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Billet de blog 8 janvier 2025

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ALPHABETE

Il est mal vu de ne pas souscrire au catalogage des types, singularités, particularités, spécificités qui distinguent chacune et chacun d’entre nous, selon ses aspirations, ses penchants, ses goûts, ses manies, ses choix.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

On voit apparaître des expressions comme neurodiversité, pour autisme, et des sigles interminables, suite de lettres, critères, permettant l’identification immédiate, d’un individu, désignent la case dans laquelle le ranger.

Ainsi est-il présomptueux, déplacé, voire inculte, de se sentir seulement comme appartenant à la race humaine et au genre humain.

Des temps affolés que nous vivons, le regret de l’avant et l’espérance bâclée de l’après comme rémanence, suintent des sigles imperméables au sens ordinaire ; des outils de la signifiance de qui on est, L, G, B etc., pas évidents à utiliser.

Il y a du totalitaire, dans cette novlangue, qui serait représentative d’une communauté de communautés, ultra minoritaire ; même si, comme le fût l’écriture et ses aléas que sont la grammaire, la syntaxe et le vocabulaire, cette novation dans les modes d’expression usuels est évidemment le signe que le monde a vraiment changé.

On sent bien que les souffrances endurées par les L, les G, et tous les autres ; les moqueries, l’ostracisme, le dégoût, les violences intra et extra familiales, la haine, les mauvais traitements, infligés à ceux qui ressortissent à ce pauvre alphabet, doivent faire l’objet d’une revanche, le sigle épuise-t-il cette aspiration ?

L’autre sigle, terrorisant, celui-là, GAFAM, montre un monde global, à la merci de personnalités issues de la neurodiversité, grands névrosés, en file indienne ou à genoux devant TRUMP un dieu extrême dont l’un des projets est l’annexion du Canada, du Canal de Panama et autres Groenland, si besoin par la force économique ou militaire.

Il est étrange que les media n’aient pas perçu dans le patronyme Musk le nom commun, musk étymologiquement un testicule, et dans Trump, trump, en anglais, une carte maîtresse.

On peut s’interroger sur l’avenir du monde, s’il est mené par l’attelage de ces deux-là.

Mourir un 7 janvier, ce n’est pas vraiment mourir, si l’on en croit le tsunami médiatique provoqué par le décès outrageant pour la liberté d’expression, la provocation, l’injure, l’antisémitisme assumé et promu, du maître en ces matières, Jean Marie Le Pen.

Obnubiler le paysage médiatique quand on est vivant, acharné à la conquête du pouvoir, c’est presque normal, mais quand on est mort ?

On mesure, avec la disparition du fondateur du FN, le chemin qu’il reste à parcourir à Marine et son RN, pour effacer les traces qu’il a laissée dans la société française.

N’empêche, le massacre de l’équipe de Charlie Hebdo, a dû passer au second plan du show médiatique, ce qui est un comble, si on se réfère au nombre de couvertures, de dessins, d’éditos, dont Le Pen est redevable au journal satirique, jusqu’à sa disparition de la scène publique.

Le Pen aura enfin pu emmerder Charlie ...

Laïcité. La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions (...) dans l'intérêt de l'ordre public.

Dans la simplicité du texte on perçoit la complexité des interprétations. Aussi, la France étant le seul pays au monde à organiser le rapport de l’Etat à la conscience religieuse et la pratique des cultes de sa population, il est intéressant de voyager.

Aux USA, l’identité américaine n’est pas soluble dans l’Islam, idem en Angleterre, où des Sikhs et autres croyants, pratiquants de religions diverses portent le signe de ce en quoi ils croient en sus de l’uniforme de policier, de postier ou d’agent de transports publics, sans que quiconque y trouve à redire.

D’où vient qu’en France, on se sente gêné par l’idée de recruter une jeune fille, très correctement diplômée, portant un voile ? Empêché de donner un appartement à bail à une famille visiblement musulmane ?

D’où vient que l’Islam soit systématiquement affecté d’un appendice en isme comme terrorisme ? On peut arguer que la décolonisation catastrophique de l’Algérie ait laissé des traces assez profondes pour qu’elles soient ineffaçables. Mais alors pourquoi peut-on croiser des Sikhs, à Londres, et toutes sortes de personnes attifées, revêtues d’uniformes de police, d’agent des transports publics, des postes etc., sans que personne y voie un inconvénient, l’Angleterre n’étant pas un modèle de décolonisateur ?

Ainsi la Loi de 1905 serait-elle un poison, une mauvaise bonne idée, un fourvoiement, sauf à penser que ceux qui l’ont voulue, savaient que la France est un pays profondément raciste, fille aînée de l’Église antisémite et antimusulmane.

Les politiciens français, même ceux qui se prétendent de gauche, se sentent obligés de cultiver leur bout de jardin, au terreau inculte de l’immigration, de l’islamisme, du terrorisme islamiste, plantant inlassablement les graines de la haine raciste, convoquant sans scrupules les pires idées de feu Le Pen, sans voir que pas un fruit, pas une fleur, pas un végétal en soit jamais sorti ?

Qui, à part les fâcheux fachos, planqués derrière Bardella le Rien National, n’aurait voulu se délecter du numéro d’après la mort de Le Pen ? Hélas Cabu, Charb, Honoré, Tignous, Wolinski, ne sauront jamais qu’elle opportunité ils ont manqué.

Dans une terre grasse et pleine d'escargots

Je veux creuser moi-même une fosse profonde,

Où je puisse à loisir étaler mes vieux os

Et dormir dans l'oubli comme un requin dans l'onde,

Je hais les testaments et je hais les tombeaux ;

Plutôt que d'implorer une larme du monde,

Vivant, j'aimerais mieux inviter les corbeaux

À saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.

Ô vers ! noirs compagnons sans oreille et sans yeux,

Voyez venir à vous un mort libre et joyeux ;

Philosophes viveurs, fils de la pourriture,

À travers ma ruine allez donc sans remords,

Et dites-moi s'il est encor quelque torture

Pour ce vieux corps sans âme et mort parmi les morts !

Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal

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