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Billet de blog 3 février 2021

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Ma chronique #29

Les jours s’allongent, la soirée commence avec le couvre-feu, on saute l’apéro, ce préliminaire au dîner qui le rend plus digeste quand on se nourrit au Deliveroo.

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Bientôt, 18 heures, ça sera la fin d’après-midi, l’heure où on se préparait, jadis, à aller retrouver ses potes pour la grosse bière et la chaleur humaine dans un bar, si possible bondé. On y faisait des rencontres, nouait des relations, amicales et plus, si consentement. Il faut espérer que cette guerre d’un an ne se transforme pas en guerre de deux ou trois ans, si l’on ne veut pas que l’exaspération des peuples tourne à l’implosion sociale.

Chacun, dans son train-train, rythmé par des horaires de pénitencier à ciel ouvert, ronge son frein, ou ce qu’il en reste, après deux confinements et l’échec patent des mesures sanitaires prises dans l’intime d’une gouvernance à tendance totalitaire.

Dans la rue et les magasins essentiels, dans les bus et les métros bondés, certains pensent aux larges espaces déserts du Centre Georges Pompidou, du Musée d’Orsay, et ceux, gigantesques du musée du Louvre, où, rêvent-ils, le séjour distancié est interdit par les urgentistes sanitaires, conseillers malveillants, illégitimes et irresponsables, ceux qui chuchotent à l’oreille du prince, des solutions à des problèmes qui n’en sont pas. Ces graves atteintes à nos libertés fondamentales, n’émeuvent guère les media serviles, pas davantage que les réseaux sociaux futiles, qui préfèrent se gaver de sujets bien plus importants, comme la stratégie vaccinale, la logistique, le prix des vaccins, le nombre de vaccinés, la comparaison avec les autres pays, bref, du vent fétide produit par la communication du gouvernement.

Dans les marges médiatiques étroites, on voit passer les réquisitions du procureur de la Haute Cour de Justice de la République à l’encontre de deux voleurs de la République, soit, un an et deux ans de prison avec sursis, 30 ans après le braquage, des peines à comparer avec celles infligées en comparution immédiate à des manifestants qui prennent de la prison ferme pour des peccadilles. Ceux-là, Balladur et Léotard, pourraient bien être morts, personne ne s’en plaindrait, d’autant moins que deux générations ont passé et que leur nom est aux oubliettes de la sale histoire de la cinquième depuis lurette.

Nous verrons ce qu’il adviendra de Tomi, le commissaire mafieux il y en a, un benalliste, c’est à dire un con qui se croit intouchable, un type dangereux pour tous les commissaires de police, qui lui doivent la salissure dont il vient d’éclabousser le statut et l’autorité.

Dans les marges encore, l’assassinat de 19 maliens par une armée qui s’emmerde à occuper le Sahel à nos frais, sous prétexte de lutter contre des terroristes dont on ne voit pas l’ombre d’un. Quelques véhicules blindés ont sauté sur des bombes artisanales, ce qui aurait dû donner le signal d’un retrait des troupes, au contraire de quoi on fait donner des Mirage pour bombarder un village et décimer les invités d’un mariage en prétendant avoir débarrassé la planète d’une dangereuse bande de djihadistes. On a les héros qu’on peut et les victoires qu’on veut.

Et puis, il y a la dette. Faudra-t-il la rembourser ou pas ? On cuisine Daniel Cohen, l’indiscutable spécialiste de la dette souveraine, celle-là même qui nous intéresse, et que dit l’éminent spécialiste ? La dette, aujourd’hui, par la grâce des taux d’intérêt bas, rapporte de l’argent à l’État. Alors, rembourser la dette ça voudrait dire qu’on rend de l’argent qu’on a gagné ? On a beau rien comprendre aux mécanismes pourtant présentés comme simples, la création monétaire, la dette, qui autorise au princident, la formule quoi qu’il en coûte, est un concept aussi vieux que la banque. Tu veux de l’argent ? Tu le fabriques. Quand c’est fait tu l’empruntes, tu fais de la croissance. Quand tu rembourses, tu es responsable de destruction monétaire, tu fais de la croissance ! C’est pas beau l’économie ? Enfin, quand tu t’empruntes à toi-même, c’est à dire à la BCE, rien ne t’oblige à rembourser.

Aux dernières nouvelles, le mielleux et sympathique Montebourg à une autre idée, c’est la dette perpétuelle... J’adore !

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