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Billet de blog 9 décembre 2021

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LES EOLIENNES SONT VERTES? NE SERAIT-CE QUE DU VENT?

Soyons clairs, je ne prends pas position sur ces écrits, j'essaie juste de montrer la complexité de ce que l'on peut nommer vert et soi-disant renouvelable dans un monde financier où les retours d'investissements, qui sont attendus entre 6 mois et 2 ans, ne pourront jamais régler un domaine où il faut réfléchir et investir pour 30 ans au moins sans garantie de gros bénéfices.

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Publié le 06.12.2021     par Christopher Destailleurs Henry

Par Christopher Destailleurs-Henry, fondateur & directeur de la publication Objectif-Justice

Hier vertueuses, aujourd’hui destructrices de son environnement ; depuis quelques temps les éoliennes n’ont plus le vent en poupe. Pire encore, nous assistons actuellement à de farouches oppositions entre admirateurs et opposants de ces géants terrestres et maritimes en oscillant bien trop souvent entre données mensongères ensoleillées et réalité aux nuages gris.

Alors que le président de la République et son gouvernement par la voix de sa ministre de la Transition écologique Barbara Pompili se sont jetés à corps perdu dans cette volonté de changement, sur le terrain les élus locaux n’entendent pas l’histoire de la même oreille et mettent tout en œuvre pour ne pas voir les pales de la discorde sur leur terrain.

Mais alors où se situe donc la réalité ? Il y a quelques années à peine l’on nous promettait que l’énergie éolienne était la plus « verte », qu’elle permettait à elle-seule de lutter contre les énergies fossiles et qu’enfin leur installation massive sur notre territoire national était la solution miracle pour notre environnement ?

Hélas, le vent a changé de sens et l’on constate aujourd’hui que notre terre a plus à perdre qu’à gagner. Que l’éolien pris dans son ensemble est plus polluant que décarboné, et qu’enfin son déploiement irait à l’encontre de son objectif à savoir produire de l’énergie avec le plus faible impact carbone possible.

Trois problématiques majeures

La première problématique que nous rencontrons avec l’éolien arrive dès sa conception. Si l’on reprend la finalité de la « Programmation pluriannuelle de l’énergie » (PPE), celle-ci prévoit l’installation au cours des quinze prochaines années de 15 000 nouvelles éoliennes terrestres (hors maritimes donc) sur notre sol.

Ce qu’il faut comprendre, c’est que pour construire ces fameuses 15 000 éoliennes il faudra alors déposer beaucoup de matériaux loin d’être écologiques. D’après les calculs (1) il faudrait pas moins de 36 millions de tonnes de béton pour réaliser les socles (qui auraient donc pour effet de stériliser les sols), 8 millions de tonnes d’acier ordinaire et d’aciers spéciaux, 435 000 tonnes de plastiques spéciaux pour les pales, 6 000 tonnes de terres rares pour fabriquer les aimants et alternateurs, 15 000 tonnes par an d’huile de vidange, et enfin quelques centaines de milliers de tonnes de cuivre pour les génératrices et les câbles électriques sans oublier les milliers de transformateurs et kilomètres de nouvelles lignes à haute tension pour les raccorder au réseau et distribuer ainsi leur courant intermittent.

Sur ces matériaux utilisés pour la construction des éoliennes, il faut également rappeler que certains d’entre eux sont nouveaux (conçus pour être résistants) et pour lesquels il n’existe pas aujourd’hui de filières de recyclage ni d’expériences acquises. Ainsi, ces matériaux sont donc difficilement destructibles et donc difficilement recyclables !

La deuxième problématique – et certainement la plus forte que nous rencontrons avec l’éolien – réside dans son intermittence.

Plusieurs sources convergent vers le résultat qu’en France une éolienne terrestre fonctionnerait à sa capacité nominale en moyenne 25 % du temps (contre 90 % du temps pour l’énergie nucléaire qui est décarbonée).

