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Billet de blog 15 juillet 2016

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Attentat de Nice: quand Juppé et Estrosi mettent de l'huile sur le feu

Après les attentats du 14 juillet à Nice, les tactiques politiques et la récupération politicienne continuent au mépris des réalités. Juppé déclare à Sud-Ouest "Si tous les moyens avaient été pris, le drame n'aurait pas eu lieu". Quand à Estrosi, edile de Nice, pourtant responsable de la sécurité de sa ville, il accuse aussi l'Etat.

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Dans ce nouvel attentat qui frappe la France et semble montrer la continuité d'une guerre asymétrique avec Daesch * , deux déclarations irresponsables d'Alain Juppé et Christian Estrosi augurent bien mal de la prochaine campagne présidentielle. Juppé qui connait très bien les rouages de l'Etat puisqu'il a été premier ministre de 1994 à 1997 sait parfaitement qu'il est impossible de parer à un attentat kamikaze comme celui qui a eu lieu hier sur la promenade des anglais à Nice. Pour un personnage politique de premier plan, le fait de déclarer que les 84 morts (à ce jour) de l'attentat sont dus à la négligence de l'Etat, est non seulement une contre-vérité mais aussi une source de confusion dangereuse pour une opinion qui réagit émotionnellement  à de tels évènements. Elle conforte les partisans d'un Etat autoritaire qui abondent dans la surenchère sécuritaire, dans une stratégie de conquête du pouvoir. La déclaration de Juppé en dit long sur un cynisme politique largement répandu dans toute la classe politique, à de rares exceptions. Michel Rocard était un de ceux qui refusait de céder au populisme et aux basses manoeuvres politiciennes. Dans ce billet , j'expliquais que tout ne fonctionne pas au mieux dans la lutte anti-terroriste. Une des raisons étant le manque de coordination et de coopération entre les nombreux services de renseignements. Mais invoquer l'inéfficacité de la lutte anti-terroriste face à un tueur prêt à mourir découle d'une volonté délibérée de profiter d'un évènement tragique à des fins personnelles. C'est ce que se fait de pire en politique.

Quand à Estrosi sa déclaration dans Sud-Ouest: ne surprend pas: "Pourquoi et comment cet homme a-t-il pu pénétrer sur la promenade des Anglais qui était pourtant piétonnisée ?" Il est coutumier des sorties médiatiques ineptes. Nice est aujourd'hui la ville la plus surveillée de France par les caméras videos et Estrosi veut les coupler avec un système de reconnaissance faciale. Cette technologie aurait été inéfficace face à une attaque kamikaze. N'est t-il pas le premier responsable de la sécurité dans sa ville  ? Il aurait ainsi pu interdire les feux d'artifices dans sa ville,contrôler l'accès de la promenade des anglais par des moyens appropriés, ou au minimum, se taire. 

Ces réactions sont consternantes et montrent clairement qu'au delà de l'union nationale qui devrait prévaloir dans des circonstances tragiques, des politiques n'abandonnent jamais leurs ambitions personnelles. Consternant.

* L'attentat qui n'a pas été revendiqué par Daesch semble être l'acte d'un individu non commandité par l'organisation terroriste. Mais de manière indirecte, l'incitation à tuer un maximum de personnes par Daesch ne peut être écartée.

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