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Billet de blog 11 mai 2020

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Le syndicalisme, les actionnaires, les gouvernements et le populisme?

Quand on regarde comment "les dominants" traitent le syndicalisme en France, on ne peut s'empêcher de penser que c'est aussi une manière de faire grandir le populisme que bizarrement ils vous propose de combattre.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je suis un syndicaliste depuis plus de 40 ans et j'ai toujours constaté, dans les entreprises et avec nos gouvernants, un mépris et une défiance de plus plus importante en ce qui concerne le syndicalisme. Nous sommes même devenus les ennemis du changement et de la modernité. Nous sommes les empêcheurs de « tourner en rond » qu'il faut faire disparaître ! Sans nous, rétrogrades et passéistes que soit-disant nous sommes, la société pourra vraiment avancer !

Cela n'est qu'un côté de la pièce, allons voir de l'autre côté...

Attention, je ne dis pas que les messages du syndicalisme sont toujours clairs et qu'aucune maladresse n'a été commise : le syndicalisme n'est pas une affaire d'idéologie mais bien une affaire collective d'hommes et des femmes qui sont aussi malheureusement victime du « terrorisme intellectuel » que diffuse l'idéologie dominante.

Notre idéologie dominante ultra capitaliste se plaint donc, et en permanence, que les syndicats les empêchent de construire la société de l'avenir. Pourtant, quand on regarde la création du mouvement syndicaliste, que voit-on ? Le syndicalisme est né à la suite, et pas avant, le capitalisme ! Pour répondre à une exploitation éhonté des êtres humains et rééquilibrer un peu la donne, les individus ce sont regroupés pour se défendre. Alors que les dominants s'en plaignent sans cesse, ce sont EUX qui ont crée le syndicalisme : c'est rigolo vu de cette manière non ? Et, comme, en France en tous cas, le capitalisme n'a jamais rien donné au syndicalisme, celui-ci a été obligé, parfois et malheureusement, dans le sang et les larmes, de lui prendre des choses de « force » pour améliorer la vie de ceux qui produisaient les richesses.

Notre Histoire sociale est malheureusement une histoire violente et tout le monde se jette la pierre sur la responsabilité de cet état de fait. Qui est responsable, le syndicalisme ou les dominants du système? Moi, je n'ai pas de réponse mais je sais une chose : cela n'a jamais été le syndicalisme qui dirige les grandes entreprises et les gouvernements et donc qui prend les décisions qui impactent notre vie et peuvent la dégrader! Le syndicalisme, même avec toutes ses maladresses, n'a fait que y « répondre » !

Donc, nous sommes, et avec tous les défauts que l'on peut y trouver, dans un syndicalisme garant, de part une histoire sociale violente, d'un certain rééquilibrage de la voracité du capitalisme : par délégation, ce que l'on nomme « un corps intermédiaire syndical», est donc un représentant institutionnel reconnu chargé de porter les revendications des salariés et des citoyens de notre pays. Que pourrait-il bien se passer, quoi qu'on pense sur le syndicalisme, si celui-ci venait à disparaître ou être discrédité comme le MEDEF et les gouvernements successifs s'y emploient depuis quelque décennies ? Vous pouvez faire le constat vous même avec la réalité d'aujourd'hui : vit-on beaucoup mieux depuis que l'on « ignore » ce syndicalisme ?

A force de ne pas entendre « la régulation politique » que le syndicalisme construit et qui représente une forme de « contre pouvoir démocratique », les « dominants ne favorisent-ils pas « un populisme » qu'il disent soit-disant combattre ?

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