Semcheddine

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Billet de blog 17 juillet 2025

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Avènement de l'Algérie Nouvelle: La mobilisation  permanente en temps de paix

Semcheddine

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

 «  Si tu veux développer le Sud  ne rassemble pas les Algériennes et Algériens  pour leur donner des ordres, pour expliquer dans le détail les chantiers potentiels ,la richesse de l’agro-industrie,  la transsaharienne électrique, Si tu veux faire  œuvre utile,  il faut faire naitre dans le cœur des pionnier(e)s  l’enthousiasme et le  désir de faire fleurir le Sud  par un Développement Durable harmonieux »

Résumé :

        La loi sur  la mobilisation générale  a été  adoptée au  Senat et à l’APN. Cette loi  détaille les missions des Algériennes  et des Algériens, si la patrie est en danger ; Dans ce cas, les hautes autorités du pays décident de la mobilisation générale à laquelle doiventt répondre les Algériennes et les Algériens avec toutes leurs ressources, matérielles physique et intellectuelle. Dans cette Algérie, qui nous tient tant à cœur et qui vient de fêter les 63 ans d’indépendance,  nous remarquons que tout au long de son histoire trois fois millénaire, il s’est trouvé des femmes et des hommes qui ont provoqué des ruptures rendues nécessaires pour défendre l’intégrité du pays. Au XXe siècle, la glorieuse Révolution de Novembre fut une aventure humaine qui a marqué en son temps, la conscience du Monde. L’Algérie a connu, ensuite,  une  utopie après l’indépendance : Celle de la construction d’un État souverain, l’école pour tous, la nationalisation   des ressources du pays l’industrialisation. Cependant , d’autres défis nous attendent : Le monde du XXIe siècle traverse  une série de crises imbriquées : climatique, géopolitique, énergétique, cognitive et morale.

 Dans cette réflexion, nous allons explorer les voies et moyens d’une mobilisation qui s’inscrit dans la durée, à savoir, une mobilisation pérenne en temps de paix.  Avec la  nécessité d’un engagement permanent pour ne jamais être pris  de cours, en  préparant des Plan B, C .. avant que les problèmes ne se posent. Pour  être, toujours, en phase, en mouvement avec le Monde, nous avons le devoir de sortir des sentiers battus en proposant, constamment, des idées et des opportunités nouvelles, avec l’ambition , en définitive, à faire partie des pays émergents en entrant par la grande porte du savoir connu et reconnu. Pour cela le premier objectif de l’Algérie est de maitriser  sa consommation d’énergie et dans le même temps, promouvoir, à marche forcée, la  création de richesse hors hydrocarbures  Cela ne se fera pas d’un coup de baguette magique, il faut  une vision, une détermination sans faille,   l’investissement dans la connaissance, l’intelligence, et de l’endurance. En prenant exemple sur des pays qui ont réussi à mobiliser leur jeunesse autour d’un cap et du bien commun , nous pourrions,  à notre tour, développer le Sud et lui donner une dimension formidable en ce sens qu’il lancera, sans conteste, l’Algérie dans  le concert des pays émergents.

     Si on veut créer une empathie et une synergie capables de mobiliser, au sens le plus noble, les citoyens d’un pays autour d’une ‘‘utopie’’, il faut faire preuve de conviction et de pédagogie pour convaincre. Des utopies, nous en avions au sortir d’une guerre d’indépendance atroce. Nous pensions refaire le monde ; l’espoir était à portée de main. Avec  détermination, le président Boumediene,  par la révolution du 24 février 1971 a  mobilisé l’Algérie : Ce sera,  le développement de la Transsaharienne, le barrage vert ; les 1.000 villages agricoles, la production pétrolière, le raffinage, le GNL la pétrochimie.  En 2025 les défis sont encore plus grands. Il est vrai que des chantiers s’ouvrent : C’est le fer, avec Gara Djebilet, le transport ferroviaire, l’agro-alimentaire.. Cependant, il est nécessaire  de passer à une  autre étape, celle de provoquer une prise de conscience, pour dépasser le  bisness as usual actuel et entamer une Révolution scientifique et technologique pour le Développement Durable du  Sud.

 Il nous est apparu utile de proposer une réflexion complémentaire faisant du Développement  Durable du  Sud un rôle stratégique en tant que levier de rupture, de transformation, non pas fondé uniquement sur les ressources, mais sur l’intelligence, le savoir et une exploitation rationnelle et durable de notre potentiel minier.   

 Que se passe-t-il dans le Monde ?

