Juste histoire de comparer, pour comprendre.
Par exemple, avant, les personnes qui avaient atteint un certain âge, c’est à dire, vers les de 49 ans et demi, se vivaient comme des vieux, se comportaient et s’habillaient pour coller à leur âge.
Pourquoi je vous dis ça ? Parce que, contrairement à ces temps jadis, et maintenant que j’ai atteint un âge certain, j’ai un problème existentiel grave. Je n’arrive pas à me percevoir comme un vieux, que pourtant je suis, avec pour conséquence, que mon comportement n’est pas conforme.
Pour que vous compreniez où j’en suis, je me soigne, hein ! une anecdote.
Je croise régulièrement mes voisins de palier. Ils ont au maximum une grosse vingtaine, et bossent dans un label de musique, commandent de la bouffe Deliveroo, l’un d’eux à une mère qui passe faire le ménage, et un peu de bouffe, de temps en temps.
Un jour que je sors sur le palier de mon appartement, en même temps que la fille, nous conversons, chacun depuis son paillasson. Elle me raconte son Covid, horrible, douloureux, j’ai cru que j’allais mourir, me dit-elle. Bon, rien de bien original. Elle est affable et souriante.
Quelques jours plus tard, alors qu’elle me salue, me demande comment je vais, je m’enhardis, et lui propose de venir diner, un de ces soirs, avec son mec. Elle me répond que oui, ça lui ferait plaisir. Alors je lui demande, si le vendredi suivant, ils seraient libres, elle me répond que oui, puis, plus rien. Pas de nouvelles ; le vendredi vient, puis passe.
J’en discute avec mon alter ego, une futée qui lit dans la poussière du temps. Elle me soumet une option, mets-toi à leur place ! imagine que tu as 25 ans et que ton voisin de 68, t’invite à diner !
Clair. Voilà pourquoi j’ai eu besoin de me projeter, avant. Elle a raison, jamais je ne serais allé diner chez des vieux, même des voisins sympas !
En fait, on n’est pas comme on se voit, mais comme on nous voit. J’étais pourtant pas mal averti, avec mes enfants qui entendent, dans mes propos, des trucs qui datent de Mathusalem, quand ils exagèrent, ou, au minimum, de 1968.
Ils sont oublieux du fait que je les ai initiés à l’informatique, que je les battais à Mario Kart, jusqu’à leurs 5 ans, et j’en passe.
Alors, voilà, je suis vieux. So what ? Faut-il que je mette des pantalons en velours côtelé noir, ou beige foncé ? Des pulls jacquard en V, sur des chemises à rayures, sous lesquelles, un maillot de corps ? Veste de chasse et chaussures Méphisto ?
Faut-il que je marmonne que la France n’est plus la France, que les flics ne sont jamais là quand on a besoin d’eux ? Que j’aille faire Venise en HLM flottant, que j’achète un mobile home, une caravane ?
C’est comment, d’être un vieux qui respecte les codes de son âge ? Vieux d’hier, vieux d’aujourd’hui. Vieux, c’est vieux, un point c’est tout. Tu as beau faire comme si le temps te faisait un traitement de faveur, qu’il t’ait donné un genre de carte VIP, dans le regard des autres, tu es ce que tu es, un vieux.
Je n’ai rien à ajouter sauf qui vit longtemps, devient vieux à la fin.
Le Gars, lui, est assez jeune pour empiler les followers sur ses comptes Insta et FB. Dans l’intervalle, de son accession à une pleine capacité, avant que le parlement siège, il veut encore mettre en route quelques réformes.
Au cours de sa récente conférence de presse, celle qu’il a donnée depuis la ZAD de Gonesse, il a indiqué qu’à partir de ce jour, plus aucune surface foncière cultivable ne pourra avoir d’autre usage que l’agriculture.
Il a multiplié par 25 le prix des licences de chasse. Dans la même veine, il a décidé que seules les petites unités de pêche qui ramènent dans leurs filets, moins de 500 kilos de poisson, vendus mois de 72 heures après la pêche, auraient le droit de vendre leurs produits aux poissonneries.
Michel Édouard Leclerc, a chopé une syncope. On a craint un AVC mais c’est un truc qui se chope au cerveau, alors, super marchand ne risque rien.
Quelques gros richards commencent à sortir du bois. Ils donnent des ordres aux journaux, qui les envoient chier, parce qu’ils ne sont plus que des actionnaires qui paient. La panique commence à s’installer.
On parle d’un effet Coluche, alors, on va se réveiller, c’est une blague !
Nous qu’on était bien tranquilles à presser le citron, à parler à l’oreille de Jupiter, à se faire offrir des Bourse de Commerce, à capter toute la valeur produite par les sans dents ! Avec quoi qu’ils nous mordraient, d’abord ?
Quelques-uns, qui s’apprêtent à emménager en Nouvelle Zélande, dispensent des conseils à ceux qui veulent rester, pour pas qu’on leur pique leur butin.
Les numéros 4 et 7 du classement Forbes, ont pété un câble, le 4 est allé buter Macron, mais Benalla était dans le coin, il a chopé le type, et en a fait du hachis Parmentier en légitime défense.
Le 7, se balade complètement nu, rue de Rivoli, en hurlant ils m’ont foutu à poil ! Sa femme, une actrice encore jeune, le poursuit, courant sur ses Louboutin, elle agite une veste de costard St Laurent, à bout de bras, une chemise Charvet coincée sous l’aisselle, les talons d’une paire de Berluti dépassent de son sac Hermès.
Sur les réseaux sociaux, c’est l’hystérie, images, photos, vidéos, commentaires.
Ursula Van der Leyen, la marionnette belge, réalisant qu’elle n’a plus personne pour lui dire quoi faire, s’est faite hospitalisée, Biden rigole, et Poutine déclare qu’il n’est pour rien dans ce bordel.
Le Gars, lui, rentre tranquillement chez lui, pas loin de Gonesse, dans le 9-3. Un incident pas grave survient quand les flics du GSPR veulent planter une surveillance en bas de chez lui, non, leur dit-il, je veux pas que vous fassiez fuir les clients !