Il y a bien longtemps, avant même que les Espagnols ne touchent le continent sud-américain, l’héritier de l’empire Inca souffrait d’une étrange paralysie. Prêt à tout pour sauver son fils, l’Empereur lui fit essayer toute sorte de remèdes sans que, malheureusement, la moindre amélioration ne se dessine. Un jour, il apprit l’existence à plusieurs mois de voyage vers le sud, d’une source d’eau chaude réputée pour ses propriétés curatives. Entouré de ses meilleurs guerriers, l’Empereur quitta alors Cuzco, son fils dans les bras. Le voyage fut long et difficile. Lorsque l’expédition arriva enfin au lieu indiqué, ce fut pour constater qu’un torrent infranchissable la séparait de l’eau miraculeuse. Mais refusant de s’avouer vaincus, les guerriers s’accrochèrent les uns aux autres pour former un pont humain et permettre ainsi à l’Empereur de porter son fils jusqu’à la source. Dès qu’il eut bu quelques gorgées, l’enfant recouvra instantanément la santé. Lorsque son père et lui revinrent auprès des hommes, ceux-ci s’étaient pétrifiés, et le pont humain était devenu l’arche qui enjambe aujourd’hui encore la rivière.
Situé à 2700 mètres d’altitude près de la frontière chilienne, le pont de l’Inca est une formation rocheuse naturelle spectaculaire. On y accède par la route 7 depuis Mendoza, en passant près de l’entrée du parc de l’Aconcagua (le plus haut sommet des Amériques, il culmine à 6962 mètres).
En 1925, on construisit un hôtel d’où l’on pouvait rejoindre les thermes par un tunnel percé d’ouvertures pour laisser entrer la lumière. Mais en 1965, une avalanche détruisit entièrement la construction à l’exception de la chapelle. Aujourd’hui, même les thermes ne se visitent plus, le toit s’étant affaissé suite à un hiver particulièrement neigeux.