Serge MALIK (avatar)

Serge MALIK

Expert

Abonné·e de Mediapart

139 Billets

0 Édition

Billet de blog 17 décembre 2022

Serge MALIK (avatar)

Serge MALIK

Expert

Abonné·e de Mediapart

Automne

Comment me sentir plus en automne qu’en ce moment ? Après l’été fournaise, la saison des morts est là, tiède, pas très humide pour le moment, sauf les larmes de nostalgie et de tristesse, celles de l’absence et du désespoir.

Serge MALIK (avatar)

Serge MALIK

Expert

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Un vide douloureux aspire les quelques fragrances d’insouciance, qui flottaient encore alentour, ajoutant au malheur de vivre ainsi désolé, l’impossibilité de sentir cet air qui ressemblait à l’espérance d’un amour, d’une amitié, éternels.

Les survivants de tous les désespoirs fomentés par le Covid et par l’impéritie des oligarchies toutes-puissantes, espèrent, visent lepouvoir d’achat. Cette expression monstrueuse, si on considère l’axiome consommer c’est produire et produire c’est détruire, muée en mantra, partagé par Mr Le Maire, la presse généraliste et un peuple de consommateurs, est-elle une mode, destinée à passer ?

Le pouvoir, en notre beau pays touristique, cligne un œil de démocratie cyclopéenne, en direction des territoires, de l’Ukraine, des parcs d’éoliennes, de la réforme des retraites, apercevant entre deux battements de la paupière, la fronde qui se tend.

Et puis l’essence manqua, faisant oublier pour un temps, l’énormité de la fracture assumée par le Cyclope, entre les plus riches et les plus pauvres, et autres aléas du libéralisme.  

Pendant la guerre, oui LA guerre, - il n’y en a qu’une ! -, les grèves et le stress d’un hiver sans chauffage, quelques-uns de nos oligarques squattent le Palais-Royal et le Louvre, et beaucoup d’autres des fleurons de notre patrimoine, pour des défilés de mode, ce machin qu’on sait ravageur pour les écosystèmes et la planète tout entière. Révulsant.

Les mêmes verdissent leur marketing et leur communication sans qu’aucun bureau de vérification ne les traînent par leurs perruques, sous le chêne, pour qu’ils y reçoivent, en justice, le dur châtiment qu’ils méritent.

Le monde change. Il n’y a plus qu’après, puisqu’avant n’existe pas.

Soleil Vert, Nous, Le Meilleur des mondes, Hymne, 1984 et Un bonheur insoutenable, ces dystopies racontent le sort fait à l’humanité par des États totalitaires. Les auteurs de ces romans, croyaient dans la permanence de l’État comme structure de pouvoir. Comment n’ont-ils pas vu venir les nouveaux maîtres du monde, ceux qu’ont engendré, le marché et le libéralisme ?

Les pénuries d’énergie, celles de divers ingrédients dont ont besoin les industriels pour fabriquer automobiles et autres objets nécessaires, ont-elles été anticipées, réglées de quelque manière par le Marché ?

Non, parce que le Marché profite des crises qu’il contribue à générer. Beaucoup ; pas le temps pour les dégâts.

Dans la vendange des raisins de la colère, on trouve les scélérats de la grande distribution, qui paient aux agriculteurs et autres fournisseurs le même prix aujourd’hui qu’en janvier dernier, mais vendent avec une augmentation de 25 voire 30%, en raison ... de LA guerre.

Les profiteurs sont vent debout, à l’évocation d’une demande générale et très légitime d’augmentation des salaires, justifiée par l’inflation, ce furoncle qui grossit sur la face du Marché.

Et puis, si on parlait un tout petit peu de l’Arménie, ce minuscule pays, coincé entre Asie et Europe, dont le peuple est un géant de courage et de loyauté envers la terre qui porte l’une des plus anciennes civilisations chrétiennes ?

Depuis 1991et l’indépendance du pays, libéré de la tutelle soviétique vieille de 71 ans, l’Arménie ne cesse d’être attaquée par l’Azerbaïdjan musulman. Dans l’arrière-plan de la photo, on devine les contours de la Turquie.

L’Europe, et la France ne font rien, trop occupées par LA guerre sans doute. La France, où vivent des arméniens en nombre, dont beaucoup apportent leur talent à la société française, aux arts et à la culture en général.

Je ne citerais que Serge Avédikian et Simon Abkarian, parce que ces deux artistes-là appellent inlassablement, en vain, l’Europe et la France à regarder du côté des atrocités perpétrées par les azéris, sur les arméniens dont les villages situés dans les montagnes du Caucase sont sans défense. Le Haut Karabakh, vous savez ?

L’indignation ne peut pas être une exclusivité réservée aux actes de Poutine contre les ukrainiens. L’Occident a les moyens de s’indigner et d’aider les arméniens, d’accueillir les quelques centaines de milliers de victimes des autres guerres et des autres dictatures aux frontières de notre si chère Union.

Imagine there's no countries, it isn't hard to do, nothing to kill or die for, and no religion, too, imagine all the people, livin' life in peace …

Vous pouvez dire que je rêve, mais je ne suis pas le seul ...

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.