  Le Monde est de plus en plus dangereux et les amis et frères actuels seront les ennemis de demain. les idées de généreuses de paix d’humanité ont volé en éclat. Ce qui s’est passé à Ghaza où un peuple risque de disparaitre, devant l’indifférence ou la complicité des puissants, fait que l’inexistence du droit international est une réalité qu’il faut prendre en charge  .  Dans cet  univers de la guerre de tous contre tous .  C’est un monde profondément fracturé que nous côtoyons   sans repli, mais avec une exigence de souveraineté, de connaissance.   Tout tourne autour d’un nouveau Monde où les ressources mais aussi le savoir vont dicter la politique et les relations entre Etats.   

 Nous sommes dans un siècle où les armes classiques sont de moins en moins suffisantes. Cette guerre, de quatrième génération, fait appel à la maîtrise des nouvelles techniques reposant sur la technologie l’intelligence artificielle les mathématiques Nous l’avons vu avec la guerre de douze jours ; l’Iran avec ses 250.000 ingénieurs/an  a pu, non seulement résister, mais  porter des coups sévères au sionisme   détruisant du même coup, la réputation du dôme de fer « invincible ».  Il faut expliquer à la Jeunesse constamment, les enjeux du Monde, l’informer des défis, des faiblesses et des forces du pays. En définitive, ce sera le plus sûr moyen de la mobiliser constamment et efficacement.

La signification de la mobilisation  «  en temps de paix »    

   Au vue du désenchantement du monde avec la disparition des « valeurs »  que l’Occident  est le premier à bafouer en dictant la norme du bien et du mal,   il nous faut être prêt à toutes les éventualités.  La définition classique de la mobilisation générale  comprend la mobilisation des hommes, des ressources, des moyens de production avec un appel aux citoyens pour défendre, militairement, la nation. Ceci nécessitant des mesures d’exception :  Une économie de guerre,  une réduction du train de vie du citoyen et de l’Etat.   Avec,  par-dessus, tout assurer la cohésion  de  l’unité nationale à travers un rappel permanent de  ce devoir sacré . Cependant,  la réponse classique de  la mobilisation générale militaire   n’est pas  suffisante ; Notre  société a  besoin  plus que jamais  d’une mobilisation   durable en temps de paix : une mobilisation de l’intelligence collective, de la jeunesse bien formée ,  pour garantir une souveraineté économique et énergétique dans le temps long.

 La mobilisation   en temps de paix est  une dynamique volontaire, enthousiaste  et durable, mobilisant toutes les composantes de la société pour faire face à des défis systémiques. Cette  mobilisation naturelle devra générer  un effet  d’entrainement de l'ensemble de la société  Elle est pensée comme un sursaut collectif durable, à la fois défensif, éducatif, culturel, scientifique, économique et éthique. Il s’agit  de défendre la souveraineté sous toutes ses formes (énergétique, alimentaire, cognitive, culturelle). Pour cela, il faut proposer à chaque citoyen (ne)  un projet ; une utopie du bien commun   pour s’intégrer  dans un effort collectif   enthousiaste et lucide.

 Réactiver ce feu sacré : Le Développement Durable du Sud comme levier d’une utopie

  Il s’agit, alors,  d’éveiller  les esprits, et   de les    responsabiliser. Cela passe par un récit mobilisateur. C’est un acte de souveraineté morale et stratégique, une refondation collective.   L’utopie mobilisatrice est une vision exaltante constamment vivifié par des résultats générateurs  de fierté autour d’un effort collectif. Ce qui se passe sur le rail Gara Djebilet  Bechar est une épopée,  une malhama  ( épopée)  et les pionniers qui  sont les architectes ont des raisons de motifs de fierté. Ils ont réalisé une Œuvre  collective à partir de l’idée première du président qui a dû s’investir, personnellement pour faire avancer le projet et en faite une œuvre qui honore le pays  et  qui, enfin, nous permettra de sortir, par le haut  de la rente en créant de la richesse sans hypothéquer ce qui reste d’énergie fossile pour les générations futures. Ce pari donne sens à l’action collective, capable d’enflammer les cœurs et  mobiliser les intelligences avec pour   fonction  de fixer un cap clair, de promouvoir  le bien commun.

 Le Sud, vaste, riche en ressources, pourra  devenir  par notre volonté et notre mobilisation le théâtre d’un autre renouveau national.   Le développement ne  peut être cohérent et pérenne   sans un récit collectif fort : Une utopie enracinée dans les traditions  de solidarité, de sobriété, de résilience et  une technologie au service d’un développement durable pour amorcer le développement durable du   Sahara, habitable, vert, viable ancré dans la durée. Un État stratège et catalyseur : facilitateur Un récit mobilisateur diffusé massivement : médias, écoles,  réseaux mosquées, artistes. Une jeunesse impliquée, formée, valorisée : non comme main-d’œuvre, mais comme co-bâtisseurs. L’Algérie a le potentiel de  se relancer   de se  réinventer, lucide, enracinée dans son territoire et ses besoins.  

