Le titre pourrait sembler prometteur: il n'en est rien:
Il dénote une ignorance politique ,volontaire ou pas, qui imagine la jeunesse homogène, harmonieusement répartie dans le territoire, tourmentée par les mêmes difficultés, éprouvant les mêmes besoins, habitée par le même espoir.
la jeunesse est tragiquement clivée -tragiquement est bien le mot- puisque comme dans la tragédie, il ne se présente pas d'issue ou d'amorce de solution pour réduire progressivement par des mesures réparatrices concrètes l'inacceptable: deux catégories de la jeunesse qui s'ignorent et dont on ne peut espérer, en l'état , de les voir s'unir pour initier une dynamique sociale fécondant les changements de structure qui s'imposent à une éthique de gauche.
Ce qui est particulièrement consternant : ne pas oser affronter le réel , ne pas oser préciser à quelle jeunesse s'adressent des propos où alternent des élans d'avenir, de "grand avenir " et le sort en réalité qui lui est assigné au motif de répondre à un prétendu désir d'autonomie en lui offrant un minimum vital: le logement, un emploi au hasard des "opportunités professionnelles" avec assurance de revalorisation des filières techniques et professionnelles ,assurance d'un parcours balisé , avec promesse d'emploi qualifié, encouragement aux initiatives personnelles, grâce à un parcours qui rend possible la réussite" PENDANT" les études(!!!) : voilà qui ne fait pas rêver, mais devrait faire réagir plus opportunément que les questions calendaires, surtout si on a pris connaissance de ce que s'est crue autorisée à écrire une sénatrice dont j'ai peur d'écorcher le nom à propos de cette mesure sérieusement proposée d'adapter le niveau des enseignants à celui de la jeunesse des quartiers populaires(sans doute font-ils partie des béneficiaires de ces emplois "de qualité" dont parle le porte parole de F.Hollande):,je cite:"on a embourgeoisé le métier d'enseignant...L'élévation du niveau de recrutement écarte les candidats d'origine modeste". Voilà qui élève l'esprit et donne à rêver.