Nous n'avons plus droit aux « insultes » dans la rue, dans les stades sous des prétextes de respect de la personne humaine. Ce lissage de la pensée, sous couvert de respect est pourtant une des armes de la pensée libérale : faire croire à chacun, et surtout pas à tous, que nous sommes de commune Humanité ( Luc Boltanski , Laurent Thévenot : De la justification . Les économies de la grandeur
Collection NRF Essais, Gallimard Parution le12-04-1991)
Ils font semblant de régler quelques problèmes de société, sous couvert d'égalité, pour nous éloigner de la problématique sociétale dominante que sont les inégalités de plus en plus saillantes. Qu'ils soient au journal télévisé, dans les journaux ou dans les entreprises ils ont de ma vie marqué leur emprise. Ils sont polis (dans le sens de lisse aussi), souriants, sûrs de leur fait, ils portent le costard cravate, ils parlent bien surtout pour ne rien dire et ils sont condescendants. La pire engeance finalement des rouages de la finance. Le pire c'est que beaucoup ne le voient pas ou ne veulent pas le savoir pour un empire.
Jamais je n'ai autant été insulté de manière crasse que par ces premiers de la classe.
Je peux entendre que dire « enculé » dans un stade peut déplaire à quelques personnes et que ce n'est pas une formule qui doive faire des émules par son ridicule, mais... Est-ce que lisser les stades de bienséance va régler de quelque manière de cette société la décadence ? Ces premiers de la crasse feraient bien, au contraire, de remercier les relents rances de cette populace. En effet, le fiel de la société qu'ils nous font, trouve là pourtant un exutoire notoire du miroir des inégalités : des pauvres smicards qui insultent des « richards » ! Moi qui suis allé pour la première fois au stade en 1969, je peux affirmer que même passionné, il n'y avait pas de pure animosité. La parole d'un ancien « pro » avec qui j'ai partagé y apporte toute sa vérité : « avant quand on gagnait un match, on pouvait changer une chaise de la cuisine, aujourd'hui, ils changent de maison ».
Il donc loisible de constater que la passion s'est transformé, avec les inégalités criardes de gens qui finalement ne font que taper dans un ballon, en vindicte sociétale. Si les footballeurs « pro » étaient smicards, nous n'en verrions même pas le dixième du quart. C'est donc de la poudre aux yeux humaniste dont certains font leur calice ! Car s'il est une préférence pour ces premiers de la crasse, c'est que les trompette de l'Hallali puissent toujours résonner au stade que de trouver des échos sur les pavés Haussmanniens de la ville de Paris.
Donc à tous ceux qui tombent dans ce piège finalement communautariste d'une égalité sectorielle qui vient heurter d'autres égalités de bon droit comme elle, n'oubliez jamais que les plus grandes insultes que vous avez subie et que vous subirez sont toujours émises par ceux qui point ne les dises : les premier de classe sont toujours à l'origine de cette crasse !
Les insultes en mots sont le fait des cons, des faibles, des ignorants ou des malheureux, les insultes en maux, la politesse a bon dos, sont toujours avec belle emphase, la chasse gardée de ceux qui font des phrases.
Les premiers de la crasse, toujours une image de 1er de la classe...des insulte suprêmes, ils sont l’aréopage.