Selon les données, une éolienne atteint son maximum de puissance pour des vitesses de vent allant autour de 65 à 70 km/h, s’arrêterait lorsque les vents tombent sous les 15 km/h et devraient être mise hors service afin d’éviter la casse au-delà d’une vitesse du vent à 90 km/h. On le voit bien ici, sans entrer dans le détail de la production d’énergie en elle-même, l’éolien est vulnérable aux conditions climatiques, ce qui nous permet de comprendre que les chiffres qui nous sont parfois donnés sur une production affichée sont loin de refléter la réalité.

L’énergie éolienne est donc victime de sa faible densité énergétique sans compter sa faible durée de vie qui n’est que d’à peine vingt à vingt-cinq années.

La troisième problématique que l’on peut soulever réside dans l’aspect financier. Selon Patrice Cahart (2), « l’idée selon laquelle l’éolien va devenir compétitif est fausse ». Le coût vacillerait entre 75 et 90 € le MWh pour l’éolien terrestre. Il dépasserait les 150 € le MWh pour l’éolien marin (exemple en baie de Dunkerque). Le gouvernement a alors exercé une pression sur EDF afin qu’il descende à 60 € le MWh. Cependant, il demeure bien plus élevé que l’énergie nucléaire disposant d’un coût marginal à 33 € le MWh.

Des oppositions récurrentes

Concernant la nuisance visuelle Les opposants aux éoliennes fondés sur la dégradation des paysages sont les plus nombreux. Pour ces défenseurs de l’environnement, l’installation de ces imposants édifices porterait atteinte au patrimoine naturel et historique.

Ces arguments, loin d’être inexacts, doivent cependant être analysés avec prudence dans la mesure où la réponse que l’on pourrait apporter serait la suivante : les éoliennes ne sont pas plus destructrices des paysages que les milliers de pylônes électriques qui couvrent aujourd’hui notre territoire national.

En effet, les hangars, zones industrielles, poteaux électriques en tous genres qui bordent nos routes sont à la fois plus nombreux et moins esthétiques que les éoliennes. L’argument pourrait donc être mis à mal, et pour s’opposer à cette énergie pas si écologique que l’on voudrait nous le faire croire, il faudrait alors s’attaquer à des arguments beaucoup moins subjectifs.

Concernant la perturbation des animaux En ce qui concerne les oiseaux migrateurs qui sont massacrés par les pâles des éoliennes, il faut rappeler que certaines d’entre elles ont été installées sans analyses sérieuses puisqu’en plein couloir migratoire causant la mort d’espèces protégées (notamment des aigles juvéniles et des vautours moines dans l’Hérault).

La ligue protectrice des oiseaux s’empare très souvent de ce sujet se mobilisant également lors de projet de construction de parcs éoliens. Les éoliennes seraient responsables chaque année de la mort de 56 000 volatiles (3).

C’est un chiffre qui est évidemment trop grand mais qui ne constitue pas la plus grande menace des oiseaux, puisque rappelons-le, les chats domestiques tueraient chaque année en France 75 millions d’oiseaux (entre 1,3 et 4 milliards aux Etats-Unis) (4) ; devons-nous alors éradiquer nos amis à quatre pattes pour ce motif ?

La problématique est tout à fait sérieuse, mais doit être analysée de manière cumulative face aux autres méfaits des éoliennes. Concernant la destruction des sols marins, et de son habitat naturel Enfin, et concernant les éoliennes maritimes, il ne faut pas oublier la destruction alors opéré du sol maritime, entraînant avec elle les milliers d’espèces qui peuplent ces mers.

Les turbines entraînent généralement le développement d’un nouvel écosystème dont nous ne connaissons pas clairement aujourd’hui l’effet sur le long terme. Dans leur rapport, les observateurs du programme scientifique de surveillance des éoliennes « offshore » en Belgique, soulignent que les substrats durs comme les fondations des éoliennes en béton ne peuvent pas être considérés comme une solution équivalente aux substrats durs naturels rocheux, riches en espèces.

