Le plus remarquable en France est , à mon sens, que l'aspiration à la Démocratie , il faudrait dire l'imaginaire démocratique fonctionnent , qu"on le veuille ou non, dans l'oubli de l'Etat , comme si la Démocratie était notre type de gouvernement , ou alors comme si l'Etat était "l'unique objet " de tout ressentiment". :
Ces deux déviances s'ajoutent à celles des ennemis de la démocratie, de toute une élite non négligeable qui entretient la confusion entre Démocratie et massification, allergique à l'idée que la quantité ne fait pas ombrage à la qualité si l'on s"attelle enfin à la tache par laquelle il eût fallu commencer pour que le le plus rand nombre accède aussi aux avantages obtenus grâce à lui : l'accès le plus large possible au savoir : Le partage du savoir, des moyens d'accès à l'esprit critique, c'est à dire à la liberté de le remettre en cause, de le transformer etc...passe avant une redistribution des richesses; on pourrait d'ailleurs employer les richesses à cet effet.
Représentative ou participative , la Démocratie exige des citoyens cultivés, et politiquement éclairés: il devrait exister une sorte de service civique dont le protocole serait mentionné dans une charte remise à chaque individu à la fin de son parcours scolaire le sensibilisant en particulier à la difficulté et à la nécessité de ne pas dissocier les intérêts de son pays de ceux du reste du monde, de ne pas céder aux facilités du relativisme, mais quel qu'en soit le prix, de tenir les deux bouts de ce qui nous distingue et de ce qui nous rassemble.
Mais comment sans Etat restauré espérer une harmonie féconde entre la République et la Démocratie? I l s'agit de remettre la République sue la voie de ses promesses, en prenant la mesure de ce lui incombe d'actualiser que peut recouvrir le vocable Démocratie: au ressort de la République qui est "virtus", le courage au sens propre, il faut ajouter celui de la Démocratie qui ne peut être que l'éducation ou l'instruction, puisque le sort de l'Etat dépend de la Démocratie , comme la Démocratie dépend de lui .
Un Etat restauré est aussi un Etat conscient du respect de ses institutions qu'il faut régulièrement actualiser et en démontrer les apports ignorés ou méconnus: les exemples abondent.
Cependant comment penser que la Démocratie puisse circuler fluidement en bonne messagère de la république dans la plénitude de ses droits, sous la vigilance d'un Etat sensible à ses résonances les lointaines dans un espace politique et économique hybride?
Comment notre pays peut-il respirer démocratiquement quand il se répartit en deux types de citoyens actifs: un corps de fonctionnaires sous la responsabilités de l'Etat , nommés par l'Etat, payés par l'Etat, assurés de leur poste par les concours d'Etat, protégés de la précarité, etc...et un corps de salariés sous la responsabilité de grands, de moyens ou de petits patrons qui eux passent pour ne dépendre que d'eux-mêmes , en tant que maîtres de la croissance? ces deux spécimen de travailleurs ont historiquement fait la démonstration d'un farouche antagonisme induit d'une vision idéologique jusqu'ici irréductiblement opposée: les assouplissements observés depuis peu entre les deux frères ennemis sont dictés par des impératifs économiquement , mais la liste des griefs de chacun envers l'autre est assez exceptionnelle et ne contribue pas à l'harmonie nationale ni à l'estime internationale.
La raison qui est aussi l'apanage de la Démocratie devrait nous inspirer les moyens de remédier à cette situation de plus en surréaliste, particulièrement en temps de crise -"Glissez, mortels,n'appuyez pas"- Bref il faut à cet égard a nom de la vitalité démocratique placer ous les citoyens, tous les travailleurs sous la responsailité de l'Etat , un Etat nécessairement rénové. "Quand nous disons que l'Etat le meilleur est celui où les hommes passent leur vie dans la concorde, nous voulons parler parler d'une vie humaine définie, non point par la circulation du sang et les différentes fonctions du règne animal, mais surtout par la raison:vraie valeur et vraie vie de l'esprit."( Spinoza." Traité de l'autorité politique", chapitre 5 )