C
oucou, c’est facile, l’usage de ce terme est une alternative à salut, hello, bonjour and more. On peut l’intégrer dans le lexique des formules tapées avec les pouces.
Du coup, quid de du coup ? L’autre jour, j’écoute un type à la radio, prof de français, dans un lycée lyonnais raconter je ne sais quoi, en prononçant l’expression virale, comme on tousse, tous les deux mots. Au point que quand j’ai essayé de l’imiter, j’en ai été incapable. Du coup, essayez d’introduire le virus dans une phrase, disons de 20 mots, à raison de 7 du coup, c’est à dire un tous les 3 mots.
Je suis sûr que Perec aurait su, lui, écrire 300 pages, sans un seul du coup et pas un coucou.
Revenons aux affaires courantes. Je me dépêche de faire cette chronique avant la demi-finale de foot France Maroc qui aura lieu ce soir. Je rêve qu’un marocain, salement apostrophé par un patron raciste, pléonasme, lui répondre dis-donc vos ! vos savi que vos parli avec un champian di mande ?
Et oui, parce que, comme le soulignait l’aimable Aimé Jacquet, une fois la victoire acquise par l’équipe en bleu dans une coupe du Monde, c’est la France entière qui est championne, chacune et chacun peut se regarder et se dire, je suis champion du monde !
Bon, c’est vrai que depuis que l’Unesco s’intéresse à la manière de manger et à la baguette française pour les patrimoniser on entend ici et la des français affirmer avec un sérieux irrésistiblement comique qu’ils sont des gastronomes et que la France est le pays de la gastronomie.
J’ai même entendu Gaudry, à la radio parler de Paris comme la capitale mondiale de la gastronomie ! Je ne sais pas où il mange ce gars-là, mais ça doit être dans le Paris d’Emily !
Pour ma part, l’onglet hyper salé à 26 euros - carte du midi -, que j’ai mangé dans un bistrot de la rue du Cherche Midi, servi avec des frites cuites dans une huile qui fêtait sa 228e cuisson, fait sans aucun doute partie de ces endroits que l’animateur du service public de l’information et du divertissement citera dans son prochain livre On va déguster Paris.
Les français ne savent pas manger, c’est un fait, et ni Gaudry, ni l’Unesco ne les empêchera de glouper des crêpes au Nutella, cette pâte immonde qui fait du mal à la planète et à la sécu, et se gaver de saloperies ultra transformées achetées dans les hangars à merde que sont les hypermarchés.
Les ventes du bio chutent drastiquement, ça vous étonne ? Un pays où le premier ingrédient d’un plat est le sel, n’est pas un pays ou on fait une bonne cuisine. La bonne bouffe c’est rare, en France. Il n’y a qu’à faire un tour en Suède, en Italie, en Espagne ou au Portugal, en évitant les endroits vendus au tourisme de masse, pour se rendre compte qu’il est assez facile, même en province, de trouver à manger bon. Essayez ça en France, et reparlons-en.
Au lieu de Liberté Égalité Fraternité qui portent des intentions restées à un niveau très théorique, changeons les frontons en y gravant Vantardise Arrogance Imposture, qui sont des valeurs dans lesquelles chaque français pourrait se reconnaître et dans lesquelles le monde entier les reconnaîtra sans peine.
CNews. Avant je me navrais en prenant un shoot quotidien de cette chaîne d’opinion, maintenant je regarde des bouts d’émission du soir comme un programme de sketches. Un présentateur, caricature de facho inculte, des chroniqueurs totalement freestyle comme l’arabe de souche Hossam Botros Messiha, aka Jean Messiha, autre faf notoire, dont presque tous les propos pourraient faire l’objet d’une plainte sur le fondement de la Loi de juillet 1972, dont j’aime à rappeler le texte l'incitation à la haine en raison de l'origine ou de l'appartenance ou de la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée est une infraction pénale.
Ces programmes que beaucoup de français regardent comme on mâchonne une crêpe au Nutella, pour entretenir la détestation des autres, qui semble être l’alpha et l’oméga du projet de tous les hommes de bonne volonté de notre cher pays de nazes, sont des parodies des shows de l’ami Michel Colucci et autres Desproges, donnaient à la tv des belles années 80, à la différence près que le rire qu’ils procurent n’est pas, de loin, de la même qualité.
Je me demandais en entendant qu’on allait donner aux zukrainiens un milliard d’euros pour pas qu’ils aient froid. Ici on laisse crever des gens dans la rue ou on leur propose de les emmener pour une soupe dégueulasse et des bas flancs dignes de la prison de la Force, logés dans des immeubles désaffectés aux chiottes débordants, les lavabos idem, ou on se fait voler ses chaussures et son manteau pendant son sommeil.
Combien ça coûterait, par exemple, de ne pas expulser de chez eux ceux qui n’auront d’autre choix que d’aller grossir les rangs des SFD, dans un premier temps.
Pour pas qu’ils se retrouvent à la rue, l’État prendrait en charge le loyer.
L’huissier, ça le changerait, proposerait que le loyer soit payé par l’État, et ferait injonction au locataire de se présenter à tel hôpital, qui cherche des gens pour faire des trucs pas forcément folichons mais utiles et rémunérés.
Par exemple, mais sur la base de remplacer l’expulsion d’un logement par une solution à la zukrainienne, c’est à dire opter pour quelque chose qui ressemble à de l’humanité.
Je ne sais pas comment on fait pour trouver des milliards à distribuer aux entreprises qui n’en n’ont pas besoin, alléger les souffrances fiscales des milliardaires, donner leur part aux zukrainiens, et laisser crever de faim des milliers d’étudiants, et s’appauvrir des millions de français.
Comment ne pas avoir honte d’être citoyen d’un pays qui supporte l’existence de Banques alimentaires et de centaines d’associations mal financées et trop peu aidées ; où peinent des centaines de milliers de bénévoles pour aider ceux, millions, que l’État ne considère même pas aussi légitimes que des zukrainiens à être préservés dans l’intégrité de leur humanité et de leur dignité ?
Dignité : Qualité recommandée aux pauvres pour les consoler de leur pauvreté. La dignité s'exprime le mieux lorsque les pauvres ferment leur gueule.