Ils étaient 20 et 100, ils étaient des milliers
Nus et maigres tremblant pour aller travailler
Qui déchiraient nos balcons de leur courage haletant
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent
Ils se croyaient des Hommes n'étaient plus que des nombres
Depuis longtemps déjà, le capitalisme avait jeté leur dés
Dès que le COVID retombe, il ne peut rester qu'une ombre
Ils risquent de jamais plus revoir un été
La fuite affolante auprès des patients et des clients
Faire survivre et vivre encore un jour, une heure obstinément
Combien de masques, de traitement dans ce bazar
Qui n'en finissent pas de distiller l'espoir
Ils s'appelaient Karim, Sonia ou Margot
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vichnou
D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux
Ils n'arriveront pas tous à la fin du voyage
Ceux qui vont revenir seront-ils des heureux
Il ne faudra pas oublier, quelque soit leur étage
Que c'est grâce à eux, que nous pouvons devenir vieux
Nos gouvernants guettaient du haut de leur trésor
Les plumes se taisaient comme vous vous taisiez
En souffrant de loin, puis en manifestant dehors
Leur chair était tendre à leurs LBD policiers
On me dit à présent que ces mots n'ont plus cours
Qu'il vaut mieux ne parler que de cette crise tout court
Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire
Et qu'il ne sert à rien de critiquer ces charognards
Serez-vous de taille à jamais oublier?
L'ombre est inhumaine, aujourd'hui c'est pas l'été
Applaudirez-vous encore, s'il fallait manifester
Pour qu'un jour nos enfants sachent qui vous étiez
Ils étaient 20 et 100, ils étaient des milliers
Nus et maigres tremblant pour aller travailler
Qui déchiraient la nuit de leur courage haletant
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent