YESSSS, j'ai enfin répondu aux sirènes (à larmes) de la « start-up nation », dans cette économie je fais mon ascension : je suis entrepreneur, même pas peur, la moquerie n'est pas douleur, je vends des masques sculptés en merde de bison !
Ne vous moquez point, de ce marché la rareté ne peut que faire son effet. Comme ce qui est rare est cher, me voilà parti sur un créneau où je pourrais faire bonne chair avec ces malodorants oripeaux. C'est moi le sauveur de la nation, même si 10 employés embauchés ne font pas légion.
J'ai donc crée des emplois, avec les aides d'état, mais ai-je crée du travail de bon aloi ?
Car, dès ce moment, seulement deux options à l'horizon
Après quelques semaines à boire en pleurant sur mes déboires de ne pouvoir donc de la merde de bison faire valoir, je dépose le bilan, de 10 chômeurs le marché de l'emploi s'étend ! Comme quoi l'entreprise ne crée pas forcément de travail (réponse à un besoin), mais juste un emploi (et celui-ci disparaît en fonction de la demande d'un produit que personne n'avait jamais demandé)
Mais heureusement l'économie de l'offre a d'autres solutions pour remplir mon coffre.
Après quelques semaines à boire en pleurant sur mes déboires de ne pouvoir donc de la merde de bison faire valoir, je me suis fait aidé par les acteurs de ce marché les meilleurs : les publicitaires de cette économie sont les rois de cœur ! Un site internet plein de couleurs et d'avis scientifiques de raison sur les qualité hors du commun de la merde de bison, des flyers dans les maisons, de l'humour radiophonique à foison, de la demande j'ai eu raison. Je n'ai pas fait d'innovation, juste du bourrage de crâne mais avec mes revenus, avec les filles c'est trop bon.
J'ai aujourd'hui des filiales de sculpture de masque en merde de bison dans le monde entier et je peux être le sauveur de la nation car aujourd'hui, les emplois sont vraiment en explosion et ils engraissent mon bidon. J'ai pourtant peur de tout perdre, la concurrence est venue semer la merde. Le prix de la défécation du bison est en forte explosion du fait de sa limitation! Pour en faire plus, pour multiplier leur actifs, des actionnaires pas si passifs sont venues me mordre au vif. Et nous voilà parti à construire une usine de laxatifs pour que ces charmants bovins puissent rendre ce marché encore plus attractif. Je suis un héros, les emplois s'accumulent ! Mon pécule a fait des émules, mon argent est si lourd que je fais appel à des mules (pour le passer en suisse...). Et ce n'est pas fini, le laxatif ne se montrant pas si décisif, nous avons fermé l'usine (le capitalisme qui sur l'emploi urine) et entrepris avec un labo de se lancer sur la fécondation in-vitro : du bison à foison....et les affaires continuent alors qu'au départ personne ne désirait un masque en merde de bison....etc, etc
Le trait de ma parabole est certes épais mais il est à méditer car ce n'est que cela l'économie de l'offre. Ils s'en foutent que vous n'avez pas besoin de merde....tant que vous pouvez l'acheter ! L'enjeu n'est pas de répondre aux besoins que vous avez réellement mais d'appeler innovation n'importe quelle marchandise qui puisse faire éviter de mettre les actionnaires en dialyse !
N'en rigolez pas, la merde de bison, c'est nous qui l'achetons car c'est écologique et naturel !