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Billet de blog 5 mai 2020

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Comment changer le monde n°1

Il parait que le monde change...Ha bon? On nous répète pourtant à grand coups de médias que l'on ne peut le changer. Ceci est la première approche sur le changement dans les organisations: Existe-t-il des lois du changement ? Une direction prise?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pour qu’il existe des lois, et donc une vision déterministe du changement, il faudrait démontrer qu’elles sont le fait des acteurs et que le "sens"  qu’ils donnent à leurs actions va toujours dans la même direction. Hors, cette direction n’est jamais donnée, même si beaucoup de grands auteurs ont essayé.

Les philosophes des lumières, de nombreux auteurs du 19ème siècle, tous globalement inspirés par la linéarité et l’inéluctabilité du progrès, ont tenté de poser des lois du changement social et d’en faire une théorie générale :

Auguste Comte a proposé l’évolutionnisme de l’humanité en trois états. Nous sommes passés de l’état théologique à l’état métaphysique pour arriver à l’état positif ; le positivisme.

Karl Marx voyait, lui, la fin de la lutte des classes à travers l’inéluctable victoire du prolétariat.

Emile Durkheim décrivait l’évolution sociétale par le passage de la division mécanique - la communauté de travail - à la division organique - la solidarité du travail - comme une donnée quasi naturelle.

En fait, par le passé, ils furent un nombre important à tenter de trouver des lois générales sur l’évolution de la société mais, aujourd’hui, ce n’est plus le cas comme le mettent en évidence ces deux sociologues français : « Il n’y a pas de théorie globale du changement social » (Mendras et Forsé, 1983, p.129).

Toutefois, et malgré cela, le changement reste largement porté par le positivisme : rejeter les nouveaux outils c’est, encore aujourd'hui, rejeter le progrès ! Ce raisonnement est fallacieux quand on parle d’organisation. En effet, considérer que le changement est inéluctable dans une organisation est une banalité voire une tautologie, mais affirmer, ainsi que le pose le discours ambiant, qu’il est déterminé, n’a jamais été prouvé. Pire, ce déterminisme est à la merci de toutes les modes puisqu’il reste majoritairement alimenté par des paraboles inspirées d‘une vision réductrice de l’évolutionnisme. Exemple : « Les espèces qui ne s’adaptent pas disparaissent » (Bernoux, P. 2010. P 74).

Il est assez facile de le démontrer par le fait que personne n’a encore tranché les questions essentielles qui nous sont posées aujourd’hui :

Nos sociétés se dirigent-elles vers un modèle uniforme ? Va-t-on vers plus de démocratie, de participation ou plus de dirigisme et de contraintes ? D’ailleurs, dans les entreprises, quel est de ces deux modèles, le plus performant ? Etc.

L’histoire du monde s‘est chargée et se charge encore tous les jours de nous démontrer, les équilibres étant fragiles et réversibles, la difficulté de prédire le devenir de nos sociétés et de leurs organisations (Morin, E. 2000 ; Bernoux, P. 2010).

En fait, il ne peut y avoir de connaissance et d’analyse des sociétés qu’en rejetant l’idée qu’il existe des lois générales du changement de l’évolution sociale.

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