 Tous les grands pays ont à un moment ou un autre mis en œuvre un contrat avec les citoyens.  Dans les années 1930, les États-Unis ont connu une très grave crise touchant plus de 30 % de la population active et particulièrement les jeunes.  Pour endiguer le chômage en lançant une Politique de Grands Travaux de brassage culturel, humain et économique.   Le news deal américain mis en pratique par le président  américain F. Delanoe Roosevelt  a permit aux Etats Unis de se développer  par une politique de grands  travaux notamment en plantant 2 milliards d’arbres. L’implication  massive de la jeunesse  a amené  l’adhésion populaire   l’espérance et la fierté de contribuer à l’oeuvre commune. « L’expérience américaine du Civilian Conservation Corps (CCC). a réussi car en réalité ce n’est pas un problème économique, il faut trouver un rêve, une utopie , l’équivalent de la reconquête de la nature américaine. Il y avait un rêve : la conquête de la nature américaine, et un mode d’organisation, l’armée c’est-à-dire, une école de commandement qui s’est avérée très utile, ensuite, pendant la guerre. Pour que les gens soient heureux de participer à ce genre d’activité, il y a beaucoup de conditions à réunir. Il faut non seulement un rêve qui tire, mais aussi des modes d’organisation qui inspirent confiance».(1)

 «Par analogie avec le CCC, l’Algérie pourrait mettre sur pied l’Armée du Développement Durable  du Sud (ADDS) adapté aux réalités sahariennes.  Nous pourrions transposer cette expérience en Algérie. Le Développement Durable  du Sud  est    un projet  structurant  qui fera  du Sud un laboratoire   de durabilité, d’innovation et d’espérance pour une Algérie de nos rêves capable de se réinventer constamment.  Ce programme pourrait structurer durablement l’Algérie en combinant formation en qualité et en quantité tout en impliquant la jeunesse dans ce projet  ambitieux. Cette   politique de grands travaux est, non seulement possible, mais elle pourrait être un levier stratégique pour structurer l’économie et l’aménagement du territoire. L’ADDS couplé à cette politique de grands travaux, permettrait de créer un véritable bassin économique et industriel au Sud.  Il fixera les populations et pourra  attirer les investissements.  En modernisant   les infrastructures et en connectant le Nord et le Sud.

 Ce  Service National du XXIe siècle, pourrait être la pierre angulaire d’une politique ambitieuse de grands travaux pour structurer et développer le Sud. L’objectif est de mobiliser une main-d’œuvre jeune et volontaire pour des chantiers  structurants  pour la valorisation amont et aval de nos matières premières, pour le développement du rail  et même, à terme, des « villes champignons » qui pourront être érigées sur le tracé In Salah -Tamanrasset avec les utilités en électricité verte, la disponibilité de l’eau,  la fibre optique, toutes les conditions   réunies pour attirer les pionniers en mettant à leur disposition des habitations en phase avec le Sud.

Une stratégie énergétique lisible est un gage de réussite

Pendant 60 ans, nous avons principalement exploité les énergies fossiles : pétrole et gaz. Pourra-t-on continuer à subvenir aux besoins d’une population de 50 millions d’habitants, en 2030 avec une consommation énergétique croissante de 8 % par an ?    En 2035, les besoins encore plus importants. Cela ne sera pas possible ! Nous devons tout faire pour sortir de la dépendance  à un baril de pétrole erratique. L’un des grands chantiers qui ne devrait pas souffrir de retard celui de la maitrise de l’utilisation de l’énergie  La mobilisation  devra, aussi avoir, un sens dans la   nécessité d’une stratégie énergétique pour les dix prochaines années qui passe d’abord par la rationalisation de la consommation. Nous devons expliquer que l’on peut pas continuer à consommer 1 milliards de mètres cubes de gaz et 500.000 tonnes de pétrole par semaine !.  La part exportable diminuant de plus en plus. Chaque citoyenne et citoyen est mobilisée  en permanence pour consommer mieux et d’une façon sobre en pensant aux générations futures.

