C'est un discours que le « terrorisme intellectuel» diffuse depuis longtemps. « Vous comprenez, sans ces investisseurs.... ». Cela porte le nom de « ruissellement » : les riches feraient donc ruisseler, en investissant, les richesses produites (enfin, celles que nous produisons) vers les autres catégories de la population. Cette affirmation a l'air logique et cohérente pour beaucoup de monde tellement elle est ancrée en nous par l'idéologie dominante. Mais là aussi, car les riches effectivement investissent, on ne vous montre qu'une seule face de la pièce : ce ne sont pas forcement les riches « investisseurs » (banques, fonds de pension, etc) qui investissent le plus en France. En 2015 (chiffres INSEE), les ménages ont consommé, donc investi dans l'économie, 1540 milliards....Cela laisse rêveur non ? En plus, les riches, les financiers demandent un retour en espèces « sonnantes et trébuchantes » alors que notre investissement sert au pays entier, c'est une différence majeure : d'un côté, cela revient à quelques uns, de l'autre, à tout le monde économique.
De plus, toutes les aides aux entreprises (allègement des cotisations salariales, CICE, etc.) sont aussi financées par l'argent des ménages et donc représentent aussi un investissement dans l'économie. On peut donc se poser les questions suivantes :
Est-ce réellement les riches qui investissent le plus ? En avons-nous vraiment besoin de plus? Avons-nous SURTOUT réellement besoin de les enrichir encore plus ?
Ces questions sont d'autant plus pertinentes alors que dans le monde il n'y a jamais eu autant « d'ultra-riches » (Les Échos, 2014). En effet, si avoir beaucoup de riches était bon pour notre société, le monde ne devrait-il pas aller beaucoup beaucoup mieux qu'avant ? Je vous laisse juger si c'est le cas !
En fait, c'est comme dans la savane ! Avoir un peu de prédateurs régule la population des troupeaux, mais, avoir trop de prédateurs, fait presque disparaître le troupeau ! Conséquence, les prédateurs se mangent entre eux pour savoir qui aura le droit « d'exploiter » les rares bouts de viande qu'il reste. Cela ne vous rappelle t-il pas notre situation mondiale ? Les grands groupes voraces (les prédateurs) se rachètent à coups de milliards et pourtant, il n'y aurait, soi-disant, plus d'argent pour les autres : nous, le troupeau !