De plus, pendant la construction des parcs, ils observent aussi, l’échouage de nombreux marsouins communs dû probablement à la forte intensité sonore sous-marine.

Les « bénéfices » à court terme sont vite balayés par des conséquences dommageables sur le long terme.

Ainsi, il a été constaté que « la prédominance d’espèces telles que l’anémone plumeuse et la moule commune et la biodiversité s’amenuise. Un constat qui permet de nuancer les résultats d’observations antérieures » (5).

Un démantèlement catastrophique

L’énergie éolienne bien que renouvelable est pourtant loin d’être écologique tant dans sa construction que dans son entretien. Le pire reste pourtant à venir car son démantèlement et surtout son recyclage sont loin d’être maitrisés, bien au contraire. Entre la conception et la durée d’exploitation des parcs éoliens (5 à 10 ans pour l’une et 20 à 25 ans pour l’autre), autant dire que la question du démantèlement et du recyclage des éoliennes est loin d’être prioritaire, surtout lorsqu’avec le peu de recul que nous avons sur ces énergies renouvelables, certaines vérités subtilement cachées par les promoteurs adoubées par les politiciens nous tombent dessus.

Pourtant, c’est véritablement une catastrophe environnementale et écologique qui se prépare. Entre les matériaux difficilement recyclables (voir ci-avant) et la toxicité de la fibre de verre contenue dans les pales, autant dire que de sérieux problèmes devront être soulevés dans les prochaines années. Concernant les pales, Anton Kunin (6) rappelle, pour le magazine Transitions & Énergie (7), que « en cas de découpage, il crée une poussière dont l’inhalation est dangereuse pour la santé des ouvriers. Aujourd’hui les pales peuvent seulement être découpées et enfouies, il est tout simplement impossible de les recycler. Les brûler n’est pas non plus une option, elles dégageraient des fumées toxiques ».

Deux autres points dans cette problématique qu’il ne faut pas oublier : les nacelles qui sont encore aujourd’hui difficiles à recycler puisqu’elles contiennent pléthores de matériaux différents notamment du PVC expansé. Et les fondations en béton qu’on ne peut détruire qu’à coup de marteau-piqueur (et beaucoup d’huile de coude) ou bien à la dynamite, ce qui reviendrait à un contresens écologique le plus parfait !

Jean-Louis Butré, alors ingénieur de l’Ecole Supérieure de Physique et Chimie de Paris, chef de laboratoire de recherches (filières réacteurs) au Centre d’Études Nucléaire de Grenoble explique par ces mots : « On est en train de transformer la France en une immense déchetterie », sans compter la somme astronomique que devra débourser l’Etat (et donc le contribuable) s’élevant à plusieurs centaines de milliers d’euros par éolienne…

Une aberration écologique, économique mais également éthique. Le gouvernement s’enlise à vouloir écarter le nucléaire français au profit d’éoliennes aux nationalités étrangères, conduisant ainsi le consommateur vers des factures salées d’électricité.


(1) PPE, la méthode Coué – Léon Thau – magazine « Transitions & énergies » – n° 9 été 2021

(2) Ecrivain, ancien haut fonctionnaire, inspecteur général des finances et auteur de « La Peste éolienne » (Editions Hugo)

(3) Source : Ligue pour la protection des oiseaux

(4) https://www.sudouest.fr/sciences-et-technologie/curieux/les-chats-ces-serial-killer-tuent-75-millions-doiseaux-chaque-annee-en-france-1554207.php Éoliennes ; le vent de la discorde écologique

(5) Bruno CLAESSENS pour revolution-energetique.com

(6) Journaliste de formation, spécialisé sur les questions relatives au changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la santé.

(7) La guerre des éoliennes – n° 9 – été 2021

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