Il est urgent de tirer les leçons des échecs passés. De ne pas subir des années supplémentaires d'effacement du pays et d'appauvrissement matériel de chacun-e. De renouer les liens qui nous unissent les uns et les autres. Urgent, de démontrer que la volonté collective peut beaucoup.
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Le temps joue pour Macron et ses complices, puisqu'ils se paient sur nos impôts pour mener une politique de découpe du pays tandis nous avons la tête dans le guidon pour gagner notre vie. Mais à force de tirer sur la corde vient le moment où tout le monde relève la tête. Toute la question est de savoir comment les « sortir » et sur quel programme de gouvernement alternatif la majorité de la population pourrait se mettre d'accord.
C'est là que nous avons un rôle à jouer, nous les Courageux-ses – cette partie de la population qui combat depuis tant d'années la casse obstinée du pays… Notre rôle, à nous les Courageux, ne consiste pas à nous griser de notre importance. Notre rôle à nous, c'est d'abord de s'adresser au reste de la population, bien plus nombreuse et qui ne croit pas ou plus à l'action collective.
Ce n'est pas de la mystifier dans le style « Ralliez-nous, on est la gauche » ou « Non, nous, c'est la droite » ou « C'est nous qu'on est les meilleurs. » Ça n'est pas de lui raconter que nous sommes prêts à gouverner… avec le même socle électoralement ridicule que Macron (1) !
STRATÉGIQUEMENT, VOIR LOIN
Notre responsabilité à nous, c'est de proposer au pays la construction d'un rapport de force qui ressource la société. Qui met chacun-e en situation de pouvoir. C'est de proposer la mise en place d'un large mouvement d'opinion à la fois politique et social qui, peu à peu, s’engage dans l’élaboration d’institutions plus appropriées… Pas une Constituante clés en main apportée par un grand Esprit, un homme providentiel, un Grand Ordonnateur qui, une fois élu, appuierait sur un bouton. Pas une nouvelle Constitution qui ne serait imaginée que par une nouvelle minorité… Non, notre rôle à nous, c'est de proposer un processus pour CONVAINCRE et ÉLARGIR. C'est d'avancer ensemble à travers un processus constituant.
Aucun sujet ne serait tabou dans les Comités constituants locaux qui porteraient un tel mouvement. La transformation écologique ? Les services publics ? L’immigration ? Le nucléaire ? La renationalisation des entreprises stratégiques ? La restauration et le développement d’un État social ? Les raisons qui ont conduit le peuple français à être évincé du pouvoir ? Celles qui ont conduit la France à s'effacer ? Tout peut favoriser le développement d’un état d’esprit constituant, jusque même l’activité d’intérêt général d’associations de quartiers qui mènent des batailles pour la protection du patrimoine foncier, la récupération de la distribution de l’eau, des services de cantine, la préservation d’un service public, la lutte contre la fermeture d’une entreprise, contre la pollution…
Á l'intérieur de ces Comités constituants locaux, tout le monde devrait avoir l’intelligence de ne pas faire assaut de sigles. De parier sur une dynamique majoritaire vertueuse. De ne pas enrôler ces Comités sous le drapeau d’idées hâtives, faussement objectives, de camps politiques tranchés qui reproduisent le Verbe haut et à coup sûr nous feraient reprendre le risque de la marginalisation.
Ainsi, une chance se présenterait pour mutualiser les moyens de tous afin de réunir suffisamment de personnes pour penser, agir et être entendus vraiment SUR LE TERRAIN. Chaque Comité constituant local pourrait aider le combat du moment avec le nombre de personnes et la pertinence qu'il faut. Ainsi, nous pourrions convaincre, aider, prendre les initiatives nécessaires pour impliquer plus et mieux la population. Un processus qui permettrait d’identifier collectivement les tâches politiques et de les mettre en œuvre au fur et à mesure. Un peuple politique se reconstituera alors pour obtenir sa souveraineté nationale et populaire pleine et entière (la démocratie + le cadre et la puissance pour l'exercer) sur le programme qu'il décidera.
