si la République était ressentie à la hauteur de son histoire, de ses héros, de ses martyrs,si elle n'avait pas perdu le plus précieux de sa substance, si ses principes avaient pesé sur le destin de l'Europe, si son message universel rendait encore audible les vers du poète:"tout homme a deux patries, la sienne et puis la France",si, si, si, les français-ne disons pas le" peuple " même si de l'accumulation des sujets de mécontentement, pourrait soudain surgir un peuple dans le sens politique du mot- eh bien les français seraient vent de bout contre la désinvolture, l'arrogance, le mépris de l'éthique républicaine, d'un tout récent président de la République, pourtant désavoué, qui se considère au-dessus des lois de la justice de son pays, en brave le verdict, et prend ses compatriotes pour des marionnettes en comptant sur un revirement national, sur la plasticité d'une République dépouillée de son "aura" et dont, attendant impatiemment son heure, inspiré par sa libido dominandi, il se prépare à ranimer la flamme quitte à emprunter les accents de Mélanchon, pour mettre"un peu d'héroîsme au coeur du citoyen" .
N' oublions pas que les invectives les plus violemment décisives contre les prédateurs, les traders, les figures du capitalisme financier, c'est notre ancien chef d'Etat qui les a proférées: chacun connaît sa connivence avec la fonction phatique du langage.
Rappelons-nous avec quelle fermeté, quelle autorité il a asséné à l'Allemagne les vérités de son histoire qui lui interdisent de donner des leçons à la France.
Entendre certains de nos compatiotes à l'occasion de micro troittoirs l'attendre comme un sauveur est un signe du délabrement des institutions, du reflux de la dignité citoyenne.
Qu'un parti politique , qui n'est pas hors la loi, accueille un ancien président de la République hors la loi, avec des ovations même de la part des plus infidèles de ses fidèles et aux chants de. la Marseillaise, est consternant , alors qu'il n' y a pas si longtemps, cet ancien Président promettait de pénaliser sévèrement les jeunes désoeuvrés des quartiers populaires surpris à la siffler, qui eux étaient peut-être, plus excusables, pour la plupart en tous cas, de la siffler, puisque pas plus à leurs parents qu'à eux-mêmes n'est encore accordé le droit de vote à l'échelon local souhaité par Mitterand, promis par l'actuel Président de la République pendant sa campagne éléctorale et suspendu pour ménager l'opinion. et disons, pour finir sur une note légère, mais juste: l'opinion semble désormais la reine"du logis"Désactiver l'éditeur (passer en mode html): et il faudra un grand sursaut démocratique pour déloger la reine du logis si son roi n'a pas deguerpi.