 La solution  existe ; Nous devons, sans tarder , mettre en œuvre un modèle énergétique qui fixe un cap pour les dix prochaines années  en substituant,  progressivement à l’énergie fossile, des énergies renouvelables L’ambition est d’arriver, à l’horizon 2035, à un mix énergétique où 50 % de l’énergie consommée sera d’origine renouvelable. Chaque  fois que nous installons une centrale solaire de 1.000 MW, qui coûte environ 700 millions de dollars, nous épargnons près de 400 millions de mètres cubes de gaz.  L’avenir de l’Algérie est dans l’utilisation totale de l’électricité verte, dans une transition qui pourra  être utilisée, notamment, dans une politique des transports utilisant l’électricité    épargnant, ainsi, des millions de tonnes de pétrole . Imaginons en 2030 un réseau de train qui sillonne le Sud . Imaginons Tamanrasset, à huit heures d’Alger ! Le train sera le meilleur vecteur du brassage pour arriver au vivre ensemble. 

 Pour un système éducatif en phase avec la réalité du monde

   Le pays est devant quatre défis : sécurité alimentaire ; sécurité énergétique ; sécurité économique (cybersécurité) et enfin sécurité technologique avec un système éducatif performant. Comment y arriver ? L’Algérie devra se tenir sur ses gardes, en permanence,  pour « défendre » sa  souveraineté. Le savoir et la maitrise des technologies sont les meilleures défenses immunitaires du pays.  Celui qui maîtrise l’éducation, la culture, la donnée et l’énergie est maître de son destin. Une éducation  de qualité  qui sert ? véritablement ?  d’ascenseur social pour former des citoyens lucides, créatifs, qui sont fascinés par le futur. Pour créer un “effet d'entraînement” Il s’agira de miser sur la formation scientifique et technologique. En prenant exemple sur les grandes Nations : Chine, Russie, Iran qui forment des centaines de milliers d’ingénieurs. 

 Tous les grands pays misent sur les sciences et la technologie Ainsi, à titre d’exemple les États-Unis possèdent un vaste réseau de centres de recherche scientifiques de grande qualité. Notamment ceux qui dépendent de l’armée comme les Centres de la Navy et la Darpa,  qui produisent des recherches de pointe en  science   La Navy   emploie environ 2 500 à 3 000 chercheurs, dont 60-70% des chercheurs sont des ingénieurs  et 25% des Docteurs  dans  les télécommunications, l'aéronautique, la robotique, et les matériaux avancés.  

 Mutatis mutandis, la réussite de l’Algérie, est liée à l’éducation et à l’investissement dans les disciplines technologiques avec au départ des bacheliers mathématiques en quantité et en qualité  C’est un véritable aggiornamento que nous devrons mettre en place Il faut  enseigner à nos enfants la rationalité scientifique. Nous  proposons la mise en place d’ici 2030 de 50 lycées d’excellence en mathématiques. Nous devons aussi réhabiliter les formations d’ingénieurs pour arriver à 50.000 ingénieurs par an à partir de 2030. Sait on qu’en Iran 25% des étudiants vont dans les disciplines technologiques L’Iran produit d’ingénieurs  plus d’ingénieurs que les Etats Unis et trois fois plus que la France . Les dizaines de milliers d’ingénieurs que nous devons former  en qualité  seront les  défenses de première ligne.   Ils interviendront aussi bien , dans la création de richesse,  que dans  la sécurité du pays.   

 Le vivre ensemble au cœur de la mobilisation permanente

La dimension vivre ensemble puis faire ensemble est fondamentale devra  être en permanence une de nos priorités ; Le Service National a été un formidable brassage, un   melting pot ,qui a permit aux Algériens (nes) de se connaitre et de s’apprécier. Le Développement des transports au  Sud serait un nouveau catalyseur pour le vivre ensemble ,  Pour cela, nous devons mettre en œuvre les conditions de la réussite  globale de la mobilisation par le désir d'être ensemble   pour emporter l'adhésion du plus grand nombre à  défendre, en permanence, le pays par des actions qui s'inscrivent dans le temps long.  

 Vivre ensemble, cela ne veut pas dire seulement, cohabiter mais innover ensemble. Saint Exupéry a raison d’écrire  à propos de l’œuvre commune : « Force-les de bâtir ensemble une tour et tu les changeras en frères. Mais si tu veux qu’ils se haïssent, jette-leur du grain.»    Le  brassage de la  population  pourra être favorisé  par une idée cardinale du Président : le projet de train reliant Alger à Tamanrasset. Ce train, ce n’est pas seulement un levier économique puissant, c’est aussi, un instrument d’une  mobilisation durable, réussie qui soit désirée, partagée,   et prolongée par un “vouloir faire ensemble”.   : agir, bâtir, réparer, créer, non pas les uns à la place des autres, mais côte à côte, main dans la main.   Aucune mobilisation, aussi bien pensée soit-elle, ne tient sans ce ciment invisible mais essentiel : le désir de vivre ensemble, dans la Nation algérienne qui devrait être un « plébiscite de tout les jours » selon la formule de Renan

 Le Développement durable du Sud sera notre fierté commune. Nous travaillerons   pour les prochaines générations. Car défendre le pays, c’est, aussi, construire ses écoles, former ses  compétences scientifiques,  planter ses arbres,  développer des chantiers structurants pour développer les ressources du pays . Le Sud est riche ;  il attend nos rêves.  Pas de miracle individuel  sans  des millions de mains  en action.   

