Y-a-t-il place dans la cinquième République pour l' exercice de la démocratie?
Est-il possible, dans une république dont la consitution est historiquement antidémocratique, et qui, dans l' état présent de sa rédaction, confère au président des pouvoirs plus comparables à ceux d' un monarque absolu que à ceux des monarques modernes, est-il possible d' imaginer les conditions d' une démocratie qui ne saurait être participative sur le modèle de la polis athénienne, mais qui représente par voie parlementaire les points de vue, les désirs, les refus d ' une population qui participe effectivement aux affaires publiques, à la res publica: , animée de la conscience de ses responsabilités civiques, et donc particulièrement vigilante dans le choix de ses députés, que elle mandate pour la représenter. Il est sans doute difficile, dans un contexte économique qui impose à la gauche de gérer la crise à l'échelle extérieure et de réparer à l' intérieur à la fois ses effets,désatreux, et l'héritage de son prédécesseur, de créer une dynamique sociale capable de relancer le désir de démocratie, l' aspiration aux vrais changements dans la continuité des espoirs soulevés par l' initiative des primaires et l' élecion d" un autre président. Comme le souligne E. Pleneyl dans un article pénétrant, la gauche gouvernementale ne semble pas sur la voie d' une priorité au débat parlementaire et de citer le choix de confier à des experts de proposer des solutions à des questions sociétales, nationales de tout premier plan.J' ajouterai la mesure démagogique et usée d' une énième consultation générale sur l' école! Et je dis ou redis: je crois que la seule véritable mesure digne de replacer la démocratie au stade d' une évolution contrariée par tous les mauvais coups subis sous le régime précédent, qui substitue à la loi du chacun pour soi dictée parle slogan:"travailler plus pour gagner plus ", l' intérêt du bien public et le niveau de conscience requis pour imaginer les réponses politiques à "l'horreur économique" est une vsion de l' école qui se concentre prioritairement sur la transmission d' un savoir dont la qualité diachronique et synchronique développe un esprit critique à l' abri des préjugés du prêt à penser, des pièges de" la servitude volontaire" .Mais les fruits de cette mesure même initiée par une sollicitation opiniâtre des habitants à participer aux décisions de leur région, ne peuvent se cueillir que à long terme: ils ne sauraient satisfaire un pouvoir dont le succèe se mesure dans un temps journalistique et voilà pourquoi l,peut-^tre sa formulation claire et distincte ne franchit jamais la barrière des dents socialistes.