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Billet de blog 23 mai 2021

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Le sens des mots, de la complexité de signifier en écriture...

Je poursuis ma quête peut-être utopiste pour que nous communiquions mieux. J'ai vu des batailles de fils où des mots sont jetés et où chacun y voyait autre chose. J'allais dire heureusement, car les mots tout seuls, et malgré leur définition la plus courante, peuvent être polysémiques. De plus, quand nous les insérons dans un texte, leur signification peut presque varier à l'infini.

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Les mots sont des signes, ils ont une vie et une mort au regard de l'évolution de notre propre contexte de compréhension. C'est à dire que selon les époques, selon les champs de recherche et même selon leur propre définition, ils ne veulent pas forcément dire la même chose tout le temps. Il suffit de se pencher sur un dictionnaire et de faire un peu de recherche sur leur origine pour constater cela. C'est déjà un des premiers obstacles qui se présente quand on écrit : les mêmes mots peuvent faire passer des messages différents voire opposés à celui qui les lit et donc, les interpréter avec sa propre signification qui n'est pas forcément la même que celle de l'auteur.

Mais les mots n'existent jamais seuls, nous faisons des phrases, nous faisons des paragraphes, nous faisons des textes. Pour ceux que cela intéressent, il faut aller voir sur WIKI, Noam Chomsky (Linguiste de référence mondiale), le contenu est pas mal fait. Donc, un mot, un signe est déjà non seulement variable à lui tout seul mais il se « sur-signifie » dès que nous lui accolons un verbe, un complément et un adjectif ou autre. Il peut aussi ne pas avoir la même valeur signifiante si vous employez un verbe d'état ou un verbe d'action ou si vous modifiez le complément ou l'adjectif. Un mot tout seul, quelque soit la signification que chacun met derrière, n'existe donc pas de lui-même pour faire son sens. C'est encore une autre difficulté quand on communique uniquement par l'écrit.

Mais cela va encore plus loin car un texte comporte aussi d'autres signifiants qui ne sont pas des mots mais qui peuvent quand même en altérer la compréhension globale : la ponctuation ! Selon où vous mettez les points, les virgules et autres guillemets, vous modifiez aussi la signification de votre écrit. Et, c'est pas fini !

Il y a aussi les passions de l'objet d'étude. En fonction de sur quoi on écrit, si par exemple cet objet à une histoire déjà opposante (ex : le retour de Benzema en équipe de France, où un meurtre sauvage, etc, etc), cela a déjà généré des « pré-notions » (on s'est déjà positionné même si le débat n'est pas clos) et donc on le retrouve dans la manière globale d'écrire où finalement avec exactement les mêmes arguments, nous arrivons à une signification différente.

Il y a aussi les mots « valise », tellement usité et à la mode qu'on finit par mettre tout et tout le monde dedans (ex : raciste, islamo-gauchiste, etc, etc). Et, nous avons aussi, à part les très grands écrivains, le fait que l'on ne peut mettre de ton ou tirer la langue et cligner de l’œil dans le texte comme on le fait avec le langage oral. Les « émoticons » peuvent aider mais c'est pas la panacée.

En dernier lieu, nous trouvons l'orthographe. Si elle est catastrophique c'est illisible et peut vouloir dire le contraire de ce que vous écrivez. Il est donc plus séant d'avoir une bonne orthographe. Ceci dit, si il y a que quelques fautes, que la dialectique est cohérente et que vous avez une bonne ponctuation, c'est finalement ce qu'il y a de moins grave : votre idée sera toujours compréhensible.

On pourrait encore en ajouter mais je pense que c'est suffisant pour montrer à tous les difficultés de la communication écrite. Je parle de communication car si vous ne voulez pas être lu, il ne faut surtout pas écrire dans un espace plus ou moins public, ni y faire des commentaires.

Donc, en prenant tout cela en compte et en regardant certains fils, je me dis que nous avons tous, moi y compris, de gros efforts à faire avant d'arriver à communiquer correctement par écrit. On ne peut pas tout régler mais si vous agitez vos neurones sur la réelle difficulté de donner un sens au langage écrit, cela permettrait déjà de mieux nous parler dans ce club.

Si on mesure vraiment tout cela, s'invectiver n'a plus de sens si on le fait avec un mot ou un bout de phrase concernant un mot ou un bout de phrase de l'auteur. Pour arriver à se parler, il faut tenir compte de toutes ces difficultés et du contexte dans lequel elles peuvent s'instaurer.

L'agitateur neurone

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