J'avais cru comprendre que le latin allait enfin bénéficier, ou plutôt faire bénéficier les élèves du secondaire , de l'importance "cruciale" aux dires des partenaires éducatifs, du corps de l'inspection générale, du Président de la République, et cetera , qu'il occupe non seulement dans sa contribution décisive à la connaissance raisonnée de notre langue maternelle, mais dans dans tous les secteurs des sciences humaines , notamment la littérature, l'histoire et la géographie.
Il n'en est rien puisque le latin demeure une option et une option menacée puisque son sort dépend du chef d'établissement qui pourra "s'il le souhaite" l'intégrer , comme le grec , dans la liste des options offertes de son établissement.
Il serait temps de ne plus dire le" latin et le grec" mais le latin ou le grec y compris dans la filière dite littéraire.
Ce statut optionnel s'étend à la formation des professeurs de lettres dites classiques qui,- est-ce encore sûr pour les capétiens ?-seront autorisés à enseigner leur langue maternelle en toute ignorance du latin, pour peu qu'ils aient choisi le grec .
Or même si "Virgile n'est que la lune d'Homère "(boutade de V Hugo) , sans Virgile nous ne connaîtrions pas Homère, raccourcis pour préciser que nous devons aux latins notre amour de la Grèce, et l'inverse ne peut être vrai..
Le bon sens aurait été de rendre le latin obligatoire dans le cursus du professeur de Français, obligatoire aussi l'ouverture aux apports fondateurs de la Grèce ancienne.
C'est une erreur grossière dont se rend coupable le ministère de l'Education Nationale en laissant le français s'enseigner comme une langue étrangère.
Elle est comique l'agitation d'historiens soucieux de s'entendre sur ce qui nous "rassemble ": "bien commun" "transmission" sont des mots qui ont le vent en poupe.
le premier bien commun à transmettre dans sa dimension scientifique, historique, littéraire , dans sa contribution à l'universel, dans l'étendue de sa complexité, dans sa capacité à élargir le champ des émotions , à maintenir toujours éveillées les ressources d'une conscience capables de nous maintenir humains, hors d'atteinte des dévoiements robotiques c'est incontestablement la langue maternelle, celle qui nous parlait avant que nous ne parlions et qu'il est barbare de prendre le risque de laisser , à la longue, se réduire à l'apprentissage d'un code.