Attention : le travail ici en question n'est pas « aller gagner sa vie », il est approché (Ergologie) comme toute activité humaine nécessaire pour obtenir quelque chose du réel (ex:faire son jardin pour manger ses propres légumes).
« La rationalisation propage le déni du travail, l'illusion du travail sans hommes » (Vasseur, B. 2011. P. 55).
On a vu plus haut, pour que le processus de changement réussisse, il faut que les acteurs lui trouvent une certaine légitimité. Pour quelles raisons, dans la société d’aujourd’hui, les acteurs (nous tous) sont éventuellement prêts à « accepter », à donner une part de légitimité à des changements dont les aspects humains peuvent être destructeurs ?
Les raisons de cette "acceptation" rejoignent un des préceptes principaux du capitalisme - avancé par Max Weber - qu'est la rationalisation : le travail est mieux pensé, mieux organisé, modernisé. Il est mieux accepté mais, il est aussi source de fierté et d’identification. Cette rationalisation a montré une telle efficacité globale qu’elle est reconnue par "tous" y compris par ceux que cette recherche d’efficience menace.
Acceptation, légitimité, oui, mais dans quelles limites ?
Subir l’organisation, c’est vraiment autre chose que s’y impliquer ! Trop de rationalisation a souvent pour conséquences des rejets plus ou moins violents des acteurs qui nuisent à l’organisation et par voie de conséquence peuvent nuire à la société entière. Il est donc essentiel, pour tout gouvernement et les changements qu’il veut porter, que les citoyens s’impliquent. Cette implication est d’une telle universalité qu’elle a fait émerger le concept d’appropriation : processus individuel et collectif de représentation identitaire de la maîtrise du travail, de son travail. Cette appropriation ne dépend pas de l’organisation. Donc, et même si certaines sont des réussites, il serait absurde de les copier tant le contexte, lié au sens des acteurs, constitue un équilibre particulier et localisé.
En fait, comme l'idéologie dominante est une pensée unique, les organisations sociales et économiques sont pensées selon des modèles standardisés que l'on voudrait appliquer de partout dans le monde de la même manière.
En fait le monde d'aujourd'hui ne tient aucunement compte de nos différences culturelles, sociales et écologiques :
Au lieu de les intégrer pour évoluer vers un ailleurs pour tous, on les opposent pour le profit de quelques uns !
Si nous ne travaillons pas à la compréhension et au partage des ces différences, nous ne changerons jamais un monde bâti justement sur l'organisation stratégique de cette conflictualité.