... tandis que le fonds d'accélération de la transition écologique dans les territoires perd plus de 400 millions, était assurée.
Sans parler de la transition écologique, cette priorité absolue, qui voit son budget en baisse d'un milliard d'euros dans la part de l'enveloppe d'aide pour mieux chauffer et mieux isoler les logements MaPrimeRénov, soit un virage à 360° du prétendu engagement écologique du gouvernement.
Ne cherchez pas, vous ne trouverez pas un kopek pris sur les 433 milliards d’euros qui seront versés aux actionnaires européens en 2024 source MSCI Morgan Stanley Capital International Index.
Faut pas déconner.
2,3% de cette manne suffiraient à couvrir les besoins d’économie budgétaire visés par le plan d’austérité de Le Maire qui trahit les engagements pris par son gouvernement dans des secteurs essentiels. Imaginez que le boulanger vous dise demain matin qu’il a augmenté le prix de sa baguette, que vous payez 1 euro, de 2,3%. Vous devrez vous acquitter d’un supplément de .... 2 centimes. La belle affaire ! Ils vont pouvoir s’en payer des baguettes, et même des boulangeries, les actionnaires avec 433 milliards d’euros !
Comme disait Coluche, choisit ton camp camarade !
Ce disant, je me méfie quand même. Actionnaire, actionnaire, c’est mieux qu’agriculteur ou militant écolo, non ? Beaucoup préféreront sans doute la fréquentation des fashion weeks, déambulation sur des parquets cirés ou dans des usines proprettes pour les défilés peuple, à la boue de Sainte Soline ou du chantier de l’A69.
Une autre spécificité de notre beau pays, avec la démonstration que nous n’avons pas besoin de voter pour la Le Pen Cie, c’est la bienveillance de l’Etat et des forces de sécurité publique, à l’égard des agriculteurs qui ont pu défoncer, salir, ravager, détruire, absolument tout ce qui les dérangeaient dans l’espace public, prendre en otage des centaines de milliers de concitoyens, sans que les mêmes forces de l’ordre interviennent. Au surplus de cette manière de montrer de quel bois Macron se chauffe, l’embuscade des mêmes agriculteurs au Salon de l’Agriculture, ce forum politique très couru, n’a fait l’objet d’aucun commentaire critique de la part de ceux dont c’est le boulot.
Imaginez un seul instant quel aurait été la réponse policière, politique et médiatique, si le Soulèvement de la Terre ou n’importe quel mouvement écoterroriste avait, ne serait-ce qu’ébauché ce que les gentils agriculteurs de la FNSEA c’est à dire le Front National des Syndicats d’Exploitants Agricoles ont accompli sans retenue.
On marche sur la tête, et on s’y habitue. On coupe des millions d’arbres chez nous, on détruit des haies, 23 571 kilomètres par an détruits entre 2017 et 2021, contre 10 400 km/an entre 2006 et 2014, quand, même le plus mauvais écoterroriste vous expliquerait que les haies c’est bon et même indispensable à la biodiversité, et après que bien des conventions, grands débats et autres discours lénifiants sur la nécessité d’une action massive des États et des peuples en faveur d’une écologie de combat, se soient tenus.
L’agriculture intensive, l’agro business, l’industrie agricole, se fichent de la biodiversité. Ils iront jusqu’à l’épuisement des ressources, jusqu’à l’agonie de la planète, n’ayant pas une seule pensée pour les générations futures et le tas de gravats qu’ils leur laisseront.
Le père Michel édouardleclerc vendra, pas cher, des portions de Soleil Vert quand il faudra nourrir la population avec des cadavres. On s’en fout.
Macron et son ange exterminateur, Darmanin, ne touchent pas un cheveu des agriculteurs mais s’en donnent à cœur joie sur le chantier de l’A69, où les écolos appuyés par la population, essaient de faire entendre raison, par de nombreuses et vaines actions en justice, à ce gouvernement qui dit une chose et fait son contraire, sans état d’âme.
Notre maison brûle et nous regardons ailleurs, disait Jacques Chirac en 2002 au 4e sommet de la Terre. Aujourd’hui il dirait sûrement, notre maison brûle et nous la regardons brûler, car nous n’avons aucun moyen, encore, de combattre l’hydre capitaliste, dévoratrice du monde, qui réduit à rien, la moindre tentative de soulèvement.
Aux yeux du pouvoir, comme de la Justice, nous devons, citoyens, manifester notre indignation, notre hantise d’une fin du monde prochaine, notre terreur de voir mourir les forêts et engraisser les ultra-riches, par des actes proportionnés, au mal qui nous est fait.
Comme l’écrivait Camus dans La Chute, quand nous serons tous coupables, ce sera la démocratie.