… mais, leurs partis n'étant guère plus représentatifs, passe vite à autre chose : dénonciations incantatoires, utilisation opportuniste des événements, manifs-rassemblements à la participation toujours surévaluée (« les autres le font, pourquoi pas nous ? »), soutien à des grèves qui échouent. ET SURTOUT… élections, élections, élections…
Les députés de l’Assemblée nationale réussissent néanmoins à faire voter l’organisation d’un référendum contre la privatisation des plus importants aéroports de France. Échec sur toute la ligne pour obtenir les 4,7 millions de signatures !
Les voilà pourtant qui ressuscitent, dans l’espoir de décrocher la timbale : tu parles, Charles, une élection qui donne tout le pouvoir à celui qui sera même mal élu ! Alors, on donne à fond dans le spectacle, on invente des mondes, mais surtout… on en appelle aux abstentionnistes ! Ces gens pénibles qui ne comprennent rien, à cause de qui on va en reprendre pour 5 ans : « Une abstention = une voix pour Macron », « Eux iront voter alors si nous on n'y va pas ». « Et puis merde on a un super-candidat-e ! »
Ils en ont pourtant parlé des abstentionnistes dans leur parti, un peu, beaucoup, pas du tout, un peu, beaucoup, plus du tout. Ah si, lors des élections ! Et la machine à pensée superficielle se remet en branle.
Macron est le problème, certes.
Mais l’Opposition fait aussi partie du problème ! Tout ce qui s’est passé durant le quinquennat le démontre, chaque force, chaque candidat (ils sont 11 opposés à Macron) montant sur ses ergots pour démontrer qu’il est le meilleur. Une inaptitude stratégique lorsque l’on pense que, même élus, Le Pen ou Mélenchon (pour prendre ceux qui sont en tête dans les sondages face à Macron) le seraient avec des suffrages marginaux par rapport à la population. Quelle politique sérieuse pourraient-ils mener en étant tout aussi peu légitimes que Macron ?
Il nous faudra alors revenir au seul problème qui vaille : comment enrayer le délitement sans que les uns et les autres acceptent de faire un bout de chemin ensemble (comme nous aurions dû les y contraindre contre la privatisation des aéroports) ?
C’est ce que l’on appelle la participation à « un processus constituant ».
Ils vous diront que vous êtes amer, que vous êtes « anar », que vous vous faites plaisir, que c’est beau sur le papier mais pas possible dans la pratique, que le système est ainsi fait, qu’ils sont des aigles… et vous, vous comprendrez que les petits soldats en campagne électorale sont sourds comme des pots. Ils écouteront, peut-être… mais après, les abstentionnistes. Des petits soldats électoralistes qui s’évaporeront après l’élection, comme des particules qui disparaissent lorsque la lumière du projecteur s’éteint. C’est là la force du « système ».