Conclusion

    Nous avons un devoir de mobilisation pour faire émerger  notre pays dans le concert des nations en sortant, graduellement de la mentalité de  la rente car le développement durable du Sud est basé sur un nouveau paradigme celui de la Révolution électrique verte. Pour cela, seul le parler vrai emportera l'adhésion d'une jeunesse capable de faire de belles choses à partir du moment où on arrive à réveiller en elle le feu sacré de l'engagement   pour  faire œuvre utile en s’attachant, à la grandeur de l’œuvre à réaliser, en l’occurrence la Développement Durable  du Sud qui est, avant tout, une conquête des cœurs.   Nous devons faire naître au sein de la jeunesse ce désir d’être utile et d’être acteurs de leur destin, ce désir de construire, de se sentir responsable de l’avenir du pays et ceci par une mobilisation  permanente.

  À l’indépendance, un feu sacré nous animait. Aujourd’hui, ce feu sacré, nous devons le rallumer. Non par nostalgie, mais par nécessité et dans les actes.  Soixante trois ans après, d’autres défis nous attendent.   Il est important de noter que toutes les composantes du corps social de l’Algérie doivent se sentir concernés, notamment notre diaspora scientifique et tout les Algériens expatriés qui devrait s’intégrer dans les défis du pays.  Ceci nous permettra de bâtir le pays en toute quiétude.     L’Algérie Nouvelle,  que nous voulons pourra, alors, trouver  son chemin. C’est cela une mobilisation en temps de paix, qui s’inscrit dans la durée. 

    Nous devons faire preuve d’imagination. Le Sud sera le catalyseur de cette nouvelle vision de création de richesses par l’exploitation raisonnée des ressources, en descendant dans l’aval,  Il ne s’agit plus de vendre nos matières premières à l’état brut, mais de transformer, de produire, de créer de la valeur ajoutée    C’est un projet national, qui  s’adresse  aux architectes du renouveau, aux bâtisseurs silencieux, aux universitaires à la jeunesse qui attend son appel.   Une nation qui ose à nouveau penser grand et juste se réveille. La mobilisation doit générer une adhésion   enthousiaste pour  forger  l’avenir    avec courage, avec lucidité. 

 Les réunions concernant la jeunesse qui se sont déroulées sont des excellentes tribunes pour expliquer aux jeunes ce que la Nation attend d’eux. Il en est de même des scouts, et des étudiants Par la force de conviction nous pourrons donner un coup d’accélérateur dans le développement du pays. C’est cela la mobilisation permanente en temps de paix qui n’aura aucune difficulté si le pays nous appelle dans une mobilisation générale, bien préparée et rapidement opérationnelle.  La mobilisation permanente en temps de paix est  nécessaire car le pays est dans une phase de développement continu et rapide.

 Pour emporter l’adhésion consciente du plus grand nombre Antoine de Saint Exupéry conseillait de ne pas aller dans la description dans le détail des tâches à faire, mais garder comme crédo celui d’aller  plus haut, en décrivant l’œuvre , concentré de volontés vectorialisées dans la même direction. Verbatim de ses propos : « « Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose… Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer », Mutatis mutandis    si nous voulons  faire    œuvre utile,  il faut faire naitre dans le cœur des pionnier(e)s  l’enthousiasme et le  désir de faire fleurir le Sud   par un Développement Durable harmonieux » 

 En définitive, il est connu que l’Algérienne et l’Algérien ne s’affirment que dans les défis où elles et ils donnent la pleine mesure de leur talent. Nous devons faire émerger une société de la science, loin de  la fatalité et des temps morts dans le conformisme stérilisant toute conquête scientifique car, l’Algérie, de  par son  ambition à faire partager aux jeunes,  son histoire et sa profondeur stratégique est capable de faire de belles choses.

https://research.fs.usda.gov/treesearch/40601#:~:text=The%20CCC%20was%20designed%20to,in%20every%20State%20and%20territory.

Professeur émérite  Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique Alger  1925-1965-2025

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