Avant qu'elles ne se donnent l'objectif clair du changement des institutions, il est probable que ces structures de lutte en restent aux seuls motifs de leur propre existence. Tout l'enjeu est de créer un environnement politique pour que peu à peu s’affirme une ambition de changement en faveur d’une véritable République démocratique et sociale.
LES ÉTAPES
Quelles seraient les modalités d'organisation pour que de tels Comités voient le jour pour prendre une dimension de masse ? D’abord, développons l’état d’esprit constituant parmi les Courageux.ses. Que ces derniers finissent par se persuader qu’à eux seuls, ils ne sortiront pas de l’ornière ni des échecs répétés subis depuis trente ans ! Nous ne sortirons de l’inaptitude stratégique qu’à la condition que chacun.e comprenne ses insuffisances. Aux Courageux-ses de faire avancer, là où ils-elles se trouvent, dans les structures qui sont les leurs, l'Esprit constituant !
Ensuite, après un temps de ralliement de forces significatives à l’état d’esprit constituant, un APPEL national à la création de Comités constituants locaux serait lancé, suivi de leur mise en réseau. Se discuterait ensemble la manière de s’auto-administrer nationalement.
Bien sûr, dans le cadre de cette dynamique constituante, se reconstitueront des structures (et des débats) qui exprimeront des niveaux différents de maturité politique. Mais mieux vaut que ces structures et débats s’expriment à une échelle plus large que dans le seul format de partis constitués qui, s'étant auto-proclamés comme « les meilleurs », veulent faire passer la complexité de la réalité par l’étroitesse de leur analyse –comment, par exemple, être favorable à une VIe République sans avoir préalablement encouragé un mouvement social massif qui la porte ?
Notre rôle à nous, les Courageux-ses, ça n'est pas de se réinstaller dans le concours de séduction électoral, mais de fédérer sans esprit de chapelle. Convaincre. Proposer. Et par là, mettre un terme à la résignation.
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(1) Toute la gauche (extrême-gauche comprise) a obtenu 23 % des inscrits au 1er tour de la Présidentielle 2022, soit près du même socle électoral que Macron (20 %)… Aux Législatives 2022, c'est 15,4 % au 1er tour et 14,4 % au 2e (divers gauche compris, etc.), Macron c'est 12 % et 16,4 %. Le RN, lui, n'a obtenu que 16,6 % des inscrits au 1er tour de la Présidentielle ; 10,6 % (avec Reconquête de Zemmour) et 7,3 % respectivement au 1er et 2e tour des Législatives.
RAPPEL : A ceux qui disent craindre la confusion par rapport aux clivages « historiques » entre la gauche et la droite, rappelons que le référendum sur la privatisation d'ADP (Aéroports de Paris) a été obtenu grâce aux votes de 248 sénateurs et députés de 12 groupes parlementaires différents en 2019, que la demande de libération de Julien Assange a été demandée, ensemble, aussi bien par LFI que le RN et d'autres groupes de gauche et de droite dès 2018, que l'Intersyndicale contre la casse des retraites n'a pas non plus cherché à distinguer le bon grain de l'ivraie parmi la population pour l'appeler à manifester en 2023, que la NUPES s'est rabattue sur la motion de censure présentée par le groupe centriste hétérogène LIOT, et que même en matière d'immigration certains groupes de droite et de gauche ont récemment appelé à régulariser les travailleurs sans-papiers dans « les secteurs en tension », etc.
Au stade où en sont les choses, ce qui doit primer est le chemin à parcourir ensemble et non d'où l'on vient.
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PS : 100 jours pour Macron ou 100 jours pour l'envoyer à St-Hélène ?! Et si on s'organisait pour redonner du souffle à la pétition de l'Intersyndicale contre la réforme des retraites, la transformant en ce fameux référendum que nous refuse le Conseil constitutionnel ? 4,8 millions de signatures ? Chiche.
Et qu'on créé des comités ad hoc sur le terrain pour se lancer dans cette campagne ?
https://www.change.org/p/retraites-non-%C3%A0-cette-r%C3%A9forme-injuste-et-brutale-reformesdesretraites
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