L'Etat n'ose s'imposer dans l'autorité qu'il détient de sa nature republicaine au point que son gouvernement se croit tenu de céder aux pressions du monde de l'entreprise, reconnu comme moteur principal de la croissance, mais qui est loin d'accepter, dans sa voracité hégémonique, l'intervention d'autres instances que les siennes dans des choix économiques peu compatibles avec l'éthique d'un Etat republicain.
Le président de la Republique tente d'invoquer les vertus de la Republique à l'occasion de cérémonies,d'innovations culturelles censées célébrer l'heureux attelage d'une politique culturelle nécessairement progressiste alimentant une économie libérale, concessions symboliques bien dérisoires, impuissantes à réhabiliter les notions de bien public, de solidarité, de dignité etc,au bénéfice du plus grand nombre, non pas aux yeux du microcosme parisien ou des contempteurs impénitents de la fonction publique, ce grand corps parasite auquel on ferait bien endosser la responsabilité de la " cise", de la"dette", en tous cas qui continue de contribuer à la réputation d'une France victime de son "otium", de la malédiction des 35 heures, humiliée par l'écrasante réussite industrielle d'une Allemagne adepte du "negotium": "otium" et "negotium", deux conceptions opposées aussi difféntes l'une de l'autre que le sont la cigale et la fourmi dans l'imaginaire des fables où se déposent plus de vérités que de leurres.
Et pourtant l'Etat français semble inquiet de ne pas être à la hauteur non pas de ce qu'il devrait convertir en vecteur d'une croissance digne de l'humain, au coeur de ses valeurs universelles, mais du pragmatisme de la discipline allemande au-dessus de laquelle il n'a pas suffisamment l'audace de s'élever , forte des son histoire et de ses combats contre l'obscurantisme, fière de son peuple, Sont-ce les 35heures ou le confort des fonctionnaires qui ont fait le choix désasreux de l'immobilier comme objet de croissance dont nous ne finissons pas de payer les sottises? Le plus à craindre serait d'abandonner l'Ecole aux mains de cervelles aussi peu instruites ou ou aussi peu soucieuses du savoir ,prêtes à le sacrifier à l'hégémonie du profit: très hypocritement elle réussirait à faire croire à l'utilité d'un vivier d''élèves prématurément privés de la suite de leur cursus scolaire et réifiés à son service.Je plaide pour une économie en liberté surveillée par un Etat gardien d'une vraie croissance.