Biden, dans un propos désespéré, il n’y a pas de roi aux Etats-Unis, personne n’est au-dessus des lois, tentait, juste avant de sortir du monde pour entrer dans l’histoire, de questionner la limitation des pouvoirs, dont la constitution américaine est particulièrement bien pourvue, comme consolation aux promesses du trumpisme ; oublieux de ce qu’a réussi à en faire Trump dont la toute-puissance a pris corps, avant même les élections qui l’ont fait ce Seigneur des Anneaux, un Sauron de Mordor dont les excès, dans la réalité dépassent ceux de l’œuvre de Tolkien.
Quel scénariste, auteur de romans graphiques, créateur des fictions les plus orwelliennes a-t-il anticipé, qu’un jour, dans la vraie vie, un président des USA élu, après avoir tenté un coup d’Etat, compromis dans des dizaines d’affaires aux conséquences judiciaires compromettantes, pourrait déclarer, avec tout le sérieux qui caractérise les dictateurs les plus déjantés, dont le ridicule inspire une trouille phénoménale, qu’il dirait vouloir annexer le Groënland, le Canada, se rendre propriétaire de la bande de Gaza pour en faire un resort pour riches, éliminer la totalité de l’administration fédérale, renommer des géographies entières ?
Qui aurait pu anticiper que Trump et Poutine s’associeraient pour rentabiliser la guerre d’invasion de l’Ukraine en imposant une paix ayant pour contrepartie un deal marchand, reposant sur l’exploitation des terres rares dont serait pourvu le territoire ukrainien ?
La transformation de la réalité par les réseaux sociaux, le flux permanent d’images, issu des écrans, est en voie d’achèvement. Tout est désormais fictionnel. Trump et Musk en sont les suppôts et les incarnations.
Dans ce contexte, le capitalisme dans sa sauvagerie prédatrice, montre enfin son vrai visage, celui de Gatsby mué en loup garou à la pleine lune.
2025 est l’année de la pleine lune !
Les dominants, de Bernard Arnault ce petit rongeur grippe sous, de chez nous, à Trump, l’ours des Carpates et Musk, le loup de la fable, sortent du placard, méprisant la coutume, ou l’hypocrisie et le cynisme des puissants, remettent au goût du jour les mots simples de la dictature, l’appropriation, mon armée, ma police, ma justice, l’insulte dictateur pour Zelenski, et ne parlent absolument de rien d’autre que d’argent. Pas d’économie, hein ? Seulement d’argent.
Les milliards volent en escadrille vers Trump, de partout, la dette de l’Ukraine, soit 500 Milliards, les droits de douane à l’importation des marchandises provenant d’Europe de de Chine, tandis que ceux de Musk s’évaporent dans les échecs successifs que subissent ses entreprises, dont il se venge en saccageant l’administration fédérale, sans laquelle il ne serait pas là.
Le plus fascinant dans ce contexte, est le soutien indéfectible des congressistes et des sénateurs, dont pourtant il resterait une poignée pour réagir aux nominations absurdes et dangereuses à des postes névralgiques de l’Etat fédéral, comme Kash Patel, Pete Hegseth et Tulsi Gabbard, dont les points communs sont flagrants, l’hostilité envers les élites traditionnelles, la loyauté à Donald Trump, l’absence de scrupules, des engagements passés douteux, mais aussi un manque de qualification pour le poste choisi, ce qu’ils n’ont pas fait.
Il est bien possible, dans d’autres conditions de visibilité, quand le temps n’était pas encore aux écrans et aux influenceurs, que les premières déclarations de César, Napoléon, Hitler, ou Staline aient été plus ou moins de la même eau que celles débitées par l’orange outrant, ce qui ne rassurera personne. N’empêche, ouvrir en ce moment, sa fenêtre ou sa petite lucarne sur le monde en train de se faire n’a rien de rassurant.
La catastrophe climatique, désormais passée par pertes et profits dans l’agenda de Trump, mais aussi, par réaction, de celui des dirigeants des pays les plus polluants du monde, s’ajoute au cauchemar trumpien. Politiquement évanescente, l’écologie est pour beaucoup, dans le monde, un fantasme, pour les autres, une hérésie.
L’échelle à laquelle se mesure le progrès en matière de sauvegarde de ce qui reste de l’environnement et de la nature qui nous contient, est plus proche de celle de Jacob, que de l’axis Mundi.
Certains se réjouissent que les avancées législatives en matière de contrôle de l’usage des intrants de l’agriculture soient annulées une à une, sous la pression d’exploitants agricoles qui veulent continuer à surproduire avec quand même l’excuse recevable qu’on les pousse au pire en combinant avec des pays où l’insécurité sanitaire règne, des échanges marchands, dits libres.
On sait depuis longtemps l’air empoisonné par les particules plus ou moins fines et les émanations en tous genre, sans que la population pourtant informée des pays occidentaux s’en préoccupe, et nous savons désormais que les escrocs Nestlé et Danone nous revendent dans des bouteilles en plastique de la flotte de caniveau. De la même manière, la population empoisonnée sciemment, ne bouge pas un cil. C’est dire la puissance de la domination capitaliste sur les innombrables dominés, qui peuplent les nations dont les sociétés sont, paraît-il les plus riches et avancées de la planète.
Et, pendant ce temps, en France, le procès de Joël Lescouarnec, un médecin violeur de 299 patients, dont un grand nombre de bébés, un premier ministre complice par son silence et son inaction de crimes perpétrés à Betharram, pendant des décennies, Retailleau et sa chasse à l’immigré, Depardieu et ses indélicatesses fiscales supposées, la visite de Macron à Trump, le salon de l’agriculture où les ministres de Bayrou/Macron sont allés rassurer les empoisonneurs sur la levée des entraves à l’utilisation de la chimie au nom de la rentabilité, de la productivité, de la progression des taux d’exportation des produits nationaux et autres manigances capitalistes, font l’actualité.
Rien, quoi.

La dictature parfaite serait une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s'évader. Un système d'esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l'amour de leur servitude ... Aldous Huxley