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Billet de blog 20 décembre 2024

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More is more

L’utopie sioniste, usée jusqu’à l’os par la trahison de la doxa du nouveau juif1, idéaliste, indifférent à l’argent et aux places, altruiste, prêt au don de soi et au sacrifice, a été dévastée par une vision politique aveugle aux aspirations des palestiniens, entièrement orientée vers l’intérêt sécuritaire d’Israël, depuis 1948.

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Cette vision, ou plutôt cet aveuglement, qui conduit Israël jusqu’au point d’un désormais possible non-retour, par l’obstination d’un homme, Netanyahu, un authentique nazi, le nazisme étant la théorisation d’une hiérarchie dans l’espèce humaine ; les palestiniens sont des animaux humains, les sionistes étant légitimes en toutes choses, y compris à organiser un génocide, par les bombes et la famine.

L’autre pire, dans cette affaire qui fera saigner l’âme du monde pendant longtemps, et haïr les juifs comme jamais, les autres conséquences ne sont pas mesurables encore, c’est le cynisme des américains, nos boss, nos managers, nos dominants.

Blinken a le culot d’aller devant le Conseil de Sécurité pour demander une résolution visant à imposer à Israël, un cessez-le-feu immédiat, tout en sachant qu’il s’agit, en fait d’une comédie cynique puisque la Chine et la Russie feront valoir leur veto ; alors qu’il suffirait que les USA, son pays, décrète un cesser de livrer les armes avec lesquelles Israël fait tomber le feu sur les palestiniens.

Combien d’enfants, de jeunes, femmes et hommes, tous civils, faut-il que la bête immonde Netanyahu tue, pour que ses complices américains cessent de l’aider, pour que les israéliens de bonne volonté, s’il en reste, le pendent ou lui coupent la tête, pour que la rue israélienne se révolte contre le génocide perpétré en son nom ?

Sioniste ou non, l’utopisme, dans sa forme d’idées qui participent à la conception générale d'une société future idéale à construire, est un recours psychologique pour ne pas devenir fou de culpabilité, de remords, de colère et de désespoir. L’utopiste perçoit encore, abasourdi par le fracas des bombes, qui éradiquent l’enclave de Gaza, au milieu des monceaux de cadavres, recouverts de la poussière ensanglantée des gravats de leurs maisons, atomisées par les armes que fournit à Israël la patrie de Mickey, une presque lueur de paix.

L’Amérique tue les palestiniens, avec la complicité de tout l’Occident, c’est à dire avec notre complicité.

Le CEO de la France, Mr Macron, voudrait lancer des troupes au sol pour participer avec les ukrainiens à la guerre contre la Russie. Mais le même, n’a pas une idée, pas une pensée pas une proposition fût-elle aussi niaise, concernant ce qu’on appelle curieusement la guerre entre Israël et le Hamas.

La guerre oppose en général des nations, des pays, des États, à d’autres nations, d’autres pays, d’autres États. Il ne peut pas y avoir de guerre entre un Etat et un mouvement politique, fût-il islamiste, radical et armé.

Mais pour Macron, comme pour beaucoup trop de commentateurs, le 7 octobre est l’alpha et l’oméga de la légitimité, du droit de se défendre, sans limite, avec pour stratégie la destruction massive d’une population prisonnière du pays qui la bombarde.

Israël occupe et colonise les territoires palestiniens depuis 70 ans, dans l’indifférence générale, et voici que lorsque se manifeste une force qui veut lui résister, une force qu’Israël a, par calcul, contribué à constituer, soudain, dans un déchaînement abominable, un 7 octobre, les sionistes du monde, croient venues, les dernières heures de la Terre Promise.  

Comment peut-on, d’où qu’on parle, et particulièrement quand on est juif, accepter ce qu’Israël est en train de faire à un peuple qui vit sous la férule d’un Etat occupant, depuis si longtemps, comment peux-t-on imaginer qu’une idéologie peut être soluble dans des crimes de guerre et un crime contre l’humanité ?

Comment continuer à accepter l’exception israélienne quant à la question cruciale du respect du Droit International, une condition à l’appartenance à la communauté internationale ?

Jusqu’où ira Netanyahu, puisqu’il a dépassé depuis longtemps, en démence meurtrière, l’indicible, l’impardonnable.

Comment vivrons les israéliens, les juifs, après, quand les fantômes des enfants et des femmes, des hommes, jeunes et vieux dont les corps déchiquetés par les bombes, tués par la faim, viendront soulever, du vent froid de leur tombeau, les franges de leur talith ?

Yes, and how many years must a mountain exist, before it is washed to the sea?
And how many years can some people exist, before they're allowed to be free?
Yes, and how many times can a man turn his head, and pretend that he just doesn't see?

The answer, my friend, is blowin' in the wind
The answer is blowin' in the wind Blowing in the wind, Robert Allen Zimmerman, Bob Dylan

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