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Billet de blog 23 juin 2021

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Bobos, chiens chers et quéquettes pâtissières

On peut commencer vite-fait par les élections régionales. Le Teinturier préféré de Léa Demorand explique à la France Inter l’abstention, justifie les erreurs énormes des sondagiers, dont il est, par un les Français ne sont pas du tout en colère, la preuve, ils ne sont pas allés voter pour le Front...

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Le gars ajoute que la fête des Pères... aurait collé les familles, donc les électeurs, au barbecue... si, si, relisez, attention, j’ai pas écris élisez, ni même Élysée, hein ! Relisez ... pas en colère, fête des pères, barbecue...

Notez que le gars en question, principalement payé par nos deniers, est celui qui donne la becquée aux journalistes de la France Entière, avec ses sondages sur l’indice de popularité de m’sieur Macron, aka Jupiter.

Sondage. Prenez 1000 personnes interrogées, dont 900 sont aux abonnés absents, envoient bouler le questionneur, sont muets ou sous le séchoir du coiffeur. Au bureau du teinturier, on va corriger l’effectif en appliquant un coefficient, disons 10. Ce coeff’ est un diviseur. Alors, sur les 100 du résultat obtenu, la moitié répond la bouche pleine, parce que les questionneurs appellent à l’heure de la jaffe, moment idéal pour trouver les gens à table, c’est à dire, chez eux ou au resto.

Le mec ou la meuf qui a la bouche pleine, répond à la question que pensez-vous de l’action du président de la République ?

- mmmmffff…ouicccchhhh…ah, merde fais chier... Alors là, le sondagier note que 50% des personnes interrogées, après correction du panel, ont émis une opinion défavorable.

Sur le reste, c’est à dire 50 personnes, une dizaine envoient carrément un caramel au questionneur t’as pas aut’chose à fout’ que me poser des questions à la con, toi ? Sur son petit carnet, le sondagier ajoute les 10 dont il retranche 1, pour montrer qu’il a bossé, reste 9 mécontents à ajouter aux 50 premiers.

Le reste, c’est à dire les 41 qui n’ont encore rien dit et qui ne diront rien parce qu’ils ont coupé leur téléphone, changé de numéro ou parce qu’ils sont dans une zone ou ça ne capte pas, entrent dans la catégorie satisfaits.

Je vous jure qu’à très peu de chose, c’est ça, un sondage. J’ai mon expérience du sondage politique, c’est le doigt mouillé à what millions d’euros.

D’ailleurs, avez-vous déjà vu ou entendu un sondagier faire autre chose que justifier ses erreurs, ses bourdes et ses prévisions à la Madame Irma ?

Quand on reparle de la mode responsable vous savez, ce genre de concept comme une guerre pacifique, ne me parlez pas d’oxymore, mais plutôt de paradoxe. En effet, la mode, est une des industries les plus polluantes, qui emploie une main d’œuvre d’esclaves, dont les besoins en énergie et en eau sont délirants, 11 000 litres d'eau et 65 000 km pour un jean, pour ne citer que ce seul exemple.

La mode encourage l’individualisme, je me différencie par mes vêtements, du moins je le crois, donc je fouine dans les rayons des marques, pour trouver le petit haut ou la veste, le short qui va faire de moi l’individualité remarquable. L’individualisme, c’est la consommation effrénée, le zombisme, l’enfer du soi.

Dans mon quartier, ça marche bizarrement. L’ex-hipster s’est converti au Brompton, un vélo pliable fort coûteux, dont il descend pour promener son chien pure race, en achetant, ici un chou à la crème, là, une meringue. Une incursion chez Rose Bakery vite fait, avec le clebs, pour une portion d’un truc aux carottes et hop, il grimpe rejoindre, sur la place du manège le chien ? dans le sac, devant, sur la roue, là où il a déjà mis les courses.

Quand ils sont déjà quatre ou cinq, là-haut, à se jalouser la couleur du spade et celle du chien, on voit ce qui les distingue, ce qui les différencie ; celui-ci a un vélo bleu, et un chien japonais beige, le chien de celui-là est noir, c’est un bouledogue français, tandis que son vélo, noir est plié entre les jambes d’une meuf qui parle en gueulant.

D’autres rejoignent, c’est l’heure des gosses. L’expédition quotidienne à laquelle tout le monde participe, les chiens et les vélos aussi.

L’impression générale est celle d’assister au tournage d’un film d’anticipation écrit par Gilliam, dialogué par Tati et mis en scène par Gilou.

Un autre monde.

Dans la ville basse, une file d’attente, s’étire sur des dizaines de mètres. Des gamins, venus d’ailleurs, attendent pour acheter des gaufres dont la caractéristique est d’avoir la forme de quéquettes ou de vulves. On est à la Quéquetterie, c’est dire si on est au bon endroit. C’est Tik Tok qui les envoie, ou Instagram, ça dépend. Pas un Parisien, jeune ou vieux dans la file, seulement des banlieusards, ravis d’être là, à poireauter longtemps, pour la transgression sucrée.

La fête de la musique, enfin ! Cette année n’est pas synonyme de faites de la musique, c’est même défendu. Sauf à l’Élysée, bien sûr, la, où opère Didier Emmanuel, le MC de la France soumise.

C’est marrant cette invention de Lang. Quarante ans après, ce qui fût reçu avec le même enthousiasme que la libération de la bande FM, est devenu un non-événement, dont les Parisiens ont désormais hâte qu’il se termine. Hidalgo aura-t-elle les guts de créer la fête de la tranquillité qui remplacerait sans regrets celle du bruit ?

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