaison ? Va-t-il s’en sortir ?
Découvrez-le dans mon roman Guyana.

Illustration 3
GUYANA, dernier polar de l'écrivain français Sébastien MAYOUX © Sébastien Mayoux

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