Flammarion / Collection Antidote 8€
La démocratie, consiste à demander son avis aux peuples tous les 4, 5 ou 6 ans selon les pays et à gouverner ensuite sans respecter les promesses de campagne. Aux Etats-Unis, les présidents ne sont élus que par 25% à 30% des suffrages exprimés, les électeurs ne se déplaçant plus pour élire un gouvernement qu’ils savent oligarchique et le plus souvent, sans effets notables sur leur quotidien. En Afrique, à de rares exceptions, les simulacres d’élections tiennent lieu de grand Guignol, très souvent arbitré par la France, en fonction de ses intérêts. Au Pakistan ou en Inde, les dynasties Bhutto ou Gandi sont tombées sous les balles des assassins. En France, il y a bien eu quelques progrès puisque les femmes et les pauvres ne votaient pas lors des consultations électorales au XIX ème siècle mais fondamentalement, rien ne change vraiment. Aux Etats-Unis, il n’y a plus de plafond aux dépenses électorales, un désastre quand on sait que les financeurs attendent, bien entendu, un retour sonnant et trébuchant de leurs subsides. Salem dénombre 13595 lobbyistes font pression à Washington (chiffres 2005). En Europe, quelques 5018 laissez-passer ont été délivrés ( chiffres 2004) aux représentants des groupes d’intérêts, autrement nom pudique des lobbyistes. Le citoyen électeur n’est plus qu’un vulgaire consommateur dont on tente de conditionner le vote.
Même si ce pamphlet reste limité à une critique courte et violente, il contient des idées et des remarques utilement décapantes. On attend la suite, un ouvrage plus charpenté sur ce sujet, à paraître bientôt.
L'expérience de la ville andalouse de Marinelada de 3000 habitants, prouve depuis 30 ans qu'il est possible de consulter des populations locales en dehors des périodes électorales et de tenir compte des véritables aspirations des citoyens. Quelles sont-elles ? Outre la liberté, l'égalité et la fraternité, la satisfaction des deux véritables piliers d'une société: des revenus corrects pour tous et un logement à bas coût. A Marinelada, le prix des loyers ne coute que 15€ / mois, de sorte qu'un salaire de 900 € est suffisant pour vivre voire épargner un petit pécule. L'économie collaborative, une scie entonnée par tous les médias, est ici effective depuis 3 décennies. Il est faux d'affirmer qu'il n'y a aucune autre alternative en dehors de la "main magique" du marché qui régulerait l'économie par une qualité immanente. Des besoins inutiles ont été crées, sans répondre aux nécessités fondamentales tels un revenu suffisant et un logement à prix abordable.
La présidentielle française, reliquat affadi de la monarchie
La 1ère élection présidentielle au suffrage universel en 1848, fut préemptée par la droite monarchiste rassemblée, qui voyait en la personne de Louis-Napoleon Bonaparte, un chef d'Etat inconsistant et manipulable. En 1958 puis en 1962 Charles de Gaulle a rétabli tous les pouvoirs entre les mains d'un seul homme. Même s'il a quelques comptes à rendre au parlement, il s'agit sans conteste d'un pouvoir oligarchique en contradiction avec l'idéal démocratique. On constate aujourd'hui, les conséquences néfastes d'un mode d'élection qui souffre de nombreuses failles, particulièrement deux d'entre elles. D'une part, l'absence de prise en compte du vote blanc dans les suffrages exprimés, un marqueur incontestable du mécontentement citoyen. D'autre part, l'absence d'un taux minimal de participation pour valider le résultat d'une élection. La nature et le nombre des problèmes à résoudre sont aujourd'hui trop complexes pour êtres confiés à un seul homme, un seul parti. Seule une véritable écoute, une approche transversale des enjeux économiques, sociaux, financiers, technologies, écologiques est susceptible d'amorçer des solutions efficaces, dans l'intérêt de tous. Il n'est pas acceptable que plus de 100 milliards d'euro s'évaporent tous les ans en France dans des schémas de dissimulation fiscale, une dette portée au passif des contribuables, culpabilisés de surcroit. Dans son essai Capital au XXI ème siècle, unanimement salué par la presse française et internationale, Thomas Piketty montre dans une longue démonstration implacable que nous vivons aujourd'hui dans une économie de rente. En bref, les détenteurs de capital (valeurs financières et immobilières) s’enrichissent au détriment de ceux qui détiennent peu ou pas du tout de patrimoine. Seules les 2 guerres mondiales ont momentanément arrêté ce processus mécanique d'accumulation de capital dans le revenu national.
La responsabilité du pouvoir politique est considérable mais sans une prise de conscience citoyenne, aujourd'hui anesthésiée, rien